salam lalla misszara et sidi tiznit et bien sure mes autres soeurs et freres soufis
Il vaut la peine de conclure ce dernier chapitre avec cette ineffable prière que nous a laissée avec un amour infini l l’Imam Al-Hallaj, et qui s’intitule :
O Tout de mon Tout.
« Me voici, me voici, ô mon secret, ô ma confidence ! Me voici, me voici, ô mon but, ô mon sens !
Je t’appelle. Non ! C’est Toi qui m’appelle à Toi !
Comment t’aurais je parlé à Toi si Toi, Tu ne m’avais parlé à moi ?
O essence de l’essence de mon existence, ô terme de mon dessein ! Toi qui me fais parler, ô Toi, mes énoncés, Toi, mes cillements !
O Tout de mon Tout, ô mon ouïe, ô ma vue !
O ma totalité, ma composition et mes parties !
O Tout de mon Tout, Tout de toute chose, énigme équivoque, j’obscurcis le tout de Ton tout à vouloir t’exprimer !
O Toi, dont mon esprit était privé, lorsque je meurs d’extase, ah ! ton gage reste toujours mon malheur !
O suprême objet que je demande et que j’espère, ô mon hôte, ô aliment de mon esprit, ô ma vie dans ce monde et dans l’autre !
Que mon cœur soit ta rançon ! O mon ouïe, ô ma vue ! Pourquoi cette attente si longue dans ma séparation, si loin ?
Ah ! bien qu’à mes yeux tu te caches dans l’invisible, déjà mon cœur te contemple depuis mon éloignement, oui, depuis mon exil ! ».
Mansour al-Hallaj, un personnage très vénéré par les soufis, a dit : « Je suis Celui que j’aime et Celui que j’aime est moi; nous sommes deux âmes cohabitant dans le même corps. Si vous me voyez, c’est Lui que vous voyez; et si vous Le voyez, c’est moi que vous voyez.