Perfect
Perfection is death"
Abû 'Abd Allâh Muhammad b. Ismâ'ïl b. al-Mughîra b. Bardizbah al-Dju'fî al-Bukhàrî naquit le vendredi 13 shawwàl 194 / 21 juillet 810 à Bukhârà en Iran (actuel Ouzbékistan) et mourut dans la nuit du samedi 30 ramadan (veille de la fête de la Rupture du Jeûne) 256 / 31 août 870 (âgé donc de 62 ans moins 13 jours) à Khartanak, localité située à deux parasanges de Samarcande.
[...]
Il fut très tôt orphelin de père et il semble qu'il ait dans sa jeunesse des troubles de la vue. On parle de cécité totale. Ibn Hadjar rapporte que sa mère éplorée vit un jour Abraham lui apparaître en songe et lui annoncer que Dieu rendra la vue à son fils. Ce qui arriva effectivement.
Dès 205, il suivit des cours de hadith à l'école coranique. Voici comment Bukhârî évoque ses débuts:
Je me suis pris de passion pour la mémorisation du hadith, alors que j'étais à l'école coranique. J'étais âgé de dix ans ou un peu moins. Après l'âge de dix ans, je quittai l'école coranique et me mis à fréquenter l'enseignement de Dâkhilî et d'autres. Celui-ci dans l'un de ses cours présenta un jour /'isnâd suivant: "Sufyân, lequel tenait cette parole d'Abû z-Zubayr, lequel la tenait d'Ibrâhîm". Je l'interrompis: " - Abu z-Zubayr n'a jamais transmis de traditions d'Ibrâhîm !". À la suite de cet incident, il me chassa, mais je lui lançai: " - Retourne consulter tes sources !". Il y alla et revint et s'adressa ainsi à moi: " - Jeune homme, comment as-tu dit ? Il s'agit de Zubayr b. 'Addî qui tenait cette tradition d'Ibrâhîm ". Il prit la plume de mes mains, corrigea son texte et me dit: " - Tu as raison ! ".
Bukhârî était alors âgé d'onze ans.
À seize ans, il connaissait par coeur les ouvrages d'Ibn al-Mubârak, en particulier ses Tasânîf, et ceux de Wakî'. Dans son pays, il suivit l'enseignement des traditionnistes les plus réputés de l'époque: Muhammad b. Salâm al-Bîkandî , Muhammad b. Yûsuf al-Bîkandî, 'Abd Allah b. Muhammad al-Musnadî, Ibrâhîm b. al-Ash'ath.
En 210, il se rend avec sa mère et son frère Ahmad à La Mecque pour y accomplir son pèlerinage. Ce fut le début d'une longue vie de voyages (16 ans) à la recherche du hadith auprès des maîtres les plus compétents de l'époque (on dit qu'il en rencontra plus de mille !), du Khurasân à l'Egypte.
[...]
A l'âge de dix-huit ans, il se mit à compiler les biographies des compagnons du Prophète et des tâbi'ûn (musulmans de la deuxième génération), ainsi que leurs dires. Il composa ainsi le Ta'rîkh, un ouvrage sur la biographie des traditeurs de hadiths, près de la tombe du Prophète, la nuit, au clair de lune.
Buhhârî raconte ainsi, aux dires de Baghdâdî, comment lui vint l'idée de composer son fameux Sahîh:
"J'étais chez Ibn Ishâq b. Râhûya, et l'un des invités s'exclama: " - Si seulement quelqu'un pouvait composer un compendium des traditions du Prophète ! ". Cette remarque fit son chemin dans mon coeur et, suite à cela, je me mis à composer le Kitâb al-Djâmi' [as-Sahîh].
Bukhârî poursuit:
"J'ai extrait ce livre d'une masse de six-cent mille hadiths. Je n'ai inséré dans le Djarni' as-Sahîh que des traditions absolument authentiques et ai laissé de côté celles qui me semblaient trop longues. [...] J'ai compilé le Sahîh seize ans durant, et je l'ai rédigé comme une Preuve entre Dieu et moi".
C'était un homme d'une grande piété:
"Je n'ai inséré aucun hadith dans le Kitâb al-Djâmi' avant d'avoir procédé aux ablutions majeures et d'avoir prié deux cycles de prières.
[...]
Petit à petit, il conquit une immense notoriété et fut considéré comme le plus grand théologien de son temps:
"Muhammad b. Ismâ'îl [Buhkârîl est le faqîh de cette Communauté " .
Cela, bien sûr, ne vint pas du jour au lendemain. Bagdâdî raconte comment les théologiens de Bagdad mirent Bukhârî à l'épreuve. Devant une assemblée de vingt-mille personnes, ils organisèrent pour lui une espèce de concours. Ils intervertirent le matin et l'isnâd d'une centaine de hadiths. Mais Bukhârî réussit à mettre chaque isnâd et chaque matn à sa place, sans se laisser démonter et sans commettre la moindre erreur.
Il eut aussi à souffrir de nombreuses jalousies. Accusé d'hétérodoxie par Muhammad b. Yahyà ad-Dhuhlî, qui ne supportait pas que Bukhârî eût un nombre plus grand d'auditeurs que lui, sous prétexte qu'il soutenait que le dogme du caractère incréé du Coran ne s'appliquait pas à sa récitation, il dut quitter Nîsâbûr pour Bukhârà. Mais de nouveaux ennuis l'attendaient. Le gouverneur Khâlid b. Ahmad adh-Dhuhlî avait demandé à Bukhârî qu'il consacre des séances privées à ses enfants dans leur propre maison. Ce qu'il refusa. Il fut donc expulsé de Bukhârà et mourut à deux parasanges de là, à Khartanak.
