Paroles de soufis.

Ahlan sidi!

Connaissance cachée, je ne le pense pas et je ne crois pas que ce soit l'objectif non plus.Il y a l'exemple d'un qui était carrément analphabète: Bistami (si ma mémoire est bonne) .

Je pense que c'est une question de terminologie et même de parcours, il y a des choses partagées entre certaines personnes qui pourront se comprendre en quelques mots tandis qu'il faudrait de longues soirées pour raconter à quelqu'un d'autre leur démarche, expériences, lectures, pensées, explications pour qu'il ait une petite idée sur ces quelques mots... c'est le cas de n'importe quelle discipline.

Hmmm, pour le prosélytisme... oui et non. Non parce que beaucoup d'entre eux ont contribué à propager l'islam et oui, ce n'est pas très prosélyte car la personne doit entreprendre une démarche personnelle et la majeure partie du travail se fait en elle-même, le guide spirituel ne peut pas te forcer ni te menacer de châtiment dans l'ici-bas ou l'au-delà comme certains prédateurs, marchands de religion, font. Après, je pense que beaucoup de Zaouias actuelles ne montrent pas un très bel exemple, il y a ce côté limite de secte qui me déplait énormément avec une adoration excessive pour le maitre spirituel.

Ils ont autre chose qui me dérange: je ne crois pas que cette position doit se transmettre de père en fils, c'est le cas de beaucoup de groupes et ce côté népotiste me déplait, c'est pour cela je ne me vois pas dans des confréries soufis, ajoute à cela le fait que je sois coraniste et le compte est fait, personne ne voudra de moi!

Bref, l'enseignement m'intéresse en forme "non-codifiée", je le trouve plus authentique (et il était comme ça avant l'époque de Ghazali, après, c'était devenu très codifié) et ce sont les écrits qui m'intéressent, je me retrouve dans ce que Françoise Dolto a dit:

" Des êtres spirituels existent dans toutes les "Églises" et en même temps, ils y échappent."
On peut créer une école soufi toi et moi. Du genre on ne se prend pas la tête, on est cool ^^
Peace & Love :love:

Ps: si ça peut te rassurer, moi aussi personne ne voudra de moi :D
 
Mais est ce que l'existence d'un paradis et d'un enfer ne témoignerait pas justement que l'Homme n'est pas capable de cet amour inconditionnel ?

Bonne question.. l'essentiel est là. est ce que tous les hommes et toutes les femmes sont capables de cet amour inconditionnelle ? sommes nous tous égaux dans la foi ? le Coran y répond quelque part je pense. On peut aussi l'envisager comme le rappel du bien et du mal, comme les deux pièces. Je pense que le coeur de chacun d'entre nous reconnait le bien, le mal, le licite et l'illicite...
 
Salam miss,
J'ai pas mal d'amis 'soufis'. En gnrl ils sont bien éduqués et très instruits. Mais je n'arrive pas à les suivre ds leurs délires. Qu'une élite détiennent une 'connaissance cachée' c'est pas trop pour moi.
Sinon j'ai beaucoup de respect pour leur coté pacifique non prosélyte

En fait, ce n'est pas caché, mais juste ce n'est pas accessible à tous.
Je veux dire par là que ça peut être sous nos yeux et on passe à côté.
 
Bonne question.. l'essentiel est là. est ce que tous les hommes et toutes les femmes sont capables de cet amour inconditionnelle ? sommes nous tous égaux dans la foi ? le Coran y répond quelque part je pense. On peut aussi l'envisager comme le rappel du bien et du mal, comme les deux pièces. Je pense que le coeur de chacun d'entre nous reconnait le bien, le mal, le licite et l'illicite...

Je ne suis pas d'accord. Dieu sait tout, et nous seulement ce qu'il nous dit. Sans son message, nous ne saurions pas faire la différence et faire du mal. Car ces notions là, ne sont pas binaires, mais très complexes.
 
Un hadith pour te répondre de manière plus claire que mes propos assez obscurs en ce dimanche, mais voilà ce que je voulais dire. les choses ne sont certes pas binaires, et je suis loin de toute vision manichéenne, mais il suffit d'observer le monde, les pratiques, de nous observer pour voir que le monde pousse à devenir binaire.

