C'est de cette manière que nous avons cherché à préserver la foi de la femme et sa chasteté : avec des murs et des chaînes.. nous ne l'avons pas considérée comme un être pensant..doué de sensations, de sentiments et de conscience.. Nous l'avons considérée comme un animal sauvage qu'il était impossible de dompter et d'éduquer et qu'il n'y avait pas d'autres manières de le garder que de l'enfermer dans une cage afin qu'il ne s'enfuie pas à la première occasion qui pourrait se présenter..
Elle voudrait rester fidèle à sa personnalité humaine, à sa foi et à sa morale.. Elle constate cependant ce que sa mère lui propose constitue une série de négations : << ne pars pas>> << ne fais pas>> <<ne regarde pas>> <<ne dis pas>> <<ne rencontre pas>> <<ne pleure pas>> <<ne désire pas>> <<n'essaie pas de comprendre>>..
Nous remarquons que la mère vit dans le vide et la vacuité, qu'elle n'a pas de but, qu'elle n'a pas de responsabilité, qu'elle n'a pas de philosophie de vie et que son existence n'a pas de sens.. Elle a l'argent mais elle n'a aucune préoccupation.. Rien ne remplit, en elle, le vide de sa vie.. les journées et les nuits à la maison qui se répètent.. Elle se trouve ainsi poussé à sortir de chez elle pour acheter.. elle comble ainsi son sentiment de manque par des dépenses en décoration et sa complaisance, dans les apparences, par des achats qui la fascinent et suscitent la fascination des autres..
Mais toutes ces merveilles ne disent rien à sa fille, car elle respire dans une autres atmosphère.. Elle a cependant l'impression d'être comme une poupée tiraillée entre deux enfants stupides qui la poussent chacun dans une direction et qui la trainent, chacun d'eux, vers lui, avec force.. au point qu'elle se brise et qu'elle se répand en petits morceaux dispersés... en rien..
Nous la voyons se disloquer ! extrait de Shariati..