Par Fadoua Ghannam
et Hassan Hamdani
Un appart à Marrakech, une robe griffée, un sac signé
signes extérieurs de richesse, signes des temps surtout. Les Marocains se sont convertis au haut de gamme. Griffes, joaillerie, automobile, épicerie fine
ils affichent tous un sourire émail diamant.
Une matinée pluvieuse du mois de janvier. Accompagné de son père, un gamin pénètre chez Fauchon pour acheter le fameux pain au chocolat,
spécialité de la maison parisienne. Derrière lui, une mère et sa fille attendent leur tour. La première joue avec son pendentif Chanel, la seconde trimballe un sac Vuitton. Les acteurs, le décor, les accessoires, tout cela fleure bon Paris
Pourtant, nous sommes à Casablanca, boulevard Moulay Rachid, là où est venue se nicher, dans une ancienne villa, la première franchise Fauchon au Maroc. Cest le plus beau des magasins Fauchon ouverts à travers le monde, sextasie Taoufik Bensouda, propriétaire des lieux. Lhomme est monté à Paris, études de marché sous le bras, pour convaincre les big boss de Fauchon quun marché existait au Maroc. Les succès des Frères Gourmets et de Lenôtre, situés dans le même périmètre que sa franchise, lavaient déjà confirmé. Taoufik Bensouda était certain découler aussi bien le célèbre macaron Fauchon à 19 dirhams que le pot de caviar Beluga à 900 dirhams, depuis que les amateurs dépicerie fine se ramassent à la pelle, quelle que soit lépaisseur de leur portefeuille. Nous misons sur une clientèle plus large que Fauchon Paris et non pas uniquement sur les gens très aisés. Nos études de marché ont prouvé que beaucoup de Marocains, avec un pouvoir dachat moindre, sont demandeurs de produits raffinés, explique, enthousiaste, Taoufik Bensouda, qui compte rentabiliser à court terme son investissement initial de 60 millions de dirhams.