Si tout ce qui se passe de mauvais est la volonté de Dieu, alors à quoi bon s'indigner, lutter, essayer de changer les choses ?
Votre erreur est celle de ne voir les choses que d'une perspective locale, et quand on dit locale cela veut dire partielle. Dans cette perspective vous n'avez pas la possibilité de voir la globalité ou la généralité qui donnerait un vrai sens à ce qui se produit.
Votre vision est donc une vision handicapée par le fait que votre perception ne peut pas aller au-delà de la perspective locale, laquelle ne peut pas vous montrer la généralité. Vous voyez la fumée mais vous ne voyez pas le feu.
Voici une histoire tirée du Coran : Al Khidr et Moïse
Après avoir quitté le navire, ils poursuivirent leur chemin. Ils trouvèrent des jeunes en train de jouer. Al-KhaDir prit l’un d’eux ? Celui-ci était un non-croyant, un voleur, un brigand de grand chemin. Il semait la corruption et jurait à ses parents qu’il ne faisait rien du tout. Al-KhaDir l’emmena au loin, l’allongea à terre et le tua, tout comme Allah le rapporte dans sôurat Al-Kahf :
«
Ils repartirent et lorsqu’ils rencontrèrent un garçon, il le tua. Il (Môuçâ) lui demanda : Comment peux tu tuer une âme innocente sans légitimité du Talion ?! … Il lui répondit : Ne t’ai-je pas dit que tu ne pourrais pas patienter avec moi ?! » [sôurat al-Kahf 'âyah 74-75].
Môuçâ et Al-KhaDir `alayhima s-Salâm poursuivirent leur chemin et arrivèrent dans un village dont les habitants étaient avares et mesquins. Ils passèrent parmi les gens et leur demandèrent un peu de nourriture mais personne dans le village ne leur offrit quoi que ce soit. Pire encore, ces gens les rabrouèrent de manière irrespectueuse. Ils quittèrent le village, affamés.
Avant d’en franchir les limites, ils virent un mur qui tombait en ruine et risquait de s’effondrer. Al-KhaDir le redressa grâce à un miracle qui lui fut accordé. Il passa la main sur le mur et celui se remit totalement en place. Môuçâ lui dit :
«
Quelle étrange chose ! Si tu le voulais, tu pourrais demander à ces gens qui ont si mal agi envers nous, un salaire en contrepartie de ce service rendu, un salaire qui puisse nous épargner cette faim ».
«
Il dit : Ceci est la cause de notre séparation entre nous. Je vais t’expliquer le sens des choses pour lesquelles tu n’as pas pu patienter » [sôurat al-Kahf 'âyah 78].
«
Pour ce qui est du navire dont j’ai enlevé quelques planches, il appartient à de pauvres gens qui travaillent avec. Ils en tirent leur subsistance. Leur roi est un roi tyrannique qui prend de force tout navire en bon état traversant les eaux de son royaume cependant ce roi laisse les embarcations qui présentent un défaut »
al-KhaDir avait donc fait en sorte que ce navire-là comporte un défaut ; ainsi, lorsque les serviteurs du roi vinrent, ils ne le prirent pas à cause de ce défaut. Al-KhaDir a par la suite réparé l’embarcation et le navire put ainsi rester dans les mains de ses propriétaires.
Quant au jeune que Al-KhaDir avait tué, il était non-croyant alors que ses parents étaient croyants. Ils le chérissaient. Al-KhaDir a dit : Je n’ai pas voulu que leur amour pour lui les mènent à le suivre dans sa mécréance. Allāh m’a ordonné de le tuer en raison de ce qu’il serait advenu de lui :
En effet, s’il était resté en vie, il aurait épuisé ses parents par sa mécréance, Allāh fait de Ses créatures ce qu’Il veut, Il n'est pas interrogé sur ce qu'Il fait. Quant au troisième cas, c’est ce qui est arrivé avec le mur. Il appartenait à deux jeunes enfants orphelins de ce village. Sous le mur se trouvait un trésor qui leur revenait de droit à tous deux. Le mur était sur le point de tomber. S’il était tombé, le trésor aurait été perdu pour eux, Allāh a voulu le conserver pour ces deux orphelins afin de maintenir leur droit.
Al-KhaDir a dit par la suite ce que Allāh nous apprend dans sôurat Al-Kahf :
«
Je n’ai pas fait cela de mon propre chef; voilà la signification des choses pour lesquelles tu n’as pas pu patienter » [Al-Kahf 'âyah 82].