93% des habitants se sont prononcés pour le rattachement à la Russie. Alors que le premier ministre séparatiste salue une décision «historique», les États-Unis rejettent ce résultat.
Quelque 93% des électeurs de la république autonome ukrainienne de Crimée se sont exprimés en faveur de l'union à la Russie lors d'un référendum controversé organisé dimanche, selon un sondage sortie des urnes cité par l'agence de presse russe RIA. Les bureaux de vote en Crimée ont fermé à 20 heures (19h à Paris). Selon une autre agence de presse russe, Interfax, le taux de participation au référendum a été supérieur à 80%. 1,5 million d'électeurs de cette république autonome étaient invités à choisir entre l'intégration à la Russie et une autonomie élargie au sein de l'Ukraine. Le résultat du référendum ne laissait guère de doute. À Simféropol, l'annonce lumineuse «Nous sommes en Russie» était déjà projetée sur un bâtiment officiel.
Le premier-ministre séparatiste, Sergueï Axionov, a immédiatement salué une décision «historique». «Merci à tous ceux qui ont participé au référendum et ont fait leur choix. Aujourd'hui nous avons pris une décision très importante qui rentrera dans l'histoire», a déclaré Sergueï Axionov sur son compte Twitter. Dès l'annonce du résultat, Washington a «rejeté» le référendum qui a eu lieu en Crimée. «Les actes de la Russie sont dangereux et déstabilisants», a ajouté le porte-parole de l'exécutif américain Jay Carney dans un communiqué. «Le Conseil de sécurité a reconnu cet état de fait hier dans une résolution à laquelle seule la Russie s'est opposée», a-t-il précisé.
• Le blocage des casernes levé jusqu'à vendredi (hmmm......
)
Les commandants des forces russes et ceux des forces ukrainiennes dans la péninsule de Crimée se sont mis d'accord pour que les bases ukrainiennes ne soient plus bloquées jusqu'au vendredi 21 mars. Ces bases qui ont jusqu'à présent été bloquées par des forces russes ou pro-russes, et dont l'approvisionnement était devenu difficile, pourront pendant ce temps reconstituer leurs réserves, a ajouté le ministre ukrainien de la Défense par intérim, Igor Tenioukh. C'est le 21 mars que la Douma, la chambre basse du parlement russe, doit voter un projet de loi portant sur le rattachement de laCrimée à la Russie, objet du référendum dimanche dans la péninsule ukrainienne. Le même jour l'Ukraine espère signer avec l'Union européenne le volet politique de leur accord d'association.
• L'UE ne reconnaîtra pas l'issue du scrutin (ah bon, pourquoi?
)
L'Union européenne a officiellement condamné dimanche le référendum, le jugeant «illégal et illégitime». À la lumière des derniers développements, les ministres des Affaires étrangères vont «examiner la situation demain à Bruxelles et se prononceront sur des mesures additionnelles conformément à la déclaration des chefs d'État et de gouvernement le 6 mars», indique le communiqué. Les dirigeants européens s'étaient entendus ce jour-là pour appliquer des sanctions ciblées, sous forme de gels d'avoirs et restrictions de visas, si la Russie n'engageait pas rapidement une «désescalade» de la tension. Les ambassadeurs des 28 auprès de l'UE devaient se réunir dimanche en fin d'après-midi pour établir une liste de responsables russes et ukrainiens pro-russes visés par ces sanctions, a-t-on indiqué de source diplomatique.
• Manifestations pro-russes dans l'est de l'Ukraine (euuuh, tout le monde veut devenir russe?
)
Dans l'est du pays, des manifestations pro-russes ont rassemblé dimanche des milliers de partisans d'un rapprochement avec Moscou à Donetsk, Kharkiv et Lougansk. À Kharkiv, bravant une interdiction de la justice, quelque deux mille manifestants pro-russes ont déployé un énorme drapeau russe. Ils ont aussi accroché sur la statue de Lénine une banderole déclarant «Notre patrie = URSS». Un rassemblement similaire de quelques milliers de personnes scandant «Donetsk-Crimée-Russie» se tenait à la mi-journée à Donetsk. Des manifestants ont pris d'assaut les sièges du parquet et des services spéciaux pratiquement sans rencontrer de résistance de la part des forces de l'ordre. Ils réclament la libération de leur leader, le «gouverneur auto-proclamé Pavlo Goubarev.
http://www.lefigaro.fr/internationa...-prononce-sur-le-rattachement-a-la-russie.php