Quelqu'un l'a déjà fait?
Je voulais savoir si en cas de prise de poste à Genève, (...) Si quelqu'un peut témoigner?
Je reviens sur le premier post de Nakame. Il pose une question précise: travailler en Suisse, à Genève. Les différences avec la zone de Bâle sont assez grandes.
Genève et sa région souffre d'un problème de logement depuis des décennies: moins de 1% de logements disponibles . Il faut être conscient que cette situation n'est pas en voie d'être résolue.
LA solution est donc de vivre en France voisine, ce qui va de l'Ain (p.ex. Bellegarde) à la Hte-Savoie (= "bande" allant St-Julien à St-Gingolph).
Outre de résoudre le problème du logement, voici les avantages/inconvénients du statut de frontalier.
Avantages:
- Salaires suisses BRUTS plus élevés qu'en France, avec des disparités allant de 30% en plus à 300%.
- Qualité de travail et d'environnement de travail souvent supérieure aux conditions françaises.
- Possibilités de travailler ailleurs en Suisse et, très bonne "note" sur le CV.
- Avantage fiscal. Sur le marché du travail normal (= OI non cencernées) les Suisses prélèvent "l'impôt à la source" qui est forfaitaire. Si le frontalier n'a pas d'autre revenu en France, il n'est pas imposable (et le taux suisse est BEAUCOUP moins élevé que le taux d'imposition français).
Inconvénients:
- Déplacements. La région croule sous le trafic automobile. C'est une horreur avec manque de places de parking en Suisse et tendance suicidaire à les réduire.
- Loyers très élevés dans l'immédiate zone frontalière terrestre . Il faut habiter à plus de 20 Kms pour sentir une grosse différence. Cela signifie Bellegarde ou plus loin dans l'Ain, Bonneville en Hte-Savoie ou dès Thonon pour le côté Lac Léman-sud.
- Coût de la vie. TOUT est cher, très cher. Le frontalier n'a pas toujours la possibilité de faire toutes ses courses dans les magasins aux heures d'ouverture... En fait, une partie de ses dépenses a lieu en Suisse ou dans les magasins chers. Cela se tasse dès 20 Kms dès la frontière.
- Couverture chômage. Le frontalier touche le chômage selon les barêmes français = très bas... Sans épargne, la vie devient vite un enfer entre deux jobs.
Solutions sans avantage ni inconvénient:
- Assurance-maladie. individuelle en Suisse, elle coûte 250/400 par mois et par adulte. Le frontalier célibataire conserve parfois son assurance-maladie suisse (les frais médicaux assurés en France passent alors par la sécu). Les frontaliers "malins" ont en général leur conjoint-e qui travaille en France et est couvert par la sécu, ce qui les dispense de l'assurance-maladie suisse.
- Garanties du droit du travail. Il n'y a presque pas de garantie contre le licenciement en Suisse. Inconvénient en période de crise car on peut être licencié pour la fin du mois la première année après la période d'essai, avantage si on est sur un créneau "demandeur" côté employeurs.
Bref, c'est un premier aperçu...
Si vous voulez vous faire une idée, allez surfer sur le site de la Télévision Suisse romande, notamment "infrarouge" et "temps présent"; ces questions y sont abordées. Le journal "Genevois-le messager" poste ses dernières éditions en ligne.
Volontairement, je n'aborde pas dans ce post la question de l'autorisation de séjour et de travail.