J'apprécie de plus en plus ton ton posé et pondéré...quoique je ne partage pas les mêmes relativités que toi. Là où tu vois dispropotion, je ne vois que réponse logique et à la mesure de "l'attaque"... Mea culpa, il m'est impossible de voir autre chose en certaines interventions qu'une attaque infondée, basée sur le "Il paraît que..." et répondant à ce perpétuel défaut qui nous ronge: le dénigrement systématique de tout ce qui vient du Maroc!
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Pour ne pas malaxer la même pâte, je poursuis sur certains points pertinents (et tout à fait exacts) de ton intervention en rapportant des faits concrets:
- Le médecin Français a l'immense chance de pouvoir se laisser aller à tout son sens humain...car il en posséde les moyens et a en face un patient lettré, avisé...et connecté à Internet. En consultation ou durant une hospitalisation, le patient Français dresse une liste de questions, en s'étant au préalable informé sur "google" de ce mal qu'on lui a diagnostiqué. Le médecin se sent investi de la nécessité de compléter ses connaissances, la discussion et réponses sont éclairées et appréhendées.
-Le médecin Marocain (le banal, le basique et non pas celui qui fait des mains et des pieds pour être affecté à Nador, là où il faut bon humer) se mord la chique avant de prescrire le moindre médicament et demander le moindre examen. Deux raisons à cela: 1) Les larmes automatiques du patient démuni, dérouté par son incapacité aussi bien à payer ces prestations que par son incompréhension compléte de ce que lui dit le médecin. 2) Le fameux réflexe du "médecin tout pourri et mafieux qui veut me soutirer mes Dirhams en m'envoyant à son ami le Pharmacien puis à son pote le radiologue" qui surgit. A ce type de réflexe fait généralement suite la sentence "Billah, que je ne ferai rien de ce qu'il me dit!".
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Quelle latitude a le médecin Marocain quand il a beau dire à un de ces patients diabétiques qu'il ne doit pas s'injecter l'insuline par la même seringue que sa mère ayant le virus de l'hépatite C, ce dernier n'en a cure?!. Peux-tu imaginer le casse-tête d'une dégression de corticoïdes chez un patient analphabète?.
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Là où les uns voient un manque d'humanisme, on pourrait voir une lassitude, un renoncement, une rancoeur vis-à-vis de tout un systéme qui maintient les patients dans l'analphabétisme et l'ignorance et pire!, discrédite ses propres médecins.
Et j'en reviens à cela à un fait rapporté par la dame ayant ouvert ce post: "Le neurologue Marocain n'a même pas vu qu'il y avait une hémorragie cérébrale!". Si ce neurologue n'avait pas été embourbé dans ses conduites adaptées à la population locale, il se serait donné la peine d'expliquer que certains hématome sous-duraux apparaissent à distance des traumatismes crâniens. Il nous aurait épargné quelques critiques.
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J'ai pas trop parlé là?
Blablote, il va de soit qu'il est aberrant de comparer la médecine française à celle du Maroc. Pour avoir testé les deux, il en ressort qu'il y a un monde de différence certes, cependant je te l'accorde les outils et le système d'encadrement n'est pas le même d'où la mauvaise idée d'une comparaison.
Je suis aussi d'accord avec toi, le médecin français à une certaine aisance face à des personnes qui sont amènes à comprendre plus rapidement que nos patients résidant dans certains coins du Maroc (cela ne fait pas d'eux des incultes).
Transposons ce phénomène au Maroc, comment doit réagir un médecin marocain qui se trouve confronté à une situation ou son patient refuse de suivre à la lettre les prescriptions médicales ? Je ne sais pas comment ça se passe en France, mais en Belgique nous avons une règle pour ce genre de situation qui marche très bien. Il suffit juste que le médecin prend la peine d'y accorder de l'attention et pour y parvenir il doit remplir des objectifs de communication avec son patient. Personnellement je peux te donner ma procédure vis-à-vis d'un patient récalcitrant.
. Tout d'abord, installer un champ de confiance entre toi et lui afin que ce dernier se sente ouvert à lécoute
. Communiquer les renseignements sur le problème ou le diagnostique en tenant compte de ce que ton patient sait déjà
. Inciter ton patient à te poser des questions concernant son diagnostic
. Partager linformation sur les plans de traitements possibles
. Encourager ton patient a posé des questions sur les différents moyens de traitement
. Vérifier et prendre le temps pour voir si ton patient comprend les diverses modalités de traitements et les conséquences au cas où ce dernier ne les suit pas à la lettre
. Un point très important, sassurer de la compréhension de ton patient en lui demandant de synthétiser en ses propres termes ce quil a compris et retenu
. Débattre dun plan de traitement en trouvant un terrain dentente en lui clarifiant les buts vises
. Prendre un engagement du patient à respecter le plan et voir si ton patient le peut il
Qu'est- ce- que ça me coute ? À part un peu plus de temps passer avec un patient que je ne considère pas comme un numéro..... Rien j'ai l'ultime conviction que j'ai fait mon travail avec une satisfaction et une conscience tranquille. Chère Blablote, nous avons juré de donner des soins à ces personnes et en aucun cas nous devons pour une raison X remettre nos convictions de côté parce que des personnes mettent du temps ou ne veulent pas comprendre. Ce sont aussi ces choses- là que je condamne
Personnellement je peux comprendre la réaction de certains intervenants même si je ne partage pas leurs opinions sur ce sujet. Une partie visible de notre médecine ternie l'image de celle qui fait des efforts et comme tu le sais bien, on ne ressort que le néfaste au détriment de la bonne pratique
D'ailleurs même les masses médias marocaines contribuent à la mettre en avant. Je suis un des premiers à crier qu'il existe énormément des cliches sur la médecine marocaine, mais parfois il faut mettre en avant la déroute d'un système pour mieux le recadrer afin d'apporter des solutions. Ça ne fait pas de moi un anti marocain ni un manque de respect à la profession. Ma seule inquiétude c'est mon patient, son bien être, sa prise en charge et sa guérison, le reste ne m'intéresse pas.
Pour ce qui est de cette lassitude que tu as évoquée, personnellement je la catégorie comme une maladie de relation d'aide. Le soignant répond à des injonctions sociétaires. On ne lui demande ni plus ni moins de sauver et de guérir des malades et le soignant y va....s'il est pris de cette lassitude, sauver à ce point est tout simplement impossible
@Yub sorry
@pirouettete merci
@ re blablote non tu n'as pas trop parlé, au plaisir de lire la suite