Un commissaire mis en examen dans l’affaire Benalla obtient une promotion
Alors qu’il n’a pas encore été jugé, Laurent Simonin, ancien chef d'état-major à la préfecture de police, est promu au grade de commissaire général.*
L'arrêté a été signé de la main du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin le 15 juin. Il promeut Laurent Simonin au grade de commissaire général, le plus haut du corps des commissaires. Laurent Simonin, ancien chef d'état-major de la direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) à la préfecture de police, est pourtant mis en examen depuis juillet 2018 dans la procédure « Benalla » pour « violation du secret professionnel » et « détournement d'images issues d'un système de vidéoprotection ».
Homme clé de l'affaire, il avait été suspendu dans un premier temps durant quatre mois et « dégradé » de son titre de contrôleur général, l'un des plus importants grades de la police nationale. Il avait par la suite été nommé à Dreux en secteur prioritaire, avant de rejoindre Mayotte il y a quelques mois.
Promu sur résultat ?
« Il a occupé un poste à Dreux et exerce aujourd'hui des responsabilités dans des secteurs très difficiles, où il fait un excellent travail, fait savoir le ministère de l'Intérieur. Ce sont ses qualités professionnelles et ses résultats qui ont été pris en compte pour le promouvoir, indépendamment de la procédure en cours. »C'est Laurent Simonin qui avait autorisé le collaborateur d'Emmanuel Macron à venir en tant qu'observateur à la manifestation du 1er mai, lors de laquelle Alexandre Benalla a été soupçonné d'avoir violenté des manifestants. À son sujet, le préfet de police Michel Delpuech évoquera des « dérives individuelles inacceptables, condamnables, sur fond de copinage malsain ». Laurent Simonin avait fourni tout l'équipement de police à Alexandre Benalla, ainsi que son propre casque de maintien de l'ordre, afin que ce dernier « observe » le défilé en toute sécurité.
Dès la parution de l'article du Monde qui révèle l'affaire en juillet 2018, Laurent Simonin avait contacté Alexandre Benalla pour l'informer que son service détenait des vidéos de la séquence citée par le quotidien du soir. Elles lui avaient alors été proposées afin qu'il puisse se défendre des accusations de violences contre des manifestants.