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Le wahhabisme (arabe : الوهابية) est un mouvement fondamentaliste de réforme se réclamant de l'islam sunnite hanbalite, affirmant prôner « un retour aux pratiques en vigueur dans la communauté musulmane du prophète muhammad et ses premiers successeurs ou califes ». Il est étroitement lié au mouvement salafiste.
Le fondateur du mouvement, mohammed ben abdelwahhab, est probablement né en 1703 dans la tribu sédentaire des banu tamim à 'uyayna, un village de la région centrale du nejd dans l'actuelle arabie saoudite. Il a étudié à bassorah (dans ce qui est aujourd'hui l'irak), et peut-être à la mecque et à médine alors qu'il effectuait le hajj. Après ses études et une expatriation à bagdad puis à ispahan, le jeune homme rentre dans son village uyayna, oasis du nejd, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de riyad et situé hors de l'espace ottoman. Devenu puritain et prônant une stricte application de l'islam, il se met à prêcher auprès des habitants. Son intégrisme est mal perçu et il se voit obligé de quitter les lieux après avoir ordonné l'exécution publique par lapidation d'une femme adultère.
Il se rend dans l'oasis de dariya, à une demi-journée de marche vers le sud. Là, l'émir local, mohammed ibn saoud, s'intéresse à son discours et conclut avec lui un pacte en 1744-1745, qu'il scelle en lui donnant sa fille en mariage. L'islam, comme professé par mohammed ben abdelwahhab, serait suivi par l'émir et son peuple, alors que le gouverneur s'engage à répandre cette version de l'islam (jihad).
Il est mort en juin 1792 à médine et a été enterré au cimetière al baqi.
Après avoir étudié la jurisprudence de l'école de droit hanbalite, ainsi que les enseignements du théologien médiéval ibn taymiyya, de l'école d'ahmad ibn hanbal, il va élaborer son idéologie permettant la domination des al saoud sur les tribus arabes voisines en leur donnant une légitimité religieuse. Grâce au prêche (dawa) du cheikh, ainsi qu'à l'autorité et à la puissance du prince, ils réussirent ensemble à unifier les tribus arabes, ce qui permit à mohammed ibn saoud de devenir l'imam du premier état saoudien et de transmettre cette fonction de l'imamat à ses descendants.
Au xxe siècle, le wahhabisme devient la religion officielle du royaume saoudien, lui conférant ainsi le monopole idéologique
Le wahhabisme est aujourd'hui la forme officielle de l'islam se réclamant du sunnisme hanbalite en arabie saoudite et, sous une forme atténuée, au qatar. Toutefois, les intéressés et officiels saoudiens récusent hautement l'utilisation de ce terme à leur égard : la doctrine qu'ils suivent est selon eux évolutive, contrairement à la doctrine wahhabite qui enseigne qu'une seule interprétation des textes religieux est possible et qu'il n'y aurait donc pas de place pour un pluralisme islamique.
Cette doctrine préconise une « réforme » de l'islam pour que celui-ci revienne à sa forme « originelle ». De son vivant, mohammed ben abdelwahhab s'opposait par l'écriture seule à toute interprétation du qur'an et de la sunna qui diffère de celle du sens littéral et conservateur, au besoin en s'affranchissant des fatwas des quatre ècoles de droit sunnites.
Il prétendait également nettoyer l'islam de toute « innovation religieuse » (bid'ah) comme l'invocation d'Allah à travers des saints ou du prophète muhammad au travers d'une intercession (tawassoul), qu'il condamnait comme de l'idolâtrie (shirk).
Il rejetait enfin tous les autres courants de l'islam qui ne suivaient pas scrupuleusement sa conception du monothéïsme (tawhid Aqîda), les considérant « pires que des infidèles ». Les chiites et les soufis n'étant tout simplement pas « croyants » pour lui, leur sang deviendrait, pour le coup, légal.
Les adeptes partagent la croyance des autres islamistes tels que les frères musulmans, en la tutelle du religieux sur le politique et le gouvernement, et l'importance du prosélytisme (dawa) non seulement envers les non-musulmans, mais également envers les musulmans qui seraient dans l'erreur. Toutefois, les prédicateurs wahhabites étant conservateurs, ils ne jouent pas avec des concepts révolutionnaires tels que la justice sociale, l'anticolonialisme, ou l'égalité économique portés par certains islamistes.