Source : http://stehly.chez-alice.fr/viebukhari.htm
J'ai mis en gras les passages qui m'ont attirée.
Sur le site vous pouvez lire la biographie complète ...
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Il fut très tôt orphelin de père et il semble qu'il ait dans sa jeunesse des troubles de la vue. On parle de cécité totale. Ibn Hadjar rapporte que sa mère éplorée vit un jour Abraham lui apparaître en songe et lui annoncer que Dieu rendra la vue à son fils. Ce qui arriva effectivement.
Dès 205, il suivit des cours de hadith à l'école coranique. Voici comment Bukhârî évoque ses débuts:
Je me suis pris de passion pour la mémorisation du hadith, alors que j'étais à l'école coranique. J'étais âgé de dix ans ou un peu moins. Après l'âge de dix ans, je quittai l'école coranique et me mis à fréquenter l'enseignement de Dâkhilî et d'autres. Celui-ci dans l'un de ses cours présenta un jour /'isnâd suivant: "Sufyân, lequel tenait cette parole d'Abû z-Zubayr, lequel la tenait d'Ibrâhîm". Je l'interrompis: " - Abu z-Zubayr n'a jamais transmis de traditions d'Ibrâhîm !". À la suite de cet incident, il me chassa, mais je lui lançai: " - Retourne consulter tes sources !". Il y alla et revint et s'adressa ainsi à moi: " - Jeune homme, comment as-tu dit ? Il s'agit de Zubayr b. 'Addî qui tenait cette tradition d'Ibrâhîm ". Il prit la plume de mes mains, corrigea son texte et me dit: " - Tu as raison ! ".
Bukhârî était alors âgé d'onze ans.
À seize ans, il connaissait par coeur les ouvrages d'Ibn al-Mubârak, en particulier ses Tasânîf, et ceux de Wakî'. Dans son pays, il suivit l'enseignement des traditionnistes les plus réputés de l'époque: Muhammad b. Salâm al-Bîkandî , Muhammad b. Yûsuf al-Bîkandî, 'Abd Allah b. Muhammad al-Musnadî, Ibrâhîm b. al-Ash'ath.
En 210, il se rend avec sa mère et son frère Ahmad à La Mecque pour y accomplir son pèlerinage. Ce fut le début d'une longue vie de voyages (16 ans) à la recherche du hadith auprès des maîtres les plus compétents de l'époque (on dit qu'il en rencontra plus de mille !), du Khurasân à l'Egypte.
[...]
A l'âge de dix-huit ans, il se mit à compiler les biographies des compagnons du Prophète et des tâbi'ûn (musulmans de la deuxième génération), ainsi que leurs dires. Il composa ainsi le Ta'rîkh, un ouvrage sur la biographie des traditeurs de hadiths, près de la tombe du Prophète, la nuit, au clair de lune.
Buhhârî raconte ainsi, aux dires de Baghdâdî, comment lui vint l'idée de composer son fameux Sahîh:
"J'étais chez Ibn Ishâq b. Râhûya, et l'un des invités s'exclama: " - Si seulement quelqu'un pouvait composer un compendium des traditions du Prophète ! ". Cette remarque fit son chemin dans mon coeur et, suite à cela, je me mis à composer le Kitâb al-Djâmi' [as-Sahîh].
Bukhârî poursuit:
"J'ai extrait ce livre d'une masse de six-cent mille hadiths. Je n'ai inséré dans le Djarni' as-Sahîh que des traditions absolument authentiques et ai laissé de côté celles qui me semblaient trop longues. [...] J'ai compilé le Sahîh seize ans durant, et je l'ai rédigé comme une Preuve entre Dieu et moi".
C'était un homme d'une grande piété:
"Je n'ai inséré aucun hadith dans le Kitâb al-Djâmi' avant d'avoir procédé aux ablutions majeures et d'avoir prié deux cycles de prières.
[...]
Petit à petit, il conquit une immense notoriété et fut considéré comme le plus grand théologien de son temps:
"Muhammad b. Ismâ'îl [Buhkârîl est le faqîh de cette Communauté " .
Cela, bien sûr, ne vint pas du jour au lendemain. Bagdâdî raconte comment les théologiens de Bagdad mirent Bukhârî à l'épreuve. Devant une assemblée de vingt-mille personnes, ils organisèrent pour lui une espèce de concours. Ils intervertirent le matin et l'isnâd d'une centaine de hadiths. Mais Bukhârî réussit à mettre chaque isnâd et chaque matn à sa place, sans se laisser démonter et sans commettre la moindre erreur.
Il eut aussi à souffrir de nombreuses jalousies. Accusé d'hétérodoxie par Muhammad b. Yahyà ad-Dhuhlî, qui ne supportait pas que Bukhârî eût un nombre plus grand d'auditeurs que lui, sous prétexte qu'il soutenait que le dogme du caractère incréé du Coran ne s'appliquait pas à sa récitation, il dut quitter Nîsâbûr pour Bukhârà. Mais de nouveaux ennuis l'attendaient. Le gouverneur Khâlid b. Ahmad adh-Dhuhlî avait demandé à Bukhârî qu'il consacre des séances privées à ses enfants dans leur propre maison. Ce qu'il refusa. Il fut donc expulsé de Bukhârà et mourut à deux parasanges de là, à Khartanak.
Source : http://stehly.chez-alice.fr/viebukhari.htm
J'ai mis en gras les passages qui m'ont attirée.
Sur le site vous pouvez lire la biographie complète ...