Des vidéos révèlent le faux procès-verbal d'un policier pour maquiller des violences.
"La suite des évènements est filmée et la version policière ne résiste pas aux images. Le policier fait usage une première fois de son Taser. Sous le choc de la décharge électrique, Ahmed tombe au sol. Le policier affirme alors « se diriger vers lui afin de m’enquérir de son état de santé ». Selon lui, « l’individu venant de faire l’objet de l’électrisation tente de me mettre un coup de pied alors qu’il était toujours au sol ». C’est ainsi qu’il justifie le fait de lui avoir « infligé de nouveau un cycle de cinq secondes » de Taser.
Les images montrent une réalité totalement différente. Alors qu’il vient de donner un premier coup de Taser à Ahmed, et que celui-ci est paralysé au sol par la décharge qu’il vient de recevoir, le policier s’en approche en lui disant : « Ça te plaît bien là ? » Il lui envoie une deuxième impulsion sans être menacé d’aucune sorte, après avoir lancé à un autre jeune, passant à côté : « T’en veux toi aussi ? » Au bout du compte, ce sont deux coups de Taser qu’Ahmed a reçus, sans que les « forces de l’ordre ne soient menacées et encore moins en position de légitime défense », estime dans la plainte son avocat.
Plusieurs témoins parlent d’une « bavure », et d’une « scène choquante et révoltante », « sans motif nécessitant un tel degré de violence ». Ce n’est pas ce que décrit le policier. Alors qu’Ahmed est menotté, les agents auraient été la cible de projectiles et d’insultes. L’un des fonctionnaires aurait alors jeté une grenade lacrymogène, qui leur aurait permis « de faire reculer les individus et déployer un panache de fumée afin que nous puissions nous extraire des jets de projectiles pendant plusieurs secondes ». C’est alors que le policier « tire de force Ahmed dans la contre-allée afin de [se] protéger des projectiles ».
Là encore, les déclarations du policier sont démenties par les images. Deux policiers traînent au sol Ahmed, menotté et inerte, sans qu’aucun projectile soit alors jeté à leur encontre. Que souhaitaient-ils éviter ? Être filmés, selon certains témoins, qui expliquent en avoir été dissuadés par les agents. L’un d’eux affirme « avoir voulu filmer » mais y avoir renoncé lorsque « la police a lancé des fumigènes et ensuite des gaz lacrymogènes » l’obligeant ainsi à fermer sa fenêtre. Un autre décrit « le policier tirer Ahmed entre deux bâtiments à l’abri des regards ». « Vers une impasse pour éviter les témoignages vidéo, caméras, etc. », précise un troisième témoin."
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