Les recherches se sont axées sur l'Arabie Saoudite où résident près de 28.000 Marocains et sur les Emirats arabes unis (EAU) qui en comptent plus de 30.000. Par rapport aux domaines d'activité, cet ouvrage explique que les Marocains sont employés, par ordre d'importance, dans les services de l'hôtellerie -que ce soit l'animation nocturne «art et musique» ou le management et les emplois subalternes-, du commerce et de l'administration(police, sécurité...) ou encore dans la coiffure et l'esthétique. Les femmes, plus précisément, sont en majorité nurses ou domestiques mais aussi couturières, décoratrices et hôtesses de l'air. En dehors des services, les emplois qu'exercent les Marocains dans ces pays concernent l'agriculture, la mécanique,l'électricité et l'électronique. Toutefois, fait remarquer l'étude, l'emploi féminin est prédominant, en particulier aux EAU, et la plupart du temps, les contrats délivrés ne correspondaient pas à l'activité indiquée, ces femmes étant souvent victimes de réseaux de prostitution. Plus que cela, la Fondation explique dans sa publication que la forte présence des femmes dans les services domestiques et dans la prostitution équivaut à «une exportation, d'un côté, de la tendresse et de l'autre, des services sexuels». Aux EAU, toujours, plus de la moitié des Marocaines opèrent dans les «services nocturnes» et les réseaux de prostitution. A propos des conditions dans lesquelles travaillent les domestiques femmes, l'enquête affirme qu'elles «sont parfois inhumaines. Ce qui semble dissuader les autres ressortissantes des pays arabes à occuper ces postes demeurant convoités par les Asiatiques et les Marocaines». Les salaires de ces femmes se situent en général autour de 1.500 DH, ce qui ne permet pas de constituer une épargne. La Fondation Hassan II soulève ainsi les abus dont font les frais tout particulièrement les domestiques, soulignant leur surexploitation qui les réduit carrément à «l'esclavage». Une situation engendrant souvent des cas de traumatismes psychologiques qui marqueront à vie la jeune migrante dont le seul espoir devient le retour au pays. Le responsable ? Sur la base des témoignages recueillis par la Fondation, celle-ci indique que plusieurs reprochent aux autorités marocaines de laisser s'expatrier les jeunes migrantes pour travailler dans des conditions insoutenables. Plus encore, ils affirment que «le Maroc est pratiquement le seul pays à autoriser cette forme de migration humiliante».