Abû ‘abd Allah an-Nu’mân ibn Bashîr[1] - رضي الله عنه - a dit :
J’ai entendu l’Envoyé de Dieu - صلى الله عليه و سلم - dire :

« Les choses licites sont bien évidentes et les choses illicites sont bien évidentes. Entre les deux, il y a des choses équivoques que beaucoup de gens ignorent. Ainsi quiconque se met à l’abri des choses équivoques, préserve sa religion et son honneur. Et quiconque s’est laissé tomber dans les choses équivoques tombera dans les choses illicites, comme le berger qui fait paître son troupeau autour d’un enclos réservé, risquant à tout moment de l’empiéter. Or, chaque souverain a un domaine réservé : celui de Dieu est l’ensemble de Ses interdits. N’est-ce pas qu’il y a dans le corps humain un morceau de chair –mudgha- qui, s’il est bon, tout le corps le sera et s’il est corrompu, tout le corps le sera ? N’est-ce pas que c’est le cœur ? ».[2]
 
Ahlan sidi! :D

Connaissance cachée, je ne le pense pas et je ne crois pas que ce soit l'objectif non plus.Il y a l'exemple d'un qui était carrément analphabète: Bistami (si ma mémoire est bonne) .

Abù Yazid Bistami, qui vécut en Perse entre le VIIIème et le IXème siècle, est des plus grandes figures du soufisme. Son enseignement était oral, mais ses propos furent recueillis et traduits en arabe après sa mort.
Abù Yazid Bistami doit sa célébrité aux Shatahât, ces dits d'extase, à la limite de l'impiété par leur audace, qui témoignent de la descente deDieu dans l'homme et la perte de toute identité dans ce ravissement. De ce grand mystique "aux fusées d'orgueil étrange" Louis Massignon disait qu'il avait atteint à "une sorte de suspens de l'âme, qui plane immobile, dans l'intervalle entre le sujet et l'objet pareillement annihilés".
Abû Yazid dit :
- Les plus voilés à Dieu sont trois :
l’ascète l’est en raison de son renoncement,
l’orant en raison de ses prières,
le savant en raison de sa science.
Il poursuivit :
- Pauvre ascète, il porte la vêture du renoncement et court dans le sillage de ses confrères. S’il savait l’insignifiance du monde et ce peu de chose auquel il renonce ! S’il savait quelle est sa place dans le monde parmi les ascètes ! L’ascète est celui qui, du premier coup d’œil, se laisse captiver par Lui et ne détourne son regard vers nul autre.

Quant à l’orant, c’est celui qui, en sa prière, voit plus la grâce de Dieu que la prière, laquelle disparaît dans la grâce. Et le savant ! s’il savait que toute la science que fit apparaître Dieu se réduit à une ligne de la Table ! que dirait-il ? Que sait-il de cette science ? Et au prix de quels efforts ?
Et il dit :
- Le savant est celui dont la science est de Dieu ; il puise en Lui quand il veut, ce qu’il veut, sans mémoire ni livres. Ces trois-là seront dotés de quelque chose le jour du Jugement. (pp. 132-133)
 
Salam muslim,
soufi pas de le dire ^^


Salam miss,
J'ai pas mal d'amis 'soufis'. En gnrl ils sont bien éduqués et très instruits. Mais je n'arrive pas à les suivre ds leurs délires. Qu'une élite détiennent une 'connaissance cachée' c'est pas trop pour moi.
Sinon j'ai beaucoup de respect pour leur coté pacifique non prosélyte
Rappelons que l’un des plus grands soufis est Al-Ghazali qui compte parmi les plus grands philosophes de tous les temps, toutes cultures confondues. C’était l’Algazal du Moyen Âge qui a inspiré à Descartes la majorité des plus importants aspects de sa Méthode qu’on nous vend aujourd’hui comme pur produit occidental quand elle était de source orientale, soufie plus particulièrement.

Chez les soufis, la sagesse ésotérique, al-ma’rifa, est une introduction graduelle de la conscience intime, le Moi profond ou Sirr, aux catégories de la pensée raisonnante, soit une présence du subconscient dans le conscient en tant que domaine de réflexion.

