Paroles de soufis.

Mon pére, grand kadiri devant l'éternel, que dieu ait son âme récitait toujours l'invocation du repenti qui dit :
"« Allah, Tu es mon Seigneur, point d’autre Dieu que Toi. Tu m’as créé et je suis Ton serviteur, suivant Ton pacte autant que je le peux. Je cherche refuge auprès de Toi contre le mal que je fais, je reconnais les bienfaits dont Tu m’as comblé et je reconnais mes péchés. Pardonne-moi car en vérité nul autre que Toi ne pardonne les péchés. »

Allahouma anta rab'bi la illaha il'la anta ,
khala9tani ,
Wa ana 3abdouka,
Wa ana 3ala 3ahdika
Wa wa3dika ma s'tata3ete ;
A3oudou bika mine char'ri ma sana3te;
Abou ou laka bini3matika 3alay'ya ,
Wa abou ou laka bi dhan'bi ,
Fagh'fire li
Fa in'nahou la yaghfirou ddounouba illa anta
Ya rab'ba ale3alamine.

Si la princesse Hind souhaite la traduction.............M'rah'ba;)

Allah irahmou, ce sont de belles invocations ... J'ai un livre en arabe au Maroc qui contient les adhkhar de cette Tari9a , ainsi qu'une intro à elle... bien entendu, je l'ai juste acheté (ça fait super longtemps... 7 ans je pense ou plus) et je l'ai scannée du regard, donc je ne me souviens absolument de rien!

Bien sûr, pour ceux qui souhaitent s'initier, un apprentissage rigoureux est exigé : pareille chez d'autres voies, comme le mysticisme hindou ou bouddhiste, tout le monde (les lambdas comme nous lol) est le bienvenu pour écouter et apprécier mais ceux qui s'y mettent, c'est une autre paire de manche. Le développement de style d'écriture, poésie, compétences linguistiques (arabe, turc, persan, penjabi, urdu, les langues les plus communes chez les soufis), sont super nécessaires.

Tu m'as rappelé ce passage:

" Tu sais, mon frère, que chaque nom possède une influence qui s’attache à l'âme de celui qui le prononce, même si ce n'est pas un nom divin. Si, par exemple, un homme répète plusieurs fois le mot "mort", il ressentira en son âme une impression due à la mention de ce nom, surtout s'il persiste en celle-ci, et il n'est pas douteux que cette impression sera différente de celle que l'on éprouve en prononçant les mots "richesse", "gloire" ou "pouvoir".

Tout homme normalement sensible sera conscient de l'influence que peut avoir sur son âme le nom qu'il prononce. Or si nous admettons cela, nous sommes obligés de croire que le nom de Dieu a aussi une influence sur l'âme, comme les autres noms, chacun laissant l'empreinte particulière qui lui correspond. Tu sais, je pense, qu'un nom est ennobli par la noblesse de celui qui est nommé, puisqu'il porte l'empreinte de celui-ci dans le repli caché de son essence secrète et de sa signification."


Référence: Martin Lings , "un saint soufi du XXème siècle : Le sheikh Ahmad Al-'Alawî ". Pages: 125-126; éditions: Seuil; Collection: Points, Série Sagesses.

Shekh Ahmad Al-'Alawî : (1869 à Mosteghanem - 1934, même lieu) Soufi Algérien , fondateur de la Tariqa Alaouiya, apparemment l'une des tariqas les plus importantes du 20ème siècle, c'est une branche de la Tariqa Chadhliya. Voir wiki plus d'infos sur sa méthode, c'est assez bien expliqué.

