Et Israël qui dégustait le café sur les hauteurs du Golan, le regard rivé sur ses jumelles pour le plaisir de voir les incendies, la fumée et l’effondrement de Damas tout en profitant du film de la soi-disant révolution syrienne… ce même Israël a perdu tout espoir de déambuler et de prier dans les rues de Canaan. Il a même commencé à vivre son printemps hébreu et c’est à notre tour de siroter notre café en observant le conflit entre les religieux et les laïcs dans les rues de Tel-Aviv.
Quant à l’armée de l’air israélienne qui avait l’habitude de parader au-dessus de notre palais présidentiel, elle se cache désormais derrière les nuages et frappe de loin, consciente que son orgie de frappes ne durera plus longtemps et que bientôt les souvenirs de ses raids impunis se transformeront en une nostalgie douloureuse de l’époque où elle nous lapidait de ses missiles lancés depuis le Golan et de plus loin encore.
La chaîne qatarie Al-Jazeera se taira. Son animateur Fayçal al Qassem et tous les bavards des médias du Golfe, ainsi que tout ce qu’ils ont pu produire comme commérages, seront mis dans le même sac et jetés à la poubelle ou dans les eaux du Golfe.
Et au fur et à mesure que le temps reviendra en arrière jusqu’au 14 mars 2011 et que les soldats américains quitteront le pays, les séparatistes kurdes se retrouveront dans des bus verts en partance vers le Kurdistan de Barazani, certains allant jusqu’à dire : l’« Idleb de Barazani » ! Dès lors, Ils vivront à leur guise au sein de ce régime de corruption où la famille Barazani et son parti considèrent les Kurdes comme des serviteurs et les vendent pour leur propre compte, tout comme les prétendus révolutionnaires de la Ghouta sont devenus les serviteurs d’Al-Joulani.
N’allez surtout pas imaginer que les Arabes sont devenus plus arabes, que leurs cœurs ont changé ou que leur conscience et leur âme se sont réveillées. De même, n’allez surtout pas croire que l’esprit des amis turcs est revenu vers le concept du zéro problème ou que le Monde a décidé de ne s’occuper que de l’Ukraine.
Non, la raison de tous ces changements est que le monde va vers de grands bouleversements, l’ancien monde étant arrivé à sa fin. Par conséquent, celui qui était malade, étouffé, blessé ou envahi par les chiens de chasse dans l’ancien monde, se lèvera et celui qui était chassé deviendra chasseur. Et comme le cow-boy n’a jamais fait peur qu’à son troupeau et ses vaches, ce qui demeure inchangé, le troupeau et les vaches rebroussent chemin lorsqu’il en donne l’ordre !
Autrement dit, certains se rendent compte que le « Nouveau Moyen-Orient » va démarrer du pays qui a failli s’effondrer sous les sabots des Arabes, les semelles des Turcs et les souliers des Européens. Ce retour n’est donc rien d’autre que le retour de ceux qui sont convaincus que la guerre est finie.
À partir de là, tous ceux qui ont rejoint ou théorisé la prétendue révolution syrienne devront chercher le refuge, le repentir ou le chemin du retour ; l’ancien vaste monde dans lequel ils évoluaient a pris fin et les clés du salut se trouvent dans un pays qui a failli être tué par les Arabes et les Islamistes : la Syrie !
Contre toute attente, la Syrie a posé sa main sur l’horloge du temps et a enclenché son retour en arrière. Désormais, le monde attend, la proie revêt la tenue du chasseur, tandis que les chasseurs de l’ancien monde doivent craindre que n’importe lequel d’entre eux ne devienne une proie.
En vérité, si les souvenirs sont la seule machine dont nous disposons pour remonter le temps en notre for intérieur, il en existe une autre réelle, véritable et merveilleuse. C’est la machine de la force populaire, la seule force capable de bouger les aiguilles des horloges cosmiques. C’est la force de tous ces gens qui ont refusé la défaite et la soumission en acceptant de mettre leur sang et le sang de leurs enfants dans la machine à remonter le temps. Leurs sacrifices l’ont fait fonctionner malgré tous les obstacles, tous les mensonges, toutes les manœuvres et toutes les armes meurtrières. Ils ont ainsi ramené l’univers à des temps antérieurs.
La roue du temps tourne toujours plus vite vers la libération du nord et de l’est et vers l’année 2011. Lorsque nous l’atteindrons, les endormis se réveilleront. Nous leur souhaiterons le bonjour et nous leur dirons : ce fut un rêve terriblement douloureux et un maudit cauchemar, mais c’est un matin lumineux qui part de Damas.