La force de l'ouvrage:
Selon lui les jeunes pèlerins d'origine maghrébine, vivant en France, considèrent le pèlerinage comme un bien de consommation qui est sujet à larbitrage économique du jeune pèlerin, au même titre que le « Club Med ou Tahiti », et qui est amené à être reproduit. Ils ne disent pas « Je suis pèlerin » mais « Jai fait x pèlerinages ». Le hajj nest plus un événement, il est intégré dans une périodicité. Il ne sagit plus dun rite de passage, de laccomplissement dune subjectivité, mais de la reproduction dun geste social basé
sur la « performance ».
Simultanément, ils développent, par voie de répétition, un « petit savoir », non érudit mais technique, du hajj. Chacun connaît les « trucs » et « astuces » pour réussir un bon pèlerinage ou séviter certaines souffrances inutiles (souffrance quils valorisent cependant quand elle est liée aux obligations dogmatiques). On peut simplifier lépreuve de la lapidation à Mina, par exemple, en prenant la stèle à revers, en utilisant les « angles morts », plutôt que de samasser avec les « vieux » et risquer de se prendre un jet de pierre sur la tête. Lhabitué du hajj développe et partage ses « combines », à ses yeux indispensables à la réussite du pèlerinage, au même titre que le ferait un ancien du Club Med.
Une étude qui permet de comprendre les motivations des jeunes en quête de pèlerinage.