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Passé le choc, elle décide de réagir et contacte le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), dont elle a découvert l’existence en même temps que celle de la polémique sur le "burkini" à son retour. Soutenue par une juriste pour monter son dossier, elle pense porter plainte contre la mairie de Cannes et l’Etat français.
Quant au "burkini", "je ne le porte pas personnellement", dit-elle, "mais je ne suis pas pour les arrêtés. Je pense que l’on devrait pouvoir s’habiller comme on veut dans l’espace public, de la kippa au turban ! Les Anglo-Saxons sont bien plus ouverts que la France à ce niveau."
Des personnes présentes sur la plage ont-elles appelé la police, qui a foncé sur la famille sans hésiter ? Siam le pense même si elle n’en est pas certaine - le glacier d'un petit cabanon de la plage lui a toutefois confirmé la même impression, à savoir que les policiers s'étaient dirigés droit sur elle sans hésitation. Depuis, elle se sent beaucoup moins à l’aise avec son voile :
"Maintenant, je suis davantage sur la défensive. Malgré celles qui ont pris ma défense, les trois quarts des personnes présentes sur cette plage étaient des 'fachos'. Du coup, je me méfie de tout le monde ! C’est vraiment le contrecoup."
"Je soutiens les policiers"
, déclare le maire de CannesL’arrêté municipal interdisant le "burkini" sur les plages de Cannes a été pris par David Lisnard, maire Les Républicains. D’après l’AFP, qui a pu le consulter, il stipule :
"Une tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse, alors que la France et les lieux de culte religieux sont actuellement la cible d’attaques terroristes, est de nature à créer des risques de troubles à l’ordre public (attroupements, échauffourées, etc.) qu’il est nécessaire de prévenir."
"L’accès aux plages et à la baignade est interdit à compter de la signature du présent arrêté jusqu’au 31 août 2016 à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime."
"Le port de vêtements pendant la baignade ayant une connotation contraire à ces principes est également interdit. […] Toute infraction fera l’objet d’un procès-verbal et sera punie de l’amende de première catégorie, soit 38 euros."