Al-Ghazali parlait déjà de cet étranger qui réside dans le cœur de l’Homme avant que la psychanalyse et surtout la psychologie des profondeurs ne le rejoignent dans sa juste intuition scientifique moderne avant la lettre. J’use du terme rétromoderne pour qualifier cela dans mon jargon, proposant le néologisme de la rétromodernité de l’islam qui fut essentiellement soufie.
cher universal
Est-il besoin de rappeler à quel point les maîtres soufis avaient pratiqué les méthodes thérapeutiques les plus perfectionnées et les plus encensées de nos jours?
Avicenne évoquait dans son Canon le divan qu’utilisaient les médecins de l’islam pour faire parler leurs malades et les délivrer de leurs troubles psychiques.
On oublie que nombre de médecins arabes étaient dans le même temps des savants et des philosophes, en plus d’être soufis. Et ils étaient à la pointe du progrès, usant par exemple de la musicothérapie dont la science vient à peine de confirmer les vertus thérapeutiques.
 
Elle veut dire quoi :indigne:

Dans ce livre, elle parlait de Jésus avant de parler de tous les autres gens.

En gros, certaines personnes peuvent paraître tout sauf spirituels, même les plus sadiques ou les moins nantis, les plus misérables et certains ne sont même pas conscients du degré de leur spiritualité.

Pour les gens de la citation (y compris Jésus ou autre), ils sont dans une "église" (communauté) mais leur manière de voir la foi n'est pas celle "commercialisée" par le religion "officielle".

Pour Jésus, c'était le judaïsme mais ce qu'il est rapporté était une révolution. Il y a d'autres personnes qui vivent leur spiritualité hors ce qui est "admis" par les religions (surtout la gestuelle, l'apparence, les paroles,etc) mais il constitue un vrai lien avec Dieu.
 
Rappelons que l’un des plus grands soufis est Al-Ghazali qui compte parmi les plus grands philosophes de tous les temps, toutes cultures confondues. C’était l’Algazal du Moyen Âge qui a inspiré à Descartes la majorité des plus importants aspects de sa Méthode qu’on nous vend aujourd’hui comme pur produit occidental quand elle était de source orientale, soufie plus particulièrement.

Chez les soufis, la sagesse ésotérique, al-ma’rifa, est une introduction graduelle de la conscience intime, le Moi profond ou Sirr, aux catégories de la pensée raisonnante, soit une présence du subconscient dans le conscient en tant que domaine de réflexion.

Al-Ghazali parlait déjà de cet étranger qui réside dans le cœur de l’Homme avant que la psychanalyse et surtout la psychologie des profondeurs ne le rejoignent dans sa juste intuition scientifique moderne avant la lettre. J’use du terme rétromoderne pour qualifier cela dans mon jargon, proposant le néologisme de la rétromodernité de l’islam qui fut essentiellement soufie.
cher universal
Est-il besoin de rappeler à quel point les maîtres soufis avaient pratiqué les méthodes thérapeutiques les plus perfectionnées et les plus encensées de nos jours?
Avicenne évoquait dans son Canon le divan qu’utilisaient les médecins de l’islam pour faire parler leurs malades et les délivrer de leurs troubles psychiques.
On oublie que nombre de médecins arabes étaient dans le même temps des savants et des philosophes, en plus d’être soufis. Et ils étaient à la pointe du progrès, usant par exemple de la musicothérapie dont la science vient à peine de confirmer les vertus thérapeutiques.

J'avais son livre sur les philosophes et j'avais même acheté le livre d'Ibn Ruchd qui était une réponse... comme je ne les ai pas encore lu (hooonte sur moi, enfin si j'ai essayé mais je n'ai rien compris alors j'ai laissé tomber hahaha), je reste pour le moment sceptique pour ce personnage, je ne sais pas trop comment me positionner par rapport à lui.
 
J'avais son livre sur les philosophes et j'avais même acheté le livre d'Ibn Ruchd qui était une réponse... comme je ne les ai pas encore lu (hooonte sur moi, enfin si j'ai essayé mais je n'ai rien compris alors j'ai laissé tomber hahaha), je reste pour le moment sceptique pour ce personnage, je ne sais pas trop comment me positionner par rapport à lui.
Dans ce livre, il expose l'opinion selon laquelle les philosophes, aussi bien grecs que musulmans, ne devraient pas essayer de démontrer leur savoir métaphysique à travers la logique, étant donné que ces deux domaines du savoir ont des fondements épistémologiques différents. Il dénonce les opinions des philosophes grecs et de certains philosophes musulmans antérieurs, en particulier celles d'Ibn Sina (Avicenne) et d'Al-Farabi (Alpharabius). Al-Ghazali centre sa critique sur le domaine de la métaphysique et ne critique pas les sciences pures telles que la physique, la logique, l'astronomie et les mathématiques.

