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Soomy
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(3 ans de prison après 3 ans de procédure...c'est pas cher payé)
Le Calvaire de Samia
Fred Caseneuil a été condamné mercredi à trois ans de prison ferme par la cour d'assises du Val-de-Marne pour avoir violé son épouse Samia. «C'est une victoire car la société a reconnu le viol conjugal, maintenant je dois vous avouer qu'on attendait un peu plus», a réagi juste après le verdict Me Nathalie Tomasini, l'une des avocates de la victime.
La cour a assorti cette condamnation de 2 ans d'emprisonnement avec sursis et de l'inscription de l'accusé au fichier des auteurs de violences sexuelles. La peine est inférieure aux réquisitions de l'avocate générale qui avait demandé entre 8 et 10 années d'emprisonnement.
L'accusé «ne s'est nullement préoccupé du consentement» de sa compagne, avait-elle fait valoir au cours de ses réquisitions. «Il a imposé sa volonté.»
Réagissant à l'issue de l'audience, Samia a exprimé sa satisfaction d'avoir été crue. «C'était important qu'on me croie. Je n'avais pas les moyens de me défendre physiquement (donc) je suis passée par la justice. C'est un aboutissement, une page qui se tourne et j'ai envie de passer à autre chose.» L'accusé, qui comparaissait libre, encourait vingt ans de prison.
«J'étais énervé»
Les faits remontent à la nuit du 6 au 7 décembre 2010, sur fond d'alcoolisme de l'accusé et de disputes répétées, parfois violentes, au sein d'un jeune couple résidant à Villeneuve-Saint-Georges. Cette nuit-là, Fred, 31 ans à l'époque, agresse physiquement Samia. Sous les yeux de leur fille de 4 ans, il lui assène coups de pieds, coups de poings et coups de tête. Puis, selon l'accusation, il la contraint par deux fois à un rapport sexuel.
Pendant les trois années de procédure et au cours du procès, l'accusé a souvent changé de version, reconnaissant partiellement les faits de violence mais niant avec constance le viol. Selon lui, leurs relations sexuelles le soir des faits étaient consenties. «J'étais énervé, je comptais pas les claques que je lui ai mises», a-t-il dit à la barre. L'avocate générale lui demande : «Ce rapport, c'était pour vous faire plaisir ?». Il répond : «C'était pour me faire pardonner». «C'était notre façon de se réconcilier», «Nos rapports, c'était comme ça», explique-t-il, avant d'admettre: «Apparemment, si je suis là, c'est qu'elle l'a fait à contre-coeur».
La victime avait refusé le droit au huis clos
«Excuse-moi pour les violences que je t'ai faites, mais je ne t'ai jamais violée», a déclaré l'accusé en conclusion des débats. «Ce n'est pas parce qu'on est violent qu'on viole. ça arrive mais ce n'est pas toujours le cas», a ajouté son avocate, Me Céline Delegiewicz, demandant aux jurés de ne pas faire de son client «un exemple».
A l'ouverture du procès mardi matin, la victime avait refusé le droit au huis clos afin de «parler au nom de toutes ces femmes qui ont subi des violences» dans l'intimité du huis clos familial, selon son autre avocate Me Janine Bonaggiunta. «Samia a surmonté sa honte d'être victime», a-t-elle ajouté. «Elle a eu beaucoup de courage» de dénoncer ces faits, rarement jugés devant les assises.
«Très souvent dans la tête des gens, et jusque dans la tête de certains magistrats, le viol conjugal est considéré comme un peu moins grave que le viol commis par un prédateur sexuel», a estimé en marge des débats Me Clotilde Lepetit, avocate de l'association "Ni ***** ni soumises", qui s'était constituée partie civile. «C'est un procès emblématique parce que Samia incarne le combat qui est le nôtre», a-t-elle ajouté pendant sa plaidoirie. «Ce qu'elle a vécu, c'est un grand classique de ce qu'on rencontre tous les jours.»
