Le Premier secrétaire de l’USFP Driss Lachgar a récemment appelé à ouvrir un débat public sur la révision des principes de l’héritage, la criminalisation de la polygamie et du mariage avec les mineures, de même que toutes les formes de violence contre les femmes.
.....Tout le monde conviendra que les 3ème et 4ème revendications emportent l’unanimité de tous et ne posent donc aucun problème.
Toutefois, les deux premiers points exprimés par Lachgar sont susceptibles d’engendrer un chaos dont le Maroc se passerait bien. Ces deux points sont une sorte de politisation de principes relevant de la charia ou plutôt leur intégration dans les luttes partisanes.
.......l’opposition se trompe lourdement en soulevant des problèmes avec lesquels elle pense pouvoir gêner les islamistes mais qui l’entraînent au final vers un conflit indirect avec la religion de la plupart des musulmans.
L’opposition pense donc, à tort, que les affaires religieuses concernent le courant islamiste et que c’est donc ce courant qui endosse la « responsabilité » des fondamentaux de la religion. Or, ce faisant, ces partis politiques ouvrent un front contre un grand nombre de personnes qui se placent du côté des islamistes. Résultat : l’opposition perd son combat et ses soutiens.
En réalité l’opposition actuelle a deux problèmes :
le premier est qu’elle n’observe pas le rôle et la fonction que lui reconnaît la constitution, à savoir proposer des solutions et autres alternatives, évitant de s’engouffrer dans des combats de nature idéologique.
Le second problème de l’opposition est qu’elle semble considérer que s’opposer à un gouvernement mené par un parti de référentiel religieux doit la conduire nécessairement à déployer un discours de nature religieuse et proposer des idées relevant de la religion.
Ceci est une erreur, surtout quand on sait que l’USFP n’a pas de « spécialisation » religieuse, ce qui lui compliquera plus encore la tâche et aggravera la confusion dans laquelle elle se trouve déjà aujourd’hui. nous sommes là face à une instrumentalisation politique de la religion, une pratique que l’USFP est la première à contester quand ce sont les islamistes qui l’adoptent.
L’appel de Driss Lachgar était lancé aux femmes socialistes qui constituaient son auditoire, lesquelles femmes avaient rejeté la proposition de loi du gouvernement sur la violence faite aux femmes, réclamant, avec le soutien d’autres associations féminines, l’introduction de plusieurs amendements renforçant la protection des femmes. Aussi, il apparaît qu’à partir de là, le parti socialiste aspire à réclamer l’égalité des femmes et des hommes dans l’héritage et à en faire une voie pour la réalisation de la parité prévue dans la constitution.
Mais cette parité concerne au premier chef les partis, les structures de la société et les institutions représentatives ; en aucun cas, elle ne signifie ni n’implique les fondamentaux de la religion, comme l’égalité dans l’héritage par exemple, car ces points s’inscrivent dans un cadre théologique, lequel est bien distinct des mutations et tensions politiques, mais relève de la jurisprudence religieuse. Il existe des cas où, en religion, l’homme est l’égal de la femme, et il en existe d’autres où l’égalité a été décidée et imposée par des jurisprudences précises.
Le problème intervient quand la revendication de l’égalité devient une affaire politique, appelée à se généraliser, ce qui est impossible. Aussi, évoquer cette question sous l’ange adopté par Driss Lachgar revient à la politiser la foi, ce qui ne pourra avoir qu’un impact négatif.
http://www.panoramaroc.ma/fr/lintrusion-de-la-politique-dans-la-charia-par-driss-ganbouri/
.....Tout le monde conviendra que les 3ème et 4ème revendications emportent l’unanimité de tous et ne posent donc aucun problème.
Toutefois, les deux premiers points exprimés par Lachgar sont susceptibles d’engendrer un chaos dont le Maroc se passerait bien. Ces deux points sont une sorte de politisation de principes relevant de la charia ou plutôt leur intégration dans les luttes partisanes.
.......l’opposition se trompe lourdement en soulevant des problèmes avec lesquels elle pense pouvoir gêner les islamistes mais qui l’entraînent au final vers un conflit indirect avec la religion de la plupart des musulmans.
L’opposition pense donc, à tort, que les affaires religieuses concernent le courant islamiste et que c’est donc ce courant qui endosse la « responsabilité » des fondamentaux de la religion. Or, ce faisant, ces partis politiques ouvrent un front contre un grand nombre de personnes qui se placent du côté des islamistes. Résultat : l’opposition perd son combat et ses soutiens.
En réalité l’opposition actuelle a deux problèmes :
le premier est qu’elle n’observe pas le rôle et la fonction que lui reconnaît la constitution, à savoir proposer des solutions et autres alternatives, évitant de s’engouffrer dans des combats de nature idéologique.
Le second problème de l’opposition est qu’elle semble considérer que s’opposer à un gouvernement mené par un parti de référentiel religieux doit la conduire nécessairement à déployer un discours de nature religieuse et proposer des idées relevant de la religion.
Ceci est une erreur, surtout quand on sait que l’USFP n’a pas de « spécialisation » religieuse, ce qui lui compliquera plus encore la tâche et aggravera la confusion dans laquelle elle se trouve déjà aujourd’hui. nous sommes là face à une instrumentalisation politique de la religion, une pratique que l’USFP est la première à contester quand ce sont les islamistes qui l’adoptent.
L’appel de Driss Lachgar était lancé aux femmes socialistes qui constituaient son auditoire, lesquelles femmes avaient rejeté la proposition de loi du gouvernement sur la violence faite aux femmes, réclamant, avec le soutien d’autres associations féminines, l’introduction de plusieurs amendements renforçant la protection des femmes. Aussi, il apparaît qu’à partir de là, le parti socialiste aspire à réclamer l’égalité des femmes et des hommes dans l’héritage et à en faire une voie pour la réalisation de la parité prévue dans la constitution.
Mais cette parité concerne au premier chef les partis, les structures de la société et les institutions représentatives ; en aucun cas, elle ne signifie ni n’implique les fondamentaux de la religion, comme l’égalité dans l’héritage par exemple, car ces points s’inscrivent dans un cadre théologique, lequel est bien distinct des mutations et tensions politiques, mais relève de la jurisprudence religieuse. Il existe des cas où, en religion, l’homme est l’égal de la femme, et il en existe d’autres où l’égalité a été décidée et imposée par des jurisprudences précises.
Le problème intervient quand la revendication de l’égalité devient une affaire politique, appelée à se généraliser, ce qui est impossible. Aussi, évoquer cette question sous l’ange adopté par Driss Lachgar revient à la politiser la foi, ce qui ne pourra avoir qu’un impact négatif.
http://www.panoramaroc.ma/fr/lintrusion-de-la-politique-dans-la-charia-par-driss-ganbouri/