Partie VII
J’utilisais toujours l’humour noir, c’est ce qui me faisait le plus rire. Après une blague (dont je ne me souviens, malheureusement plus), j’ajoutai « Je plaisante, bien évidemment ! Ne le prends pas mal ». Il rit puis me répondit qu’il utilisait aussi énormément le sarcasme, ce à quoi je répondis : « J’ai l’impression qu’ils ne comprennent pas ce genre d’humour dans ce pays, je suis tout le temps en train de préciser que je plaisante à la fin de mes blagues, ce qui n’en devient absolument plus drôle.
-Moi aussi ! Mais tu sais, ça ne se voit pas mais, en réalité, je suis plutôt de nature introvertie.
-Ah ! Je te comprends totalement, je suis pareille ! Les gens ne me croient jamais lorsque je dis que je suis timide. Ils ne se rendent pas compte que j’ai énormément travaillé là-dessus. Du coup, ça ne se voit pas et, pourtant, j’y travaille encore !
-Toi et moi, on est vraiment très similaires ! Moi, au laboratoire, je suis plutôt du genre à mettre toute mon énergie pour motiver les troupes et semer de la bonne humeur sauf qu’après, ça me draine complètement de mon énergie ».
Sur ce coup-là, j’avais du mal à le croire. J’avais encore en tête ce que Miss Brutus m’avait dit. Il y avait clairement des incohérences dans leurs discours et les descriptions qu’elle m’avait faites. L’un des deux mentait à coup sûr et il était impossible pour moi d’identifier le menteur en question. Je ne disposais pas de suffisamment d’éléments ni de recul pour cela. J’acquiesçai en faisant mine de le comprendre. Je commençais à me lasser de cet évènement. J’avais l’impression que mon petit jeu avait pris et j’avais envie de rentrer. Je ne voulais pas trop en faire au risque de tout gâcher. Puis la journée du lendemain allait être longue et je tenais à être en forme.
Je l’informais, ainsi que l’Indien, que j’allais rentrer : « En tous cas, c’était vraiment sympa de discuter avec vous ! ». L’Australien me regarda puis me dit : « Il ne reste plus que deux jours, je n’ai rien de prévu demain soir.
-C’est vrai qu’on avait prévu d’aller dîner tous ensemble !
-Oui, tu ne nous as pas invités !
-Je suis vraiment désolée, le plan était vachement foireux et j’avais honte de vous faire signe à une heure tardive.
-C’est ça, ouais !
-Si, je t’assure que c’est vrai ! Tiens, tu peux demander à l’étudiante et elle te le confirmera.
-Mouais.
-On a prévu d’aller dîner demain soir de toute manière. Si tu veux, je vous envoie un message une fois qu’on est fixé de notre côté.
-Mouais ça marche !
-T’es sur twitter ?
-Oui, et toi ?
-Aussi! C’est quoi ton twitter ?
-Mon prénom et mon nom ! ».
Je n’avais pas bien compris pourquoi il me demandait mon twitter à ce moment-là. Je me demandais s’il préférait ne pas communiquer son numéro, ce qui était vraiment bizarre. Mais, d’un autre côté, je savais qu’il avait une copine et je craignais qu’il n’ait justement eu l’impression que j’avais entamé un jeu de séduction. Oui, j’avais été avenante mais, non, je n’avais rien dit qui puisse laisser penser que j’attendais plus de lui.