Une veuve de 75 ans condamne au fouet

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La Charia, telle que mentionnée dans le Coran, n'a par ailleurs pas valeur de loi contraignante mais de 'voie' à suivre.
Puis Nous t’avons mis sur la voie (charî'a) de l’Ordre (une religion claire et parfaite). Suis-la donc et ne suis pas les passions de ceux qui ne savent pas. » (sourate 45, verset 18)

C'est au cours d'un processus de codification par des savants entre les 12è et 14è siècles, dans un contexte historique précis, que cette voie est devenue un ensemble de codes juridiques précis, en, intégrant l'apport de la Sunnah, préalablement élevée au rang de texte quasi-révélé par l'Imam ach-Châfi`î. Parmi ces savants, c’est Ibn Taymiyyah qui proposera la vision des traditionalistes, car il était associé de près au hanbalisme. Sa principale influence a été sur le wahhabisme apparu au XVIIIe siècle.

Avec l'influence de différents penseurs modernes dès le 19ème siècle, dont Fazlur Rahman, la charia commence ensuite à être désinstitutionnalisée et sécularisée. De même que le rôle des savants de la loi religieuse est repensé dans le processus d'édification de sociétés plus modernes, suite au chox avec l'Occident colonisateur. D'une charia conçue comme éternelle, immuable et figée, on est passé à un processus de sécularisation de plus en plus prononcé, qui n'a gardé de la Charia que les principes moraux et éthiques qu'elle véhiculait, sans forcément enfermer leur mise en pratique dans celle des mots des textes saints qui dataient d'un tout autre contexte socio-culturel. Parmi ce mouvement, le wahabbisme s'est par contre arc-bouté à sa vision traditionaliste et conservatrice. Prétendre donc que la vision de la justice qu'entretient le wahabbisme est sans rapport avec la manière d'appliquer la Charia est de l'ignorance pure. Aujourd'hui on parle même - tu l'ignores p-ê - d'une charia wahabbite pour bien la définir selon cette conception et la distinguer d'autres formes d'application de la Charia.

Beaucoup de musulmans aujourd'hui comprennent celle-ci, non comme une norme sociale figée et contraignante, mais comme une éthique générale énonçant des principes moraux, qui trouvent à s'appliquer différemment selon les époques et les contextes.

A la base de cette vision, bien sûr, il y a la foi en une éthique coranique qui est à extraire des mots qui la formulent pour mieux trouver à l'appliquer à chaque époque. Il y a aussi la conviction parallèle que l'Islam n'est pas une législation qui doit s'appliquer identiquement à travers les âges et des contextes humains naturellement changeants, à la variété et à la complexité à la fois croissantes et infinies.

Conviction à laquelle on sait que tu n'appartiens pas, raison pour laquelle sans doute tu t'emploies tellement à prétendre que la vision wahabbite de la justice coranique est légitime.

J'espère que tu auras saisi qu'à la base il s'agit d'une manière de penser l'Islam fondamentalement différente qui conduit à accréditer ou non la doctrine wahabbite comme étant la bonne manière de respecter le Coran et la Sunnah. On sait de quel côté tu te situes.

Enfin, conseil perso, évite les affabulations du genre 'laicard', 'islamophobe', 'gaulois' et autres dérivés de ce vieux réflexe quelque peu infantile parmi certains musulmans anti-occidentaux qui, prisonniers d'une mentalité hostile à tout forme de critique, ne sont à même que de taxer ceux qui en formulent d'ennemis obligés de l'Islam. C'est aussi risible que consternant. En plus d'être assez révélateur d'une certaine conception à la limite de la xénophobie pour ce qui concerne les 'gaulois', auxquels je n'appartiens pas, sois-en tranquillisé... Mais surtout, ça ne te grandit pas. Si tu ne peux t'en contenir, évite le débat.

Je n'aime pas ta vision de l'islam, je ne la partage pas, ce qui n'empêche pas de te considérer aussi comme musulman.
 
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