Staline admirait Hitler mais surtout le acte germano sovietique était une sorte de Yalta pour se partager le monde entre les 2 pires criminels que la terre ait connu
Avant de précipiter la chute du Führer, Staline, le "petit père des peuples" a conclu avec lui un pacte de non-agression, le 23 août 1939. Un accord qui cachait un
protocole secret sur le partage de l’Europe. L’URSS a nié son existence jusqu’à la fin du bloc soviétique, en 1991.
Un Yalta avant l’heure
En quoi consistait ce protocole, resté dans l’ombre pendant presque dix ans ? D’après les documents, chacun s’engageait tout d’abord à respecter une stricte neutralité si l’autre signataire était en conflit avec une puissance européenne. Ensuite, un accord économique prévoyait l’échange de machines industrielles allemandes contre des matières premières soviétiques : blé, pétrole, charbon, fer… Les deux parties en sortaient gagnantes. Berlin recevait les ressources indispensables à son industrie militaire, tandis que Moscou se dotait de machines-outils.
Mais l’arrangement allait encore plus loin. Paraphé le 19 août, soit quatre jours avant la signature officielle du pacte de non-agression, un document annonçait le partage de l’Europe de l’Est en "zones d’influences" soviétiques et allemandes. Un Yalta avant l’heure ! Le protocole permettait à Hitler d’envahir la Pologne occidentale, puis d’avoir les mains libres pour se tourner vers les Pays-Bas et la France. En même temps, il autorisait Staline à s’emparer des pays baltes, de la Finlande, de la Bessarabie (actuelle Moldavie) puis de la Bucovine du nord (dans l’actuelle Ukraine). L’Allemagne obtenait ainsi son
Lebensraum (espace vital) tandis que l’Union soviétique regagnait les territoires que l’Empire russe avait perdus durant la
Première Guerre mondiale.
Selon l’historien britannique Roger Moorhouse, auteur du
Pacte des diables, histoire de l’alliance Staline et Hitler (éd. Buchet-Chastel, 2020), ce protocole, signé en catimini, serait l’unique motivation de cet improbable pacte germano-soviétique où l’Allemagne et l’Union soviétique s’engagèrent officiellement à ne pas se déclarer la guerre.
"Ce n’est pas un hasard si le document original du protocole a disparu. On doit sa connaissance à une copie sur microfilm retrouvée par les services secrets américains dans les archives du IIIe Reich, situées à Marbourg", explique-t-il. Et d’ajouter :
"Ce protocole demeura un tabou absolu en URSS jusqu’à la chute du régime communiste."