Le livre est organisé en 20 chapitres. Al-Ghazali s'efforce dans chacun d'entre eux de réfuter une thèse d'Avicenne. Le livre connut un grand succès et aida à propulser l'école acharite de pensée à un rôle plus important au sein de l'islam sunnite, école à laquelle Al-Ghazali appartenait. L'ouvrage en lui-même fut l'objet d'une réfutation écrite un siècle plus tard par le philosophe musulman andalou Ibn Rushd (Averroès), intitulée de façon sarcastique Tahfut al-Tahafut (L'incohérence de l'incohérence). Mais l'œuvre d'Al-Ghazali avait déjà établi l'importance de la religion dans la philosophie islamique.
 
Incendier le paradis, et noyer l'enfer

Un jour donc, plusieurs Soufis rencontrèrent Rabia’ qui courrait, portant du feu dans une main et de l’eau dans l’autre. Ils lui dirent : « Ô Dame du monde futur, où vas-tu, et que signifie tout cela ? »

Elle répondit : « Je vais pour incendier le paradis et noyer l’enfer, en sorte que ces deux voiles disparaissent complètement devant les yeux des pèlerins et que le but leur soit connu, et que les serviteurs de Dieu le puissent voir, lui, sans objet d’espoir ni motif de crainte. Qu’en serait‑il, si l’espoir du paradis et la crainte de l’enfer n’existaient pas ? Hélas, personne ne voudrait adorer son Seigneur, ou lui obéir ! »

Rabia Al-Adawiyya (713/717–801)
Mystique et une poétesse musulmane soufi née à Bassorah

Je comprend pas grand choses ou soufisme, je trouves les textes difficile de compréhension, et je ne suis pas trop branchée poésie
Mais j'aime beaucoup cette citation :):)
 
Salam

Si quelqu'un dit du bien d'autrui, ce bien et ses louanges lui revienne . En réalité il les dit pour lui meme . Quelqu'un a planté autours de sa maison une roseraie et des fleurs . A tout moment , son regard est fixé sur les roses et les fleurs . Il est au paradis . On apprend à aimer celui dont on dit du bien . Et on apprend à détester celui dont on dit du mal . A son souvenir on imagine que scorpion , serpent, épines et broussailles
Soit bon pour toutes les créatures, pour l'amour de Dieu
Ou bien pour la tranquillité de ta propre ame
Afin que tes yeux voient toujours l' Ami
La haine ne doit pas entrer dans ton coeur


Djalal ad-Dine Rumi
 
Prodige ! Une jeune gazelle voilée
Montrant de son doigt pourpré et faisant signe de ses paupières!
Son champ est entre côtes et entrailles,
O merveille, un jardin parmi les flammes !
Mon coeur devient capable de toute image:
Il est prairie pour les gazelles, couvent pour les moines,
Temple pour les idoles, Mecque pour les pèlerins,
Tablettes de la Torah et livre du Coran.
Je suis la religion de l'amour, partout où se dirigent ses montures,
L'amour est ma religion et ma foi.

Ibn Arabi
 
oici que paraissent les feux de Laila,
A perdre la raison, ami prépare-toi.
Le pur amant est celui qui succombe d’un trait,
Pas celui qu’on dérobe peu à peu.
Quand la beauté paraît, pose en terre le front,
Car l’action de grâces est devoir, compagnon.

AICHA AL BA’ûniyya
 
Al-HARRÂQ (m : 1845 maître soufi marocain connu par ses nawbas andalouses)
Un soleil, à peine luit-il dans l’esprit du buveur,
Il le fait pur essence, avec les êtres pour noms.
Quand le coupe s’habille de ses ors,
Que bulles lui font un collier perlé du tout la robe étincelle.
D’expérience, les Avertis connaissent sa brûlure.
Du dehors de la jarre non encore déflorée,
Ils peuvent être grisés sans en briser le sceau.
Les hommes de sens dans l’ivresse savent garder élégance.
Nul d’entre eux en société n’a fracassé la coupe ni à l’égarement n’a cédé.
Et si d’autres parfois trahissent le secret,
Les gardent du faux-pas la face et le revers
 
« La punition d’un mal est un mal identique ;
mais celui qui pardonne et qui s’amende
trouvera sa récompense auprès de Dieu
– Dieu n’aime pas les injustes – »
(C. XLII : 40).Ibn Arabi
 
Progrès et soumission


Ami, toi qui es épris de liberté, écoute ces paroles.

