Danse, chante, mais ne détruis pas”: les Marocains célèbrent leur victoire, les aînés maintiennent l’ordre
Des centaines de fans de football se sont rassemblés à Bruxelles et à Anvers pour célébrer la victoire du Maroc face au Canada dans le cadre de la Coupe du monde de football au Qatar. La police de la zone Bruxelles-Capitale/Ixelles a procédé à 18 arrestations administratives pour trouble de l’ordre public, a indiqué Ilse Van de keere, porte-parole de la police bruxelloise.
Nos confrères d’HLN nous rapportent le déroulement d'une soirée presque mouvementée.
Aux côtés des mines déconfites des Belges, le bonheur des Marocains s’est déversé dans les rues bruxelloises et anversoises.
Des fumigènes illuminaient le centre de la capitale, tandis que les supporters dansaient au rythme des chants.
Certains scandaient “Waar is da feestje? Hier is da feestje”. Quelques bruits de pétards ont été entendus çà et là.
Chaîne humaine
Après une ambiance festive, des tensions se sont néanmoins fait ressentir aux alentours de 19h30, près de la station de métro Lemonnier.
Les personnes présentes sur place, dont des familles avec des enfants, ont été sommées de se disperser.
Face à l’atmosphère tendue, des dizaines de supporters plus âgés ont commencé à former une chaîne humaine, à 15 mètres du cordon policier, appelant les plus jeunes habillés de noir à rejoindre les rangs.
Leurs intentions étaient claires: éviter à tout prix une confrontation en calmant les ardeurs.
“Célèbre jusqu’au bout de la nuit si tu le veux. Danse. Chante. Mais fais-le calmement. Ne te bats pas. Ne détruis pas.”
Le temps s’est ensuite figé durant quelques instants.
Les chiens aboyaient. Des gouttes d’eau fuitaient des canons à eaux. Le silence envahissait la rue, avant d’être brisé par les chants des aînés.
Les jeunes ont alors emboité le pas, tandis que les drapeaux marocains flottaient dans le vent.
Les tensions se sont ainsi envolées avec la voix des supporters. Un exploit, préparé consciencieusement par les habitants du quartier.
“Selon nous, la meilleure des solutions était de former une chaîne”, explique Zakaria, 28 ans.
“Nous redoutions une éventuelle confrontation avec la police. Si nous n’avions rien fait, il se serait sûrement passé quelque chose. Mais les jeunes sont souriants et festoient.
Tout est en ordre. Il y en a toujours quelques-uns pour perturber les célébrations, mais nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir afin que tout le monde puisse célébrer tranquillement.”
“Prendre nos responsabilités”
Lors du match, Hicham Achrayah, un barman du quartier, ne regardait pas la télévision. Ses yeux étaient rivés sur le boulevard Lemonnier.
Dès qu’il le pouvait, il adressait un mot aux jeunes. “Hé Ibri, tranquille ce soir, hein.” Les amis d’Ibri se sont alors retournées, l'un deux arborant un œil au beurre noir. “Souvenir de dimanche", fustige Achrayah.
“Quelle honte. Nous ne laisserons plus ce genre de situation se reproduire. Nous prenons nos responsabilités: les jeunes de Molenbeek, d’Anderlecht, de Saint-Gilles, de Schaerbeek ne détruiront absolument rien.”
“Nos footballeurs nous ont rendus fiers. Nous devons leur rendre la pareille”, déclare Belkacem Al Aouni, 25 ans.
Après avoir dépassé la police à moto, Belkacem s’est arrêté devant des jeunes afin de leur parler. Le stress ne l’a toutefois pas quitté de toute la soirée.
“Ils ne réfléchissent pas. Si l’un d’entre eux se jette dans le vide, les autres suivent. Puis la guerre éclate. À nouveau. Même si personne ne la veut, mis à part quelques agitateurs.”
Des centaines de fans de football se sont rassemblés à Bruxelles et à Anvers pour célébrer la victoire du Maroc face au Canada dans le cadre de la Coupe du monde de football au Qatar. La police de la zone Bruxelles-Capitale/Ixelles a procédé à 18 arrestations administratives pour trouble de...
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