Le bilan s'alourdit après la frappe russe qui a touché un immeuble d'habitation à Dnipro, dans l'est de l'Ukraine, samedi: au moins 35 personnes ont été tuées et 73 blessées, dont 13 enfants, tandis que 43 personnes sont encore portées disparues, a annoncé, dimanche soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
La conseillère du gouverneur de la région de Dnipropetrovsk. Natalia Babachenko, a déclaré en outre que plus de 30 personnes étaient hospitalisées, dont 12 dans un état grave. Entre 30 et 40 personnes pourraient encore être coincées sous les débris, a-t-elle ajouté. Les secours tentent toujours de retrouver des survivants. L'attaque a détruit 72 appartements et en a endommagé plus de 230.
"Les chances de sauver des gens sont désormais minimes", a cependant averti le maire de Dnipro, Boris Filatov, interrogé par Reuters. "Je pense que le nombre de morts se comptera par dizaines", a-t-il dit. Selon Boris Filatov, l'immeuble a été touché par un missile russe Kh-22, qui a détruit deux étages abritant quelque 75 appartements. "Deux pièces au deuxième étage sont pratiquement intactes, mais ensevelies", a déclaré dans la journée Oleg Kouchnirouk, directeur adjoint de la branche régionale des secours d'urgence, à la télévision ukrainienne.
Le ministère russe de la Défense a annoncé dimanche que ses forces avaient lancé, la veille, une vague de missiles contre l'armée ukrainienne et des infrastructures, atteignant tous leurs objectifs.
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Pluie de missiles russes
Cette frappe est survenue pendant une des deux vagues de missiles russes qui ont visé samedi de nombreuses cibles à travers l'Ukraine, alors que les combats se poursuivent dans l'Est autour des villes de Soledar et Bakhmout.Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a annoncé dimanche que ses forces avaient lancé, la veille, une vague de missiles contre l'armée ukrainienne et des infrastructures, atteignant tous leurs objectifs. Il n'a pas fait mention d'une frappe à Dnipro, où les secours ont passé la nuit à chercher des survivants, des sauveteurs disant avoir entendu des cris et des appels à l'aide provenant des décombres.
Des coupures de courant ont, par ailleurs, été ordonnées un peu partout en Ukraine, après que des infrastructures énergétiques ont été touchées par les frappes, à Kiev notamment.
L'état-major de l'armée ukrainienne a déclaré dimanche que la Russie avait tiré la veille 57 missiles et mené 69 attaques au lance-roquettes multiples, ajoutant que 26 projectiles avaient été interceptés. Une porte-parole du commandement Sud a estimé à la télévision locale que la Russie n'avait tiré samedi que la moitié des missiles de croisière qu'elle a déployés dans la région de la mer Noire.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réagi à l'attaque sur Twitter, samedi, en fin d'après-midi: "Mémoire éternelle à tous ceux dont la vie a été prise par la terreur russe! Le monde doit arrêter le mal. Le déblaiement des débris à Dnipro se poursuit. Tous les services fonctionnent. Nous nous battons pour chaque personne, chaque vie. Nous trouverons chaque personne impliquée dans cette terreur. Chacun portera sa responsabilité", a-t-il déclaré. Dans son message quotidien, il a ajouté que la "terreur" russe ne pourrait être stoppée que par les armes.
La Moldavie, de son côté, a annoncé avoir trouvé des débris de missile sur son territoire et a condamné les attaques. "La guerre brutale que la Russie livre à l'Ukraine a de nouveau affecté la Moldavie", a lancé sur Twitter sa présidente, Maia Sandu, illustrant son message de photos des débris. "La police des frontières a trouvé des fragments de missile près du village de Larga, dans le nord de la Moldavie. Nous condamnons fermement les violentes attaques d'aujourd'hui".