Que la paix soit sur vous mes chers amis,
Avant de débattre, permettez moi de vous adresser quelques consignes. La première est de vous débarrasser de toute forme d’orgueil superflu vous empêchant de voir la réalité telle qu'elle se présente. Le seconde est de tenter d'entrevoir les choses à travers le prisme communautaire. C'est à dire que ce n'est pas parce que vous n'avez pas été témoin personnellement d'un phénomène qu'il n'existe pas. Enfin, nous sommes là pour traiter d'un mal assez considérable pour être regarder comme un phénomène réel. Donc évitons les "ne généralisons pas".
Enfin, oui, je le reconnais, le sujet est certainement mal posé. N'hésitez pas alors à nous aider à le poser correctement au lieu de chercher à le catapulter. Bien, commençons.
Tout d'abord, partons ensemble d'un constat indiscutable :
la condition du maghrébin, où qu'il soit,
est déplorable. En effet, il est dominé économiquement, socialement, juridiquement et militairement. Son accès à l’éducation, à l’emploi, à l'habitat et à la santé est semé d’embûches.
Si on lui tend l'oreille, le maghrébin nous explique que ce serait principalement due à deux facteurs :
- Le racisme/l'islamophobie
- Le sionisme/la franc-maçonnerie/le colonialisme/les illuminatis/les jnouns
Ces facteurs vont jusqu'à déresponsabiliser un maghrébin qui se comporte mal. En effet, s'il vol c'est parce que la société est raciste. S'il agresse une vieille dame c'est parce que le colonialisme a sapé tous ses efforts d'émancipation. Etc...
Pourtant, on assiste depuis quelques temps à des maghrébins qui avancent une explication différente : Si le maghrébin est dominé c'est principalement de sa
propre faute. Comme tous les êtres humains, il disposerait de cinq sens et d'un cerveau lui permettant de recréer le monde autour de lui afin de s'affranchir de sa condition de dominé. En outre, si le maghrébin est victime d'actes hostiles c'est également sa faute.
Ces maghrébins avançant ce genre d'explications se voient immédiatement ostracisés. Ils sont considérés comme des déviants, des gens contre nature, des complexés voir des enfants du viol incestueux (là j'abuse^^) !
Il y'a quelques années, j'étais tombé sur une publicité FB pour
"une marche de la dignité" organisée par une association culturelle maghrébine. Exerçant mon droit à la parole, j'ai expliqué que cette marche était inutile et qu'elle ne faisait qu'entériner dans l'esprit des masses que le maghrébin est une victime en quête de dignité. J'ai expliqué que la dignité ne se quémande pas, ni ne s'octroie. Elle est dans l'Etre. J'ai fini ma missive en suggérant à l'association de s'atteler à des actions d'auto critique plutôt qu'à des actions de revendication dans une société assez égalitaire pour que n'importe quel maghrébin faisant preuve d'un minimum de valeur puisse réussir.
Je me suis vu répondre par l'une des organisatrices que j'étais un complexé et que je faisais certainement partie de ces arabes qui votent FN. Véridique. Elle n'a pas fait poindre la moindre argumentation contradictoire. Ce qui m'avait étonné car la demoiselle se présentait comme étant docteure en sociologie.
Ici aussi - parfois, pas toujours - dès qu'un maghrébin critique la posture victimaire quasi systématique dans laquelle se réfugie ces "compatriotes", il se voit crucifier sur le champ ! On le traite de complexé ou d'islamophobe.
Du coup, je pose la question, pourquoi les maghrébins autocritiques sont si détestés ? Est-ce qu'il est de l’intérêt des maghrébins à être vu comme des victimes ? Est-ce que ressentir de la honte, de la colère ou de la révolte face à des attitudes et des comportements mauvais de maghrébins, c'est être complexé ou au contraire c'est être un maghrébin ayant un gout pour la justice et les valeurs morales positives ?
Aidez moi à comprendre. S'il vous plait, mettons de côté les formules, les punchlines, les dénis. Et tentons, de bonne foi, de débattre d'un sujet contemporain.
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Trailer : Dans une prochaine discussion, je proposerai de discuter de manière plus large de la condition maghrébine en Europe et au Maghreb à travers un angle autocritique. C'est à dire en évacuant d'office le colonialisme et le racisme comme raison à notre décrépitude.