Les hommes se sont toujours affrontés, s'affrontent et s'affronteront toujours à l'aide de doctrines, de « théories ». Toutes ces doctrines sont humaines, dans le sens où elles sont crées par des hommes qui ont des intentions, bonnes ou mauvaises pour les autres et souvent bonnes pour eux-mêmes. On trouve ainsi de grandes variations dans les doctrines, et il se peut qu'il y ait autant de doctrines qu'il n'y a de créatures, si ce n'est plus.

La religion n'est pas à la base une doctrine. Certains hommes, néanmoins, pour faire comprendre la religion aux créatures n'ont pas hésité à en faire des doctrines. Comme tous les créateurs de doctrines, ces derniers avaient des intentions, bonnes ou mauvaises pour les autres et souvent bonnes pour eux-mêmes.

La grande différence entre les doctrines humaines et la religion est que les premières sont relatives et la seconde est absolue. Ainsi, le monothéisme est pure relation personnelle entre l'homme et Dieu. Ce que les « créateurs de doctrines humaines » nomment « doctrine religieuse » est l'ensemble des rites et des textes qui permettent d'établir cette relation directe entre l'homme et Dieu.

Certaines religions ont, au cours du temps, dérivé en doctrines, et les « créateurs de doctrines humaines » en ont profité pour dire que toutes les religions étaient des doctrines humaines. Cela leur permettait de dénigrer la religion, de se venger des ministres de cette religion qui avaient parfois pris un certain pouvoir, et de mettre sur le même plan leur doctrine personnelle et la doctrine religieuse. Les religieux qui ont laissé cette assimilation se faire se sont égarés ; mais peut-être eux-mêmes n'avaient-ils pas compris que la religion n'était pas seulement une doctrine.

Encore plus fautifs sont ceux qui ont décrété que la relation entre Dieu et l'homme n'était pas du ressort de l'homme lui-même, mais d'un ministre du culte. Honte sur eux ! Chaque homme est responsable de ses actes devant Dieu ; il est donc indispensable qu'il puisse entretenir sa relation avec Dieu, personnellement.

Dieu est l'anti « arbitraire humain », Il est l'anti-doctrine. Il est la seule direction qu'un coeur doive prendre, car il est l'Amoureux. Il est la seule direction qu'un intellect doive prendre car il est derrière toute pensée, toute discipline, tout résultat tangible. Il est Celui qui Est, « plus proche de toi que ta veine jugulaire ». Et il est dans la poitrine de nombreuses personnes qui ne savent pas si elles « croient », tant ce terme a perdu de son sens avec les âges.


@TIGELLIUS
 
Progrès et soumission


Ami, toi qui es épris de liberté, écoute ces paroles.

Les hommes se sont toujours affrontés, s'affrontent et s'affronteront toujours à l'aide de doctrines, de « théories ». Toutes ces doctrines sont humaines, dans le sens où elles sont crées par des hommes qui ont des intentions, bonnes ou mauvaises pour les autres et souvent bonnes pour eux-mêmes. On trouve ainsi de grandes variations dans les doctrines, et il se peut qu'il y ait autant de doctrines qu'il n'y a de créatures, si ce n'est plus.

La religion n'est pas à la base une doctrine. Certains hommes, néanmoins, pour faire comprendre la religion aux créatures n'ont pas hésité à en faire des doctrines. Comme tous les créateurs de doctrines, ces derniers avaient des intentions, bonnes ou mauvaises pour les autres et souvent bonnes pour eux-mêmes.

La grande différence entre les doctrines humaines et la religion est que les premières sont relatives et la seconde est absolue. Ainsi, le monothéisme est pure relation personnelle entre l'homme et Dieu. Ce que les « créateurs de doctrines humaines » nomment « doctrine religieuse » est l'ensemble des rites et des textes qui permettent d'établir cette relation directe entre l'homme et Dieu.

Certaines religions ont, au cours du temps, dérivé en doctrines, et les « créateurs de doctrines humaines » en ont profité pour dire que toutes les religions étaient des doctrines humaines. Cela leur permettait de dénigrer la religion, de se venger des ministres de cette religion qui avaient parfois pris un certain pouvoir, et de mettre sur le même plan leur doctrine personnelle et la doctrine religieuse. Les religieux qui ont laissé cette assimilation se faire se sont égarés ; mais peut-être eux-mêmes n'avaient-ils pas compris que la religion n'était pas seulement une doctrine.

