La Voix de la Femme n'est pas une intimité (‘awrah)
Sache que l'avis qui est pris en considération selon les quatre écoles au sujet de la voix de la Femme , c'est qu'elle n'est pas une intimité, c'est-à-dire qu’elle n’est pas une chose qu'elle devrait cacher. Comment dire que c'est une ‘awrah alors qu'il a été confirmé dans le hadith que le Messager de Allah a autorisé une femme à chanter lorsqu'une femme allait être donnée par sa famille à son époux.
*En effet, Al-Boukhariyy dans son Sahih [1] , dans ce hadith donc : d'après Hicham Ibnou ‘Ourwah d'après son père d'après ‘A'ichah que Allah l'agrée, elle avait organisé le mariage d'une femme avec un homme des Partisans (Al-'Ansar). Le Prophète de Allah a dit ce qui signifie : « Ô ‘A'ichah, n'y avait-il pas des gens qui chantent ? » car les 'Ansar aiment qu'il y ait des chants.
Dans la version de At-Tabaraniyy [2] , d'après Charik d'après Hicham Ibnou ‘Ourwah, d'après son père ‘Ourwah Ibnou z-Zoubayr, d'après ‘A'ichah, le Messager de Allah a dit ce qui signifie : « Avez-vous envoyé avec cette femme qui allait se marier une femme qui joue du Douff et qui chante ? » et ‘A'ichah a demandé : « Que dirait-elle ? » Le Messager de Allah a répondu ce qui signifie : « Elle dit : Nous sommes venus à vous, nous sommes venus à vous, saluez-nous, nous vous saluons, si ce n'était l'or rouge vos campagnes ne seraient pas belles, si ce n'était le blé rouge vos femmes vierges ne seraient pas bien en chair ».Il s'agit là de poésies que les gens chantaient lors des mariages.
Dans la version de At-Tabaraniyy qui est Sahih (sûre) il y a un ajout par rapport à celle de Al-Boukhariyy, l'ajout est le fait de jouer du douff, et de chanter avec les paroles citées précédemment.
Dans le Hadith, il y a une évocation de (al-jariyah) qui dans la langue arabe est la fille, la jeune femme, cela est stipulé dans le livre Al-Qamous Al-Mouhit qui est un dictionnaire de la langue arabe ; ainsi que dans le livre Liçanou l-’Arab qui est aussi un dictionnaire de la langue arabe, sous la rubrique jim ra' ya'.
*Al-Boukhariyy [3] a rapporté aussi d'après ‘A'ichah que Allah l'agrée qu'elle a dit : « Le Messager de Allah est venu chez moi alors que se trouvaient deux jeunes femmes qui chantaient. Il s'est allongé sur le lit et a détouné son visage ; Abou Bakr est entré et a dit : Comment, la flûte du diable auprès du Prophète. » Le Messager de Allah a alors touné son visage vers lui pour lui dire ce qui signifie : « Laisse-les » puis lorsqu'il s'est assoupi, je leur ai fait signe et elles sont sorties.
Ibnou Hajar [4] a dit concernant ce hadith : « Lorsqu'il dit « jariyatan » ce qui signifie : « deux femmes », dans le chapitre suivant il a dit « min jawari l-'ansar » ce qui signifie : « parmi les femmes des 'Ansar ». At-Tabaraniyy [5] y rapporte un hadith de 'Oummou Salamah qui a dit : que l'une des deux appartenait à Hassan Ibnou Thabit » et dans le livre Al-'Arba’in de As-Soulamiyy ces deux femmes appartenaient à 'Abdou l-Lah Ibnou Salam. D'autre part, dans le livre Al-’Idayn de Ibnou Abi d-Dounya qui rapporte d'après Foulayh d'après Hicham Ibnou ‘Ourwah, figure la parole : « Hamamah et sa compagne chantaient », et sa chaîne de transmission est du degré du sahih sûr . Je n'ai pas trouvé un autre nom que celui-là, mais il se peut que la deuxième s'appellait Zaynab, cela est cité dans le chapitre du Mariage ». Fin de citation.
