Attaque du cinéma Africart par des islamistes : la vie culturelle tunisienne est-elle en danger ?
Dimanche 26 juin, l'un des principaux cinémas de Tunis a été attaqué par un groupe de fondamentalistes religieux. Les spectateurs ont été menacés de mort jusque dans la salle. Pour nos Observateurs qui étaient sur place, la menace intégriste pèse chaque jour un peu plus sur la toute nouvelle vie culturelle tunisienne.
L’attaque est survenue lors d’une manifestation culturelle organisée par l’association Lam Echaml dans le cinéma Africart, situé en plein centre de Tunis. L’évènement, baptisé "Touche pas à mes créateurs", était organisé par ce collectif d’intellectuels et d’artistes pour dénoncer les atteintes à la liberté d’expression dans le pays. Deux films traitant de la laïcité et de la religion devaient être projetés : "En attendant Abou Zayd", du Syrien Mohamed Ali Atassi, et "Ni Allah ni maître", de la Tunisienne Nadia El Fani.
À la suite de l'incident, le ministère de la Culture a fait savoir dans un communiqué que "la liberté de pensée et de création est l'un des fondements de la société moderne et l'une des revendications de la Révolution glorieuse [de janvier dernier] et de ses nobles valeurs " et que ces violences sont contraires à la religion musulmane et à ses valeurs de tolérance.
Selon la Constitution, la Tunisie est un pays musulman. Mais sous le régime de Ben Ali, toute forme d’intégrisme religieux était sévèrement réprimé. La Tunisie est aujourd'hui considérée comme l'un des pays les plus progressistes du Maghreb, notamment en matière de droit des femmes.
."Ils sont entrés dans la salle et ont fermé les rideaux sur l’écran en menaçant les spectateurs de mort"
Idir F. (pseudonyme) travaille au cinéma Africart. Il est arrivé juste après l’attaque.
L’association Lam Echaml a organisé cet évènement en réaction à de récentes agressions qui ont visé des personnalités du monde de la culture, comme le cinéaste Nouri Bouzid [en avril dernier, le réalisateur a été frappé à la tête par un étudiant fondamentaliste, NDLR]. L’idée était de projeter deux films qui traitent de la liberté d’expression. La soirée devait se poursuivre avec des témoignages d’artistes victimes de violences ou d’intimidations et enfin se terminer par un concert.
Mais, à 16h45, 15 minutes avant la projection du premier film, un groupe d'individus s’est rassemblé devant le cinéma. Ils étaient agressifs et proféraient des insultes et des menaces en brandissant des drapeaux sur lesquels était écrit 'Allah est grand'. Ils ont brisé la devanture et saccagé le guichet de l’entrée. Certains avaient des bombes lacrymogènes. Une petite dizaine d’entre eux ont finalement forcé l’entrée de la salle de projection. Ils ont fermé les rideaux sur l’écran où devait être projeté le film et menacé de mort les spectateurs. Le propriétaire du cinéma a été tabassé, il a un œil au beurre noir.
La police a fini par intervenir et les casseurs ont été dispersés. Mais les dégâts sont importants."
la video
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Dimanche 26 juin, l'un des principaux cinémas de Tunis a été attaqué par un groupe de fondamentalistes religieux. Les spectateurs ont été menacés de mort jusque dans la salle. Pour nos Observateurs qui étaient sur place, la menace intégriste pèse chaque jour un peu plus sur la toute nouvelle vie culturelle tunisienne.
L’attaque est survenue lors d’une manifestation culturelle organisée par l’association Lam Echaml dans le cinéma Africart, situé en plein centre de Tunis. L’évènement, baptisé "Touche pas à mes créateurs", était organisé par ce collectif d’intellectuels et d’artistes pour dénoncer les atteintes à la liberté d’expression dans le pays. Deux films traitant de la laïcité et de la religion devaient être projetés : "En attendant Abou Zayd", du Syrien Mohamed Ali Atassi, et "Ni Allah ni maître", de la Tunisienne Nadia El Fani.
À la suite de l'incident, le ministère de la Culture a fait savoir dans un communiqué que "la liberté de pensée et de création est l'un des fondements de la société moderne et l'une des revendications de la Révolution glorieuse [de janvier dernier] et de ses nobles valeurs " et que ces violences sont contraires à la religion musulmane et à ses valeurs de tolérance.
Selon la Constitution, la Tunisie est un pays musulman. Mais sous le régime de Ben Ali, toute forme d’intégrisme religieux était sévèrement réprimé. La Tunisie est aujourd'hui considérée comme l'un des pays les plus progressistes du Maghreb, notamment en matière de droit des femmes.
."Ils sont entrés dans la salle et ont fermé les rideaux sur l’écran en menaçant les spectateurs de mort"
Idir F. (pseudonyme) travaille au cinéma Africart. Il est arrivé juste après l’attaque.
L’association Lam Echaml a organisé cet évènement en réaction à de récentes agressions qui ont visé des personnalités du monde de la culture, comme le cinéaste Nouri Bouzid [en avril dernier, le réalisateur a été frappé à la tête par un étudiant fondamentaliste, NDLR]. L’idée était de projeter deux films qui traitent de la liberté d’expression. La soirée devait se poursuivre avec des témoignages d’artistes victimes de violences ou d’intimidations et enfin se terminer par un concert.
Mais, à 16h45, 15 minutes avant la projection du premier film, un groupe d'individus s’est rassemblé devant le cinéma. Ils étaient agressifs et proféraient des insultes et des menaces en brandissant des drapeaux sur lesquels était écrit 'Allah est grand'. Ils ont brisé la devanture et saccagé le guichet de l’entrée. Certains avaient des bombes lacrymogènes. Une petite dizaine d’entre eux ont finalement forcé l’entrée de la salle de projection. Ils ont fermé les rideaux sur l’écran où devait être projeté le film et menacé de mort les spectateurs. Le propriétaire du cinéma a été tabassé, il a un œil au beurre noir.
La police a fini par intervenir et les casseurs ont été dispersés. Mais les dégâts sont importants."
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