Les interet de la france sont en jeu surtout a mon avis...
02/11/2007-17h20 - Michel Colomès - © Le Point.fr
C'est bien pratique d'avoir, comme Bernard Kouchner, une secrétaire d'État aux Droits de l'homme. Surtout quand elle est noire et a un sourire tellement craquant qu'elle désarmerait un régiment de Tchadiens. Cela évite de s'exposer sur un sujet, comme celui de l'Arche de Zoé, où la France récolte aujourd'hui ce que l'ancien "French Doctor" a semé. Car le précurseur de l'intervention humanitaire est bien l'actuel ministre des Affaires étrangères qui, du Biafra au Rwanda, en passant par les sacs de riz de Somalie, n'a cessé depuis plus de 30 ans de faire de l'ingérence humanitaire en se moquant pas mal de cette souveraineté des États qui est une des figures imposées de la diplomatie qu'il pratique aujourd'hui.
Il est, lui et quelques autres, à l'origine de cette floraison d'ONG, prêtes à fondre sur tous les pays du tiers-monde où existent des situations de crise. Et où naturellement les médias ont quelque chose à se mettre sous la caméra. Des organisations dont la plupart font un travail admirable pour soulager ici les misères, secourir là des victimes, ouvrir ailleurs des hôpitaux. Mais dont la seule légitimité repose sur leur envie propre d'agir. Sans toujours tenir compte des besoins réels des populations concernées.
Il était écrit que Kouchner, dans ses nouvelles fonctions, se trouverait confronté, après avoir été l'un des leurs, à ces francs-tireurs dont un de ses prédécesseurs au Quai d'Orsay, Hubert Védrine, disait qu'ils ont pour la plupart "une vision idéaliste et donc erronée du monde tel qu'il est".
À défaut de Kouchner, qui doit paraît-il enfin s'exprimer, le président de la République a pris en personne l'affaire en main. On va le voir dès ce week-end. Et après avoir condamné, comme il le fallait, ceux qui semblent être au mieux des maladroits au pire des manipulateurs, il n'en oublie pas pour autant qu'ils sont nos compatriotes.
D'ailleurs, pourquoi Nicolas Sarkozy ne profiterait-il pas de cette crise pour mettre un peu d'ordre dans les ONG ? Par exemple en leur imposant une sorte d'agrément, un label qui les autoriserait à profiter de certaines facilités de la République. Pour préserver leur qualité d'agences non gouvernementales, le label leur serait délivré par un organisme indépendant du style du Comité consultatif national d'éthique. Il suffirait pour cela d'élargir les compétences de ce conseil éminent et respecté. Cela permettrait peut-être d'éviter une nouvelle affaire de branquignols au Tchad ou ailleurs