Tu as bien fait de mettre DON entre guillemets:
Le contexte. En 1986, le roi veut se réconcilier avec Casablanca, qui se souvient encore des sanglantes émeutes de 1981. Rabat a son Darih Mohammed V et sa Tour Hassan, Dar Beida aura désormais sa Mosquée Hassan II. Lancé au bord de lAtlantique, avec un minaret qui culmine à 210 mètres de hauteur, le projet est imposant, mégalomaniaque, à limage de son géniteur : Hassan II.
Le mensonge. Pour contribuer à la réalisation du projet pharaonique, le roi fait appel à la générosité des Marocains, et demande à chaque citoyen une souscription volontaire, quel que soient ses moyens (même avec un dirham, dit-il). En prime, un certificat est discerné à toute personne qui met la main à la poche. La vérité. Les donateurs ne se bousculent pas au portillon.
Le Makhzen décide de changer son fusil dépaule pour forcer la main aux mécènes. Dans chaque ville du royaume, industriels, commerçants et autres fonctionnaires sont convoqués devant les autorités.
Gouverneurs et caïds décident, selon le chiffre daffaires ou la fiche de paie de chacun, du montant de la souscription, et organisent ce qui ressemble bien à un racket. Ponction sur les salaires, pression sur les chefs dentreprise, acte administratif contre cotisations
la collecte est un franc (et obligé) succès.
Au total, la Mosquée Hassan II aura coûté près de 7 milliards de dirhams à son peuple, bon gré, mal gré.
http://www.telquel-online.com/357/couverture_357.shtml