Encore plus fautifs sont ceux qui ont décrété que la relation entre Dieu et l'homme n'était pas du ressort de l'homme lui-même, mais d'un ministre du culte. Honte sur eux ! Chaque homme est responsable de ses actes devant Dieu ; il est donc indispensable qu'il puisse entretenir sa relation avec Dieu, personnellement.

Dieu est l'anti « arbitraire humain », Il est l'anti-doctrine. Il est la seule direction qu'un coeur doive prendre, car il est l'Amoureux. Il est la seule direction qu'un intellect doive prendre car il est derrière toute pensée, toute discipline, tout résultat tangible. Il est Celui qui Est, « plus proche de toi que ta veine jugulaire ». Et il est dans la poitrine de nombreuses personnes qui ne savent pas si elles « croient », tant ce terme a perdu de son sens avec les âges.
Salut, salam, tout le problème, c'est comment on comprends le mot "religion".
Religion — Wikipédia (wikipedia.org)
Définition : Religion (toupie.org)
Ce que je retiens moi, c'est le lien, il y'a les bons liens (ceux qui sont véritables), et des lien faibles qui s'effacent (les faux liens).
On peut très bien être endoctriné en bien ou en mal au sens primaire du mot.
doctrine étymologie - Bing
Croire aussi c'est une base saine, près de croître, seulement à court terme et avec le sens général que prends ce mot, on arrive à ne plus croître en croyant.
D'ailleurs dans le coran c'est plutôt de confiance et donc de foi sont on parle, ceux à qui est donné la amna, sont la manifestation de cette confiance réciproque, ils "amènent" et partagent même cette confiance (le raccourcis est un peu facile, personne n'est obliger de le prendre).
En espérant avoir aider, parce que j'ai trouvé ton/votre message intéressant, et que je partage pas mal de points de vue que tu/vous avez énnoncés.
 
Salut, salam, tout le problème, c'est comment on comprends le mot "religion".
Religion — Wikipédia (wikipedia.org)
Définition : Religion (toupie.org)
Ce que je retiens moi, c'est le lien, il y'a les bons liens (ceux qui sont véritables), et des lien faibles qui s'effacent (les faux liens).
On peut très bien être endoctriné en bien ou en mal au sens primaire du mot.
doctrine étymologie - Bing
Croire aussi c'est une base saine, près de croître, seulement à court terme et avec le sens général que prends ce mot, on arrive à ne plus croître en croyant.
D'ailleurs dans le coran c'est plutôt de confiance et donc de foi sont on parle, ceux à qui est donné la amna, sont la manifestation de cette confiance réciproque, ils "amènent" et partagent même cette confiance (le raccourcis est un peu facile, personne n'est obliger de le prendre).
En espérant avoir aider, parce que j'ai trouvé ton/votre message intéressant, et que je partage pas mal de points de vue que tu/vous avez énnoncés.

Tu as très bien résumé ce que le coran dit! :)

Exactement, les définitions ne sont pas les mêmes et des fois ça prête à confusion. "Dine" est un engagement pur et simple car il vient aussi de la même racine que la "dette". "Millah" est plutôt ce qu'on nomme à peu près "religion" et dans ce sens, nous avons la Millah d'Ibrahim (en gros, notre "religion" est abrahamique) mais le lien avec Dieu est personnel tout en étant collective... c'est Dieu le lien commun entre nous, pas la religion puisque chaque lien personnel mène à Dieu et fait avec Dieu seul. :cool:
 
Salam

Le philtre d'amour


L' amour du Bien Aimé m'a coupé de mon ame
L'ame dans l'amour à échappé au soi
Puisque l'ame est crée et l'amour incréé
Jamais celle ci n'atteindra l'existence de celui là
Il attire notre ame vers sa proximité
Il égare hors de lui meme le faucon l' ame
Quand l'ame fu perdue , elle découvrit son existence véritable
Ensuite l'ame revint à elle meme
Le lacet de l'amour s'enroula autours d'elle
L'amour lui fit boire un philtre fait de sa réalité
Tout les autres attachements la quittèrent aussitot
Tel est le signe du commencement de l'amour
Mais quand à sa fin , nul encore n'y a jamais atteint

