Plus de vingt-quatre heures après l'enlèvement de cinq ressortissants français dans le nord minier du Niger, aucune revendication ni demande de rançon ne sont parvenues aux autorités françaises.
Mais plus les heures passent et plus la piste d'Al-Qaïda et plus particulièrement sa branche sahélienne (Aqmi, Al-Quaïda au Maghreb islamique), s'impose.
Vendredi, le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a évoqué la piste de la «mouvance Aqmi». «On s'imagine qu'il s'agit sinon des mêmes groupes (NDLR: que dans d'autres affaires d'enlèvements), au moins de la mouvance Aqmi», a déclaré le chef de la diplomatie sur Europe 1. «Hélas, nous avons déjà eu affaire à eux», a-t-il ajouté.
Invité à confirmer ses soupçons sur Aqmi, qui avait annoncé en juillet la mort de Michel Germaneau, un otage français enlevé en avril au Niger, Bernard Kouchner a répondu qu'il n'en avait «aucune certitude puisque l'enlèvement n'a pas été revendiqué». «Ceux qui ont enlevé ces hommes et femmes peuvent être des Touareg travaillant à la commande. Ils vont les vendre à des terroristes qui ne sont pas très nombreux», a-t-il envisagé.
Une source sécuritaire nigérienne a confié à l'AFP que son pays soupçonnait aussi Aqmi. «Parmi les ravisseurs, il y aurait un élément du groupe d'Abdelhamid Abou Zeïd , les autres agissant sur commande», a poursuivi cette source pour qui Abou Zeid a commandité l'enlèvement.
Tous les Français rapatriés d'Arlit à Niamey
Cinq Français, un Togolais et un Malgache, pour l'essentiel des collaborateurs des groupes français Areva et Satom, ont été enlevés dans la nuit de mercredi à jeudi à leur domicile, dans la région d'Arlit, à 1 000 km au nord-est de la capitale nigérienne Niamey. «On croit qu'ils se dirigent vers le Mali, nous n'en savons rien. La surveillance a été renforcée, l'armée nigérienne est sur le pied de guerre, tous nos services sont alertés», a précisé le ministre.
Tous les Français envoyés par les deux groupes industriels à Arlit auront quitté le site minier avant lundi.
Quatorze salariés avait déjà regagné la France «pour une question de sécurité», a déclaré une porte-parole du groupe nucléaire public français. Il ne restera environ plus qu'une quinzaine d'expatriés d'Areva au Niger. Ceux-ci auront le choix entre rester à Niamey ou rentrer en France, a-t-elle ajouté.
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Le Parisien