Pourquoi j'ai refusé de "débattre" à Controverse
"A celles et ceux qui attendaient, ce dimanche, que je développe mes arguments sur le plateau de Controverses, je souhaite expliquer les raisons de mon absence. En milieu de semaine dernière, j'ai été contacté par la journaliste Dumoulin pour débattre de l'islamophobie, suite à une Burqua Pride qu'un collectif de militants a organisé le 7 février lors d'une conférence-tribune de Caroline Fourest à l'ULB.
Avant d'accepter ou non son invitation, je lui ai demandé quels seront mes contradicteurs ? La journaliste de RTL-TVI m'a répondu qu'elle sollicitait la présence du Recteur de l'ULB, M. Didier Viviers et de M. Hervé Hasquin, ex-recteur de l'ULB, présent lors de la Burqua Pride. Je lui ai donc confirmé ma présence sur le plateau de Controverse ; ravi de pouvoir débattre avec mes premiers détracteurs sur une thématique d'autant plus cruciale qu'elle est rarement abordée à la télévision belge francophone ...
La veille dudit débat, soit le11 février, je reçois par courriel les noms des invités prévus ce dimanche sur le plateau de Controverse(1).
Surprise : Dominique Demoulin ne compte pas jouer la carte du débat contradictoire mais celle du traquenard ! Sur les neuf personnalités invitées, cinq d'entre-elles ont violemment condamné l'action collective du 7 février ainsi que ma personne. C'est le cas de M.M Philippe Moureaux (PS) et Denis Ducarme (MR) via les communiqués de presse émis par leurs partis respectifs. C'est aussi le cas, de plus longue date, de M..M Claude Demelenne et Manuel Abramowicz. Depuis deux ans et sans preuve, le premier m'accuse d'antisémitisme tandis que le second s'évertue à me cataloguer à l'extrême-droite du champ politique. C'est enfin le cas de M. Mohamed Sifaoui, confrère et ami très proche de Caroline Fourest, qui avait condamné la Burqua Pride avant même son déroulement.
Après une semaine d'hystérie raciste et de diabolisation médiatique à mon encontre, je devrais donc "débattre à 5 contre 1" sur un plateau de télévision ?
D'une part, aucun représentant pressenti des autorités académiques de l'ULB ne sera présent. Or, ceux-ci ont été les premiers à véhiculer toutes sortes d'accusations et de diffamations reprises contre moi dans la presse. D'autre part, comment aurais-je la possibilité d'argumenter sérieusement dans de telles conditions ? Pourquoi faut-il jusqu'à cinq personnes du même avis pour me porter la contradiction ? Sans préjuger de ce que diront les 4 autre invités qui ne se sont pas exprimé sur la Burqua Pride (Mmes Céline Fremault (CDH) et Sarah Turine (Ecolo), M. Yassin Beyens), leur légitime temps de parole diminuera d'autant le mien face à celui de mes cinq détracteurs.
Les conditions du débat contradictoire n'étant pas réunies, j'ai décidé de refuser de participer à ce simulacre de débat. Un tel déséquilibre dans la constitution de ce plateau audiovisuel n'est pas sans rappeler les faux-débats de l'ULB, justement dénoncés par les organisateurs de la Burqua Pride et moi-même le 7 février. En outre, il était possible d'équilibrer le plateau en invitant des personnes de la société civile qui ont approuvé ou se sont solidarisées à la Burqua Pride ou encore au sein de la centaine de militants qui l'ont mise en oeuvre. Ce ne fût pas le choix de Dominique Demoulin. Je le regrette sincèrement.
Néanmoins, je demeure prêt à débattre de la thématique précitée comme des motivations de la Burqua Pride dans le cadre d'un vrai débat contradictoire.