Djalal al-Din Rumi
 
Salam

Abu'l Qasim al-Junayd : Le meilleur disciple

Le cheikh Junayd avait un disciple qu'il préférait à tous les autres , ce qui incita la jalousie des autres disciples ; le cheikh _ connaissant les coeurs_ s'en rendit compte,
" Il vous est supérieur en courtoisie et en intelligence, leur dit-il. Livrons nous donc à une expérience, afin que vous aussi le compreniez "
Junayd ordonna alors qu'on lui apporte vingt oiseaux, et dit à ses disciples : " Que chacun de vous prenne un oiseau, qu'il l'emporte dans un endroit ou personne ne le voie , qu'il le tue , puis qu'il le rapporte "
Tout les disciples s'en allèrent , tuèrent les oiseaux et les rapportèrent_ tous, sauf ce disciple favori; lui rapporta son oiseau vivant .
"Pourquoi ne l'as tu pas tué ?" demanda Junayd.
"Parce que le maitre a dit que ce devait etre fait dans un lieu ou personne ne pouvait voir, répondit le disciple. Or partout ou je suis allé, Dieu voyait "
" Voyez-vous le degré de sa compréhension ? s'écria Junayd.
Comparez-le avec celui des autres "
Les disciples demandèrent pardon à Dieu
 
«Quand j’étais enfant
je voyais Dieu,
je voyais les anges ;
je regardais les mystères des mondes d’en haut et d’en bas.

Je croyais que tous les hommes voyaient la même chose.
J’ai fini par comprendre qu’ils ne voyaient pas...»

Shams de Tabriz
 
"Bien souvent, les gens à l'esprit étroit disent que danser est sacrilège. Ils pensent que Dieu nous a donné la musique - pas seulement la musique que nous faisons avec notre voix et nos instruments, mais la musique qui sous-tend toute forme de vie - et qu'il nous a ensuite interdit de l'écouter. Ne voient-ils pas que toute la nature chante ? Tout dans cet univers bouge en rythme - les battements du coeur ou les ailes des oiseaux, le vent les nuits d'orage, le forgeron à son enclume ou ce qu'entend dans le ventre de sa mère un bébé à naître -, tout participe, passionnément, spontanément, à une mélodie magnifique. La danse des derviches tourneurs est un maillon dans cette chaîne perpétuelle. Telle la goutte d'eau qui porte en elle tout l'océan, notre danse reflète et voile à la fois les secrets du cosmos".

Elif Shafak
 
"Mon Dieu si je t'adore par crainte de Ton Enfer, brûle moi dans ses flammes. Et si je t'adore par convoitise de Ton Paradis, prive m'en. Je ne t'adore que pour Toi car tu mérites l'adoration. Alors ne me refuse pas la contemplation de Ta face impérissable"

Rabi3a Al 3adawiya
 
Je commence:

Yunus Emre ( 1240 "wallaho a3lam" - 1321 "wallaho a3lam") , vous avez deviné, notre sage qui commence le bal est turc. Selon Wiki, il était non seulement sufi, mais c'est un grand intello qui a influencé la Turquie Seldjoukite de l'époque. Et devinez il est le contemporain de qui? De Maulana himself , Jalâl-u-ddine Rûmî! :love: :

Offrandes à l'amour :

Je peux offrir mon âme au pillage:
car j'ai trouvé maintenant l’Âme des âmes;
je peux offrir ma boutique au pillage:
que m'importe, à présent, le gain ou la perte?

Je peux offrir maintenant mes doutes au pillage:
car j'ai renoncé à mon moi,
je me suis débarrassé du voile qui couvrait mes yeux,
et je suis parvenu à l'union avec l'Ami.

Je peux offrir ma langue au pillage:
car je suis maintenant dépouillé de mon moi,
tout le royaume de mon être est envahi par l'Ami,
et c'est Lui seul qui parle, à présent, par ma langue.

Je peux offrir mon palais au pillage:
car j'ai brisé tous mes liens,
Je me suis envolé vers l'Ami
et je suis descendu au palais de l'amour.

Je peux offrir mon remède au pillage:
car, rebuté de la dualité,
je me suis rassasié à la table de l'Unité
et j'ai bu le vin de la douleur qui vient de l'Ami.