Il dit aussi [6] que le fait que le Prophète n'ait pas interdit cela est une preuve qu'il est licite de laisser pareilles choses, c'est-à-dire qu'une telle chose, nous la jugeons comme le Prophète l'a jugée. De ce fait nous avons tiré de ce hadith une preuve qu'il est permis d'écouter la voix de la femme qui chante même si ce n'est pas une esclave ; parce que le Prophète n'a pas « reproché » à Abou Bakr le fait qu'il ait entendu la voix des femmes mais il lui a « reproché » le fait que lui-même (Abou Bakr) ait fait « le reproche ». Fin de citation de Ibnou Hajar.
*De même Al-Boukhariyy, dans son Sahih [7] y a rapporté d'après Khalid Ibnou Dhakwan qu'il a dit : Ar-Roubayyi’ou Bintou Mou’awwadh Ibnou ‘Afra' a dit : « Le Prophète est venu lorsque l'on m'a épousée ; il s'est assis sur mon lit tout comme tu t'asseois et il y avait des jeunes femmes à nous qui s'étaient mises à jouer du douff et à « pleurer » ceux qui avaient été tués parmi nos parents le jour de Badr et c'est alors que l'une d'elles a dit : « et parmi nous il y a un prophète qui sait ce qu'il va y avoir le lendemain ». Alors le Prophète Mouhammad lui a dit ce qui signifie : « Laisse cela, mais dis ce que tu étais en train de dire ». Fin de citation.
Ibnou Hajar a dit [8] : At-Tabaraniyy dans Al-'Awsat, avec une bonne chaîne de transmission, du hadith de ‘A'ichah, rapporte que le Prophète est passé auprès de femmes des Partisans pendant un de leurs mariages alors qu'elles chantaient : ce qui signifie : « Il lui a offert un mouton et son époux sait ce qu'il y aura demain ». Alors le Prophète a dit ce qui signifie : « Ne sait ce qu'il va y avoir le lendemain que Allah ».
Al-Mouhallab a dit : dans ce hadith il y a une preuve de l'annonce du mariage par le douff et les chants avec des paroles permises. Il y a aussi une preuve sur la venue de l'Imam c'est-à-dire du gouverneur des Musulmans, pour assister au mariage même s'il y a des chants dans ce mariage, tant qu'ils ne sortent pas du cadre de ce qui est permis. Fin de citation.
Ce hadith a également été rapporté par Al-Bazzar [9] .
*Dans les Sounan de Ibnou Majah [10] , d'après 'Anas Ibnou Malik, le Prophète est parti dans l'une des régions de Médine et qu'il y a vu des femmes qui jouaient du douff et qui disaient ce qui signifie : « Nous sommes des jeunes femmes des Banib n-Najjar des fils de An-Najjar, qui est une famille des habitants de Médine ; quelle joie si Mouhammad était notre voisin ; alors le Prophète a dit ce qui signifie : « Allah ta’ala sait que je vous aime ». Al-Hafidh Al-Bousayriyy a dit que la chaîne de transmission de ce hadith est sahih sûre et que les gens qui composent cette chaîne sont dignes de confiance [11] .
*Le grand savant Mouhammad Ibnou Mouhammad Al-Houçayniyy Az-Zabidiyy connu sous le nom Mourtada a dit dans son livre Al-'It-haf [12] que le Qadi Ar-Rouyaniyy a dit : « Si la femme élève la voix en disant: « Labbayk Allahoumma labbayk », ceci n'est pas interdit parce que sa voix n'est pas une ‘awrah ».
*L'Imam le Hafidh Ibnou Hajar Al-’Asqalaniyy dans son livre Fathou l-Bari en tome 13 p304 a dit qu'il est visé par le hadith où les femmes sont engagées vis-à-vis du Prophète à lui obéir que cet engagement fut oral, par la parole ; [non pas comme celui des hommes qui fut par la main]. Dans ce hadith, il est une preuve qu'il est permis d'entendre et d'écouter la voix de la femme 'ajnabiyyah et qu'elle n'est pas une ‘awrah. Fin de citation...............
Article complet et dalils dans le lien
http://www.doctrine-malikite.fr/forum/La-voix-de-la-femme-n-est-pas-une-intimite_m44314.html