LeParisien.fr
Le Calvaire de Samia
Fred Caseneuil a été condamné mercredi à trois ans de prison ferme par la cour d'assises du Val-de-Marne pour avoir violé son épouse Samia. «C'est une victoire car la société a reconnu le viol conjugal, maintenant je dois vous avouer qu'on attendait un peu plus», a réagi juste après le verdict Me Nathalie Tomasini, l'une des avocates de la victime.
La cour a assorti cette condamnation de 2 ans d'emprisonnement avec sursis et de l'inscription de l'accusé au fichier des auteurs de violences sexuelles. La peine est inférieure aux réquisitions de l'avocate générale qui avait demandé entre 8 et 10 années d'emprisonnement.
L'accusé «ne s'est nullement préoccupé du consentement» de sa compagne, avait-elle fait valoir au cours de ses réquisitions. «Il a imposé sa volonté.»
Réagissant à l'issue de l'audience, Samia a exprimé sa satisfaction d'avoir été crue. «C'était important qu'on me croie. Je n'avais pas les moyens de me défendre physiquement (donc) je suis passée par la justice. C'est un aboutissement, une page qui se tourne et j'ai envie de passer à autre chose.» L'accusé, qui comparaissait libre, encourait vingt ans de prison.
«J'étais énervé»
Les faits remontent à la nuit du 6 au 7 décembre 2010, sur fond d'alcoolisme de l'accusé et de disputes répétées, parfois violentes, au sein d'un jeune couple résidant à Villeneuve-Saint-Georges. Cette nuit-là, Fred, 31 ans à l'époque, agresse physiquement Samia. Sous les yeux de leur fille de 4 ans, il lui assène coups de pieds, coups de poings et coups de tête. Puis, selon l'accusation, il la contraint par deux fois à un rapport sexuel.
Pendant les trois années de procédure et au cours du procès, l'accusé a souvent changé de version, reconnaissant partiellement les faits de violence mais niant avec constance le viol. Selon lui, leurs relations sexuelles le soir des faits étaient consenties. «J'étais énervé, je comptais pas les claques que je lui ai mises», a-t-il dit à la barre. L'avocate générale lui demande : «Ce rapport, c'était pour vous faire plaisir ?». Il répond : «C'était pour me faire pardonner». «C'était notre façon de se réconcilier», «Nos rapports, c'était comme ça», explique-t-il, avant d'admettre: «Apparemment, si je suis là, c'est qu'elle l'a fait à contre-coeur».
La victime avait refusé le droit au huis clos
«Excuse-moi pour les violences que je t'ai faites, mais je ne t'ai jamais violée», a déclaré l'accusé en conclusion des débats. «Ce n'est pas parce qu'on est violent qu'on viole. ça arrive mais ce n'est pas toujours le cas», a ajouté son avocate, Me Céline Delegiewicz, demandant aux jurés de ne pas faire de son client «un exemple».
A l'ouverture du procès mardi matin, la victime avait refusé le droit au huis clos afin de «parler au nom de toutes ces femmes qui ont subi des violences» dans l'intimité du huis clos familial, selon son autre avocate Me Janine Bonaggiunta. «Samia a surmonté sa honte d'être victime», a-t-elle ajouté. «Elle a eu beaucoup de courage» de dénoncer ces faits, rarement jugés devant les assises.
«Très souvent dans la tête des gens, et jusque dans la tête de certains magistrats, le viol conjugal est considéré comme un peu moins grave que le viol commis par un prédateur sexuel», a estimé en marge des débats Me Clotilde Lepetit, avocate de l'association "Ni ***** ni soumises", qui s'était constituée partie civile. «C'est un procès emblématique parce que Samia incarne le combat qui est le nôtre», a-t-elle ajouté pendant sa plaidoirie. «Ce qu'elle a vécu, c'est un grand classique de ce qu'on rencontre tous les jours.»
LeParisien.fr