Je peux offrir mon univers au pillage:
car c'est seulement lorsque mon être me quitte
que l'Ami vient près de moi
et que mon cœur s'emplit de lumière.

Je peux offrir mon jardin au pillage:
car je suis las des rêves interminables,
las des hivers et des étés
et j'ai trouvé le plus merveilleux des jardins.

Yunus, quelles douces paroles tu dis là,
tes mots sont comme sucre et miel
je peux offrir toute ma ruche au pillage* (*note de misszara: Allaaaah Allah!!!!)
car j'ai trouvé le miel des miels.

Yunus Emre.

Traduction du poème: Pertev Boratav.
Poème piqué (aka référence, on n'est pas des voleurs, wesh) de : Anthologie du soufisme , par: Eva de Vitray-Meyerovitch (cette dame mérite un thread à elle seule, wellah...).
L'optimisme vient de Dieu, le pessimisme est dans le cerveau de l'homme. Ce que tu donnes, est à toi pour toujours ; ce que tu gardes est perdu à jamais. Quand le coeur pleure ce qu'il a perdu, l'esprit rit sur ce qu'il a trouvé. La sincérité est la perle qui se forme dans la coquille du coeur.
 
C elui dont la langue se tait, même si son coeur ne se tait pas, allège son fardeau; celui dont la langue et le coeur se taisent tous les deux, purifie son "centre secret" (sirr) et son Seigneur s'y révèle; celui dont le coeur se tait, mais dont la bouche parle, prononce les paroles de la Sagesse; mais celui dont ni la langue ni le coeur ne se taisent est objet de Satan et soumis à sa domination.
Le silence de la langue est un des traits ordinaires de tous les hommes spirituels (al'âmma) et de tous les maîtres de la voie (arbâbu-s-sulûk). Le silence du coeur est parmi les caractères distinctifs des "rapprochés" (almuqarrabûn) qui sont des gens de contemplation. Le hâl (l'état) que le silence assure aux "progressants" (assâlikûn) est la préservation des malheurs, et celui qu'il favorise chez les "rapprochés" est l'entretien dans la familiarité seigneuriale.
Ibn 'Arabi
La Parure des Abdal (Hilayatu al abdal)
 
A lors, si la volonté [du soufi] est sincère, son effort spirituel pur, et sa persévérance parfaite, s'il n'a pas été entraîné en sens contraire par ses passions, ni préoccupé par l'inquiétude de ces attaches au monde, les lueurs de la vérité brilleront en son cœur. Ce sera au début comme l'éclair rapide qui ne demeure pas, puis qui revient mais tarde parfois. S'il revient, tantôt il demeure, et tantôt il ne fait que passer. S'il demeure tantôt sa présence se prolonge et tantôt elle ne se prolonge pas. Et tantôt des illuminations semblables à la première apparaissent, se succédant les unes les autres ; tantôt tout se réduit à un seul mode. Les demeures (modes divers sous lesquels se présentent les illuminations) des saints sont innombrables, de même que sont innombrables les différences entre leurs naturels et leurs caractères.



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Islam / Soufisme
Citation n°805 | Al-Ghazâlî
 



P rie pour le bien de celui qui a été injuste envers toi, car celui-ci t'a préparé du bien pour ta vie future: si tu pouvais voir ce qu'il en est réellement, tu te rendrais compte que l'injuste t'a fait vraiment du bien pour la vie future. Alors, la récompense du bienfait ne doit être que le bienfait (cf. Coran 55, 60) (prie donc pour le bien de celui qui t'a réservé un bien); du reste, le bienfait dans la vie future est permanent. Ne perds pas de vue cet aspect des choses, et ne sois pas trompé par le fait des dommages qui te résultent ici-bas par l'injustice dont tu es l'objet: il faut considérer cet inconvénient comme le médicament désagréable que doit absorber le malade parce que celui-ci sait quelle utilité il en tirera finalement. L'injuste joue un rôle équivalent: prie donc pour qu'il ait tout bien !



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Islam / Soufisme
Citation n°699 | Ibn 'Arabi
 



I l est prairie pour les gazelles, couvent pour les moines,
Temple pour les idoles, Mecque pour les pèlerins,
Tablettes de la Torah et livre du Coran.
Je suis la religion de l'amour, partout où se dirigent ses montures,
L'amour est ma religion et ma foi.



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Islam / Soufisme
Citation n°681 | Ibn 'Arabi
 
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