PS: ne me demandez pas d'expliquer les tariqas, je vous ai déjà prévenu, j'étais perdue et je n'ai pas encore envie de m'y mettre... :p
 
salam lalla misszara et sidi tiznit et bien sure mes autres soeurs et freres soufis
Il vaut la peine de conclure ce dernier chapitre avec cette ineffable prière que nous a laissée avec un amour infini l l’Imam Al-Hallaj, et qui s’intitule :
O Tout de mon Tout.
« Me voici, me voici, ô mon secret, ô ma confidence ! Me voici, me voici, ô mon but, ô mon sens !
Je t’appelle. Non ! C’est Toi qui m’appelle à Toi !
Comment t’aurais je parlé à Toi si Toi, Tu ne m’avais parlé à moi ?
O essence de l’essence de mon existence, ô terme de mon dessein ! Toi qui me fais parler, ô Toi, mes énoncés, Toi, mes cillements !
O Tout de mon Tout, ô mon ouïe, ô ma vue !
O ma totalité, ma composition et mes parties !
O Tout de mon Tout, Tout de toute chose, énigme équivoque, j’obscurcis le tout de Ton tout à vouloir t’exprimer !
O Toi, dont mon esprit était privé, lorsque je meurs d’extase, ah ! ton gage reste toujours mon malheur !
O suprême objet que je demande et que j’espère, ô mon hôte, ô aliment de mon esprit, ô ma vie dans ce monde et dans l’autre !
Que mon cœur soit ta rançon ! O mon ouïe, ô ma vue ! Pourquoi cette attente si longue dans ma séparation, si loin ?
Ah ! bien qu’à mes yeux tu te caches dans l’invisible, déjà mon cœur te contemple depuis mon éloignement, oui, depuis mon exil ! ».
Mansour al-Hallaj, un personnage très vénéré par les soufis, a dit : « Je suis Celui que j’aime et Celui que j’aime est moi; nous sommes deux âmes cohabitant dans le même corps. Si vous me voyez, c’est Lui que vous voyez; et si vous Le voyez, c’est moi que vous voyez.

Allah Allah Allah! Je peux le répéter après chaque mot, chaque phrase de Hallaj, Allah! :love:
 
Puisque @misszara88 a déjà présenté Rumi...

Ni Chrétien ni Juif ou Musulman, ni Hindou Soufi ou Zen.
Aucune religion ou système culturel. Je ne suis ni de l’Est, ni de l’Ouest, ni issu de l’Océan,ni sorti de la Terre, ni matière ni éther, ni composé d'éléments...
Je n’existe pas, ni ne suis une entité dans ce monde ou dans l’autre, ni ne descend d’Adam et Eve ni d’aucune légende.
Ma place est sans place, une trace sans trace. Ni corps ni âme.
J’appartiens à l’être aimé, j’ai vu les deux mondes comme un, et ce monde, je l’appelle, et le connais,
premier, dernier, dehors, dedans, seulement ce souffle qui anime l’humain
.
 
M'est-il permis de poster ici mes impressions sans les voir aussitot disparaitre ?
Y a t-il une nvelle regle, une sorte d'annexe à la charte dont seule les initiées ont connaissance ?
 
je sais tres bien que ghadi takdi alihoum jawbihoum ghir bi darija
bref hana lalla wa semhi liya
La poésie soufie, langage du cœur
Afin d’exprimer la flamme entre le disciple qui aspire à l’amour spirituel et le Bien-Aimé, c’est-à dire la divinité sous son aspect de miséricorde, les soufis privilégient la poésie, autant pour sa dimension symbolique et allusive que pour son rythme et sa musicalité. La poésie est aussi pour les soufis un moyen d’éducation spirituelle. Au-delà de l’élan amoureux, les grands thèmes de cette poésie vont évoquer la tristesse de la séparation ou les joies de la proximité, les défauts de l’âme égotique ou la subtilité de la connaissance spirituelle, la manière de frapper à la porte divine ou le bel-agir envers autrui. Autant de thèmes qui vont faire de cette poésie un véritable trésor dont chaque vers nous rappelle que la connaissance spirituelle et la réalité divine se trouvent au-delà des mots.
Seule la poésie parvient à exprimer ce que vit le soufi en présence d’un Au-delà dont certaines effluves peuvent être goûtées ici bas. La poésie soufie est une véritable expression symbolique, allégorique d’une modalité relationnelle que peut entretenir tout homme ou toute femme avec le divin.
Quand l'amour habite le coeur, plus rien ne paraît difficile et on tire profit de tout ce qui nous arrive. Ceci provient du fait que, grâce à l'amour, le voile qui nous sépare de la Réalité devient de plus en plus ténu, on éprouve alors une joie profonde du fait de cette proximité et on est envahi par la perception de la beauté.

J'avais également pensé à toi dans le post sur Alawî.... ce post est ta propre intervention (ce n'est pas un passage d'un livre/article) sur la poésie soufie?
 
Puisque @misszara88 a déjà présenté Rumi...

Ni Chrétien ni Juif ou Musulman, ni Hindou Soufi ou Zen.
Aucune religion ou système culturel. Je ne suis ni de l’Est, ni de l’Ouest, ni issu de l’Océan,ni sorti de la Terre, ni matière ni éther, ni composé d'éléments...
Je n’existe pas, ni ne suis une entité dans ce monde ou dans l’autre, ni ne descend d’Adam et Eve ni d’aucune légende.
Ma place est sans place, une trace sans trace. Ni corps ni âme.
J’appartiens à l’être aimé, j’ai vu les deux mondes comme un, et ce monde, je l’appelle, et le connais,
premier, dernier, dehors, dedans, seulement ce souffle qui anime l’humain
.

C'est du "Mesnevi"?
 


Amour et Désir
Dr. Nurbakhsh

A la source de la création était l'amour;

Et Dieu entretient sa création avec l'amour.
Le travail de l'amour comporte plusieurs niveaux,
Et ces niveaux ne pourront pas être atteints par tout le monde.
Au commencement il est désir et le désir est lié à l'amour;
Le désir est comme un ruisseau qui prend sa source dans le cœur.
L'amour, c'est l'océan et le désir n'est qu'un des innombrables

Ruisseaux qui se jettent dans l'océan.

Cependant de nombreux ruisseaux

Vont s'assécher dans le désert sans parvenir à l'océan.

Plusieurs amours ne sont qu'amours au sens figuré bien qu'ils soient

Beaux en apparence, ils ne sont ni plus ni moins que de simples jeux.

Et s'il est vrai que le désir peut aller vers l'océan
Il ne possède pas par lui-même le pouvoir de se jeter seul dans l'océan.
Qui dit désir dit luxure, bavardage et flirt:
C'est tout simplement l'œuvre du nafs et de la passion physique.
Le désir est essentiellement de nature instinctive,
S'exprimant de mille manières.​

C'est beau.... très très beau...

Javad Nurbakhsh , (né le 10 décembre 1926 à Kerman en Iran - mort le 10 octobre 2008 à Oxford en Angleterre) était le maître de la confrérie soufie iranienne Nématollahi , j'ai vu que l'une de ses trois branches porte son nom à lui. Il était psychiatre en plus de ses activités universitaires, médicales et littéraires... sans oublier sa fonction mystique.

Tabarak'Allah, c'est là où je réalise que je dois être plus sérieuse et en plus, je dois également chercher des gens en vie qui sont également dans la quête/avancement spirituel musulman que j'ignore totalement... à commencer par ceux autour de moi, les gens que je connais! :love:
 
Puisque @misszara88 a déjà présenté Rumi...

Ni Chrétien ni Juif ou Musulman, ni Hindou Soufi ou Zen.
Aucune religion ou système culturel. Je ne suis ni de l’Est, ni de l’Ouest, ni issu de l’Océan,ni sorti de la Terre, ni matière ni éther, ni composé d'éléments...
Je n’existe pas, ni ne suis une entité dans ce monde ou dans l’autre, ni ne descend d’Adam et Eve ni d’aucune légende.
Ma place est sans place, une trace sans trace. Ni corps ni âme.
J’appartiens à l’être aimé, j’ai vu les deux mondes comme un, et ce monde, je l’appelle, et le connais,
premier, dernier, dehors, dedans, seulement ce souffle qui anime l’humain
.
C'est très beau cela !
 
Une priere...


Sidi Nacer8 ! :love:

Je suis contente de te voir passer par là.... cette vidéo est l'objectif ultime de ce thread, comme Ustad (maître) Zakir Hussein, ce musulman, maître de la Tabla, un chanteur hindou et tous réunis dans l'Amour.

Merci pour ce rappel! Je te la pique pour la mettre dans un autre thread, "musique spirituelle".
 
Dernière modification par un modérateur:
Il se passe quoi Drianke a déchiré sa chemise et se mets a courir dans tout les sens....

:D

Bienvenue dans ce thread! Je suis contente de voir des anciennes connaissances pointer du nez ici, restez les gars et profitons ensemble de nos lectures, nos sons mis pour se détendre avant de reprendre une nouvelle page d'écrits spirituels des communs des mortels sur l’Éternel! :love:
 
5 pages de : beauté, d'échanges (même les recherches d'embrouille) , d'apprentissage/découverte, de belles résolutions et de partage.

Merci beaucoup : @Marok19 , @absent , @elmakoudi , @tizniti , @h_meo ,@Nassou75 ,@Diogene , @Drianke , @Mamacoco , @Nacer8, @ViViWest3ood , @Marbeldano , @lyllas , @shenhua , @foxyaouw , @nordia , @shams007 @yassemin , @Hibou57 , @Salamwrahma , @Yoel1 , @connextion et tous les autres qui se sont contentés de jeter un petit coup d'oeil.

On se retrouvera, après cette nuit pour un autre épisode... un peu plus calme car je ne me suis pas attendue a autant de textes de grande qualité, baisser la cadence serait leur rendre la meilleure des justices et donner aux autres l'occasion de les savourer et proposer, pourquoi pas, des nouvelles choses à leur tour.

Bonne nuit! :love:
 
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5 pages de : beauté, d'échanges (même les recherches d'embrouille) , d'apprentissage/découverte, de belles résolutions et de partage.

Merci beaucoup : @Marok19 , @absent , @elmakoudi , @tizniti , @h_meo ,@Nassou75 ,@Diogene , @Drianke , @Mamacoco , @Nacer8, @ViViWest3ood , @Marbeldano , @lyllas , @shenhua , @foxyaouw , @nordia , @shams007 @yassemin , @Yoel1 , @connextion et tous les autres qui se sont contentés de jeter un petit coup d'oeil.

On se retrouvera, après cette nuit pour un autre épisode... un peu plus calme car je ne me suis pas attendu a autant de textes de grande qualité, baisser la cadence serait leur rendre la meilleure des justices et donner aux autres l'occasion de les savourer et proposer, pourquoi pas, des nouvelles choses à leur tour.

Bonne nuit! :love:
Ana present et je te dis warak warak wa ezzamane tawile fi amani lah
 
3
Ô Latîf
par ‘Abd al-Qâdir al-Jilani

Ce poème a été composé au XIIe siècle par le fondateur de la voie Qâdiriya. Il est chanté aujourd’hui encore, dans sa version en langue arabe, dans certaines branches de la confrérie. A ce titre, au-delà de son intérêt poétique et spirituel, il constitue une modalité de dhikr collectif, c’est-à-dire un support opératif de pratiques spirituelles contribuant à l’illumination du cœur des disciples.
Ô Latîf ! [1] Ô Latîf ! La bonté [2] ne T’appartient-elle pas ?
Ainsi, Tu es Latîf et, émanant de Toi, Ta bienveillance s’étend [3] sur nous.
Latîf ! Latîf ! Oui, en vérité, je suis de ceux qui accèdent à Toi [4] par Ta faveur [5].
Accorde-moi Ta grâce, alors que déjà Ta bienveillance s’est manifestée !
Dans Ta bonté nous cherchons refuge, ô Latîf, et par elle nous pénétrons au cœur de Ta grâce, et Ta douce bienveillance nous enveloppe.
Nous sommes sauvés par la grâce d’Allah, par la grâce qui, en vérité, vient de Lui.
Latîf ! Latîf ! Sa grâce est bienfait permanent [6].
Par Ta subtilité, Tu nous procures la saisie intuitive [7] de ce qui est caché, ô Toi qui donnes !
Tu es Celui qui guérit et Tu es Celui qui pardonne.
Il est notre secours. Il est notre secours. Ô Latîf envers Tes créatures !
Après que le décret soit descendu apparaît la grâce [8].
Par la gloire [9] du seigneur des Envoyés, Muhammad, car, sans la grâce de son œil [10] miséricordieux, la bonté divine ne se manifesterait pas.
Sur lui la prière d’Allâh selon ce qu’a dit le récitant.
Ô Latîf ! Ô Latîf ! La bonté ne t’appartient-elle pas ?
Sur lui la prière d’Allâh selon ce qu’a dit celui qui parle.
Ô Latîf ! Ô Latîf ! La bonté ne t’appartient-elle pas ?
Sur lui la prière d’Allâh selon ce qu’a dit celui qui fait des rimes.
Ô Latîf ! Ô Latîf ! La bonté ne t’appartient-elle pas ?
[1] Ce mot est un Nom divin. Il est à ce titre une face de la Réalité divine, face par laquelle Dieu se fait connaître aux êtres humains. Il est en même temps, et par là même, un Secret divin. De ce fait, il n’est ici pas traduit car le terme arabe est imprégné du mystère de sa signification véritable. On peut cependant le rapprocher des termes français suivants : le Subtil, le Bienveillant, le Doux, l’Omniprésent
[2] Il s’agit ici de la Grâce divine (al lutf) qui évoque les idées de bonté, de faveur, de bienfait ou de pouvoir d’apaisement. Ce mot est également traduit dans la suite du poème par « bienveillance ».
[3] Chamala : englober, embrasser, envelopper. La Grâce divine recouvre toute chose et toute chose est un effet de cette Grâce.
[4] Mutawassilûn : catégorie d’hommes saints qui sont « parvenus » à Dieu par Sa faveur.
[5] « Si le voile de Sa bonté ne couvrait tes actions, aucune ne mériterait d’être agréée. » Ibn Ata Allâh, hikam 123.
[6] Dieu dispense Sa grâce de manière totale et ininterrompue : « En vérité, Tu es le continuel Donateur » (Coran III, 8).
[7] Idrak : modalité de l’intuition ouvrant sur une compréhension immédiate de ce qui est habituellement voilé. L’homme doué par Dieu de cette faculté participe de la Subtilité divine.
[8] Du point de vue de l’homme, le Décret divin apparaît comme une condamnation, une sanction. En réalité, il est toujours suivi de la Grâce, c’est-à-dire qu’il est lui-même un aspect de la Miséricorde divine : « A quoi t’a-t-Il habitué sinon à la bonté, et de quoi t’a-t-Il comblé sinon de bienfaits ? » Ibn Ata Allâh, hikam 37.
[9] Jah : puissance, rang.
[10] ‘Ayn : œil, origine, essence. Il y a donc rapprochement entre la réalité spirituelle du Prophète et la descente de la Grâce divine sur notre monde.
 
Puisque @misszara88 a déjà présenté Rumi...

Ni Chrétien ni Juif ou Musulman, ni Hindou Soufi ou Zen.
Aucune religion ou système culturel. Je ne suis ni de l’Est, ni de l’Ouest, ni issu de l’Océan,ni sorti de la Terre, ni matière ni éther, ni composé d'éléments...
Je n’existe pas, ni ne suis une entité dans ce monde ou dans l’autre, ni ne descend d’Adam et Eve ni d’aucune légende.
Ma place est sans place, une trace sans trace. Ni corps ni âme.
J’appartiens à l’être aimé, j’ai vu les deux mondes comme un, et ce monde, je l’appelle, et le connais,
premier, dernier, dehors, dedans, seulement ce souffle qui anime l’humain
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295. "A Dieu appartiennent les hommes dans le cœur desquels il n'y a ni est ni ouest, ni terre ni ciel." (p:136)

Kharaqâni, Abu al-Hassan: mystique iranien né en 963 ( 352 Hégire). Il était analphabète jusqu'à la fin de sa vie mais il est considéré comme l'un les des soufis les plus respectés de son époque. La tarîqa Naqshbandi le réclame comme l'une de ses sources spirituelles.

Référence: Kharaqâni, "Paroles d'un Soufi". Traduit du persan et présenté par: Christiane Trotel.
Editions: Seuil. Collection: Points Sagesses. (1998).
 
Salam soeur misszara
Peux tu nous parler de la relation entre soufisme et boudhisme

Wa Aleykoum ssalam sidi,

Ta question est très dure pour moi car je suis nulle dans les deux, ce que je dirai est le fruit de mes impressions.

Ils sont d'accord dans les principes suivants:

- le respect de la vie humaine: quand un soufi dit qu'il accepte toutes les images, beaucoