Tu pourrais développer ce point là s'il te plait? Merci!
Ce qui pour nous est un idéal était pour Platon « une idée de l’entendement divin », un objet individuel dans la pure intuition de cet entendement, la perfection de chaque espèce d’êtres possibles, le prototype de toutes les copies dans le monde des phénomènes .
sans nous élever si haut, nous devons avouer que la raison humaine ne contient pas seulement des idées , mais des idéaux , qui n’ont pas il est vrai , comme ceux de Platon , une vertu créatrice , mais qui ont( comme principe régulateurs ) une vertu pratique , et servent de fondement à la possibilité de la perfection de certains actes . Les concepts moraux ne sont pas tout à fait de purs concepts rationnels puisqu’à leur base se trouve quelque chose d’empirique ( plaisir ou peine ) . mais en les envisageant du côté du principe par lequel la raison met des bornes à la liberté , qui elle-même ,est sans lois ( par conséquent en ne considérant que leur forme ) on peut très bien les donner comme exemples de concepts rationnels purs. la vertu et , avec elle , la sagesse humaine , dans toute leur pureté , sont des idées . Mais le sage ( du stoîcien ) est un idéal , c'est-à-dire un homme qui n’existe que dans la pensée , mais qui concorde parfaitement avec l’idée de la sagesse . De même que l’idée donne la règle , l’idéal en pareil cas sert de prototype pour la complète détermination de la copie , et nous n’avons pas d’autres mesure de nos actions que la conduite de cet homme divin que nous trouvons dans notre pensée, avec lequel nous nous comparons et d’après lequel nous nous jugeons et nous corrigeons , mais sans jamais pouvoir atteindre sa perfection .
Bien qu’on ne puisse attribuer à ces idéaux une réalité objective ( une existence ) , on ne doit pas cependant les regarder comme de pures chimères ; mais ils fournissent à la raison une mesure indispensable : la raison en effet a besoin du concept de ce qui est absolument parfait dans son espèce , afin de pouvoir estimer et mesurer en conséquence le degré et le défaut de ce qui est imparfait .
Mais vouloir réaliser l’idéal dans un exemple , c'est-à-dire dans le phénomène , comme le sage dans un roman , c’est ce qui est impraticable et paraît en outre peu sensé et peu édifiant , puisque les bornes naturelles , en dérogeant continuellement à la perfection idéale , rendent toute illusion impossible dans une pareille tentative , et par là nous conduisent à regarder comme suspecte et comme purement imaginaire le bien même qui est dans l’idée.
Voila ce qui est vrai de l’idéal de la raison , lequel doit toujours reposer sur des concepts déterminés , et servir de règle et de type , soit pour l’action soit pour le jugement. il est tout autrement des créations de l’imagination , dont personne ne peut donner aucune explication ni aucune notion intelligible , et qui sont comme des monogrammes , composés de traits isolés , bien que déterminés d’après une prétendue règle , et formant plutôt en quelque sorte un dessin flottant au milieu d’expériences diverses qu’une image arrêtée. Telles sont celles que les peintres et les physionomistes prétendent avoir dans l’esprit , et qui doivent être comme les ombres de leurs productions ou même de leurs jugements , mais des ombres qui ne sauraient communiquer . on peut les nommer , quoique improprement , des idéaux de la sensibilité , parce qu’ils doivent être le modèle inimitable d’intuitions empiriques possibles , sans fournir cependant aucune règle susceptible de définition et d’examen .
La raison avec son idéal a au contraire pour but une complète détermination fondée sur des règles a priori ; aussi conçoit elle un objet qui doit être complètement déterminable d’après des principes , bien que l’expérience n’offre pas à cet égard de conditions suffisantes et que par conséquent le concept même soit transcendant .
des raisonnements dialectiques ... l'idéal
kant