Je vais faire un poil long, désolé.
Que c'est, pour une fois, un assez bon travail de journaliste. Ca, c'est pour la forme.
Sur le fond, il est évident que les relations sociales (et la codification de celles-ci) sont, biologiquement, fondamentales pour une espèce sociale comme l'est l'être humain. Elles permettent à l'espèce en tant que telle de survivre (ou de "mieux" survivre).
Il y a donc un intérêt à créer ce qu'on appelle globalement le "tissu social" d'un point de vue biologique.
Mais, et c'est un assez gros mais, cela n'empêche pas les déviances à titre individuel. Y a une vidéo assez sympa d'e-penser sur les gauchers qui explique, en vulgarisant beaucoup, que l'humain évolue dans 90% de coopération et 10% de concurrence. C'est un raisonnement très simplifié mais intéressant (je peux mettre le lien ici si tu veux).
Le fait est que ces comportements sociaux sont des acquis, transmis par les parents ou par l'entourage. Tu ne nais pas "altruiste", tu le deviens.
Y a un exemple assez frappant chez les poissons (étant aquariophile, c'est celui qui me vient naturellement). Y a une famille de poissons, appelés cichlidés, qui ont la particularité de protéger leurs progénitures. Ils ont développés différentes stratégies mais une des plus commune dans cette famille est qu'un parent (parfois les deux) avalent les alevins quand un danger se présente. Et s'enfuient (ou se battent) avec toute la portée protégée dans la bouche du parent (ils ne les mangent pas évidemment, pas volontairement du moins).
C'est une forme de comportement "social" très primitif qui permet à l'espèce de survivre en tant que telle.
Sauf qu'on remarque, avec les méthodes actuelles d’élevage des poissons dits "d'agrément" que ce comportement se perd en une à trois génération(s). Parce que les poissons sont élevés dans des environnements sans prédateurs (pour limiter les pertes) et sont parfois récupérés très tôt pour passer par différents bacs (en gros, des "couveuses), coupés des parents.
Résultat, dans le bac de monsieur lambda, ces poissons ne protègent plus leur progéniture. Le comportement social (et donc biologique) a été éradiqué parce qu'il n'a jamais été transmis. Et ici on parle de millions d'individus d'elevage adaptant un comportement totalement différent des individus sauvages.
Pour les humains, c'est à peu près la même chose. Pour prendre un exemple un peu caricatural, j'ai eu des élèves qui n'arrivaient pas à comprendre pourquoi le simple fait de dire "pardon", "s'il vous plait", "merci" ou même simplement "bonjour" était fondamental dans les relations humaines. Et qui se retrouvaient, dès lors, en conflit dans un environnement où ces quelques mots servent de "lubrifiant" social, de facilitateurs de relations si on veut. Parce qu'on ne leur a pas transmis ces mots et leur usage.
Ce n'est pas, selon la définition habituelle, ce qu'on appelle la "morale" sauf selon la définition scientifique (d'où ce long texte pour arriver à cela). Le fait de s'excuser d'un comportement inadapté socialement est "l'huile" qui permet au moteur de bien fonctionner, sans à coup.
On retrouve aussi ces comportements chez les loups / chiens. Les comportements de type "actes de soumission" ou ceux dits "actes d'apaisement" ont le même but. Un individu qui n'applique pas ces actes est tout simplement éliminé ou, parce que les loups tuent rarement leurs congénères, simplement exilés. Et donc meurent dans la plupart des cas sans se reproduire. Ce sont des formes d'excuses, assez élaborés chez les loups d'ailleurs, qui permettent à un individu de continuer d'exister au sein de la meute.