La Russie mise sur la destruction massive d’armes ukrainiennes avant d’attaquer plus fort
La Russie semble vouloir conserver au maximum ses effectifs et son matériel lors de son opération militaire en Ukraine, a estimé un analyste militaire russe dans une interview à Sputnik. À présent, elle détruit les armes ukrainiennes et occidentales pour affaiblir les forces de Kiev afin qu’elles soient plus tard incapables de riposter.
L’armée russe pourrait lancer une offensive de grande envergure après la destruction massive des armes ukrainiennes et occidentales, a avancé le directeur du Bureau d’analyse militaro-politique à Moscou, dans un entretien accordé à Sputnik Afrique.
Même si le
déroulement des actions militaires ne peut jamais être connu à l’avance,
le général Sourovikine, commandant du Groupement unifié sur le front, pourrait envisager un tel scénario, a estimé Alexandre Mikhaïlov.
Affaiblissement technique
Une stratégie qui s’explique par l’idée de conserver les effectifs et équipements militaires russes autant que possible, a-t-il précisé. Pour réussir, il faut d’abord affaiblir l’ennemi:
"À mon avis, c’est une tâche très importante pour nos militaires. Notamment, pour notre artillerie, nos forces aérospatiales et nos moyens de contrebatterie. Il s’agit de détruire au maximum les lanceurs, l’artillerie lourde et d’autres véhicules de combat de production étrangère".
En effet, les armes occidentales sont difficiles à réparer car elles doivent être renvoyées en Pologne ou en Slovaquie, explique M.Mikhaïlov. Alors que tout l’équipement russe se fait remettre à neuf non loin de la zone des combats.
"D’après les bilans quotidiens de la Défense russe, nous éliminons chaque jour un ou deux lanceurs et de l’artillerie lourde. En plus de cela, nous abattons quotidiennement des avions de production soviétique fournis aux forces armées aériennes ukrainiennes par des pays d’Europe de l’Est. Ce sont des restes de l’héritage du complexe militaro-industriel des pays membres de l’accord de Varsovie", détaille-t-il.
Dès que l’artillerie lourde et les systèmes de lance-roquettes multiples seront au maximum
mis hors de combat, et que
l’approvisionnement des troupes de Kiev en armes sera bloqué, l’armée russe pourrait passer à l’action:
"Au moment où les forces ukrainiennes manqueront d’armes pour riposter (…), on pourrait attaquer directement l’ennemi sans avoir peur de tirs d’artillerie", a suggéré l’analyste.
La situation actuelle
Surveillée par l’Occident, l’armée ukrainienne va quand même poursuivre dans un prochain temps ses tentatives d’offensive pour libérer les territoires passés sous le contrôle de la Russie:
"Elle va le faire sans cesse. Sinon Zelensky ne pourrait pas expliquer à ses superviseurs, qui lui donnent des milliards de dollars pour ces manœuvres militaires, comment cet argent a été dépensé. Va-t-il raconter que cet argent va uniquement être utilisé pour maintenir sa ligne de défense? Mais les superviseurs occidentaux n’en veulent pas. Ils veulent une guerre entre les peuples frères", a précisé M.Mikhaïlov.
Entretemps, des ressources supplémentaires russes arrivent dans la zone de l’opération spéciale et se préparent à la période hivernale des combats. Les lignes de défenses terrestres et antiaériennes sont formées, selon l’analyste.
En revenant sur les combats intenses à Bakhmout, il a mis en valeur l’importance stratégique de la ville tant pour l’Ukraine que pour la Russie. Elle représente un point important d’appui des forces de Kiev qui y a déployé ses troupes les plus compétentes et des détachements de mercenaires.
D’après M.Mikhaïlov, en cas de libération de Bakhmout, l’armée russe entreprendrait des offensives pour libérer Kramatorsk et Slaviansk, les éléments principaux de la ligne de défense ukrainienne:
"Ensuite, la libération du territoire de la République populaire de Donetsk de la Fédération de la Russie devrait progresser beaucoup plus vite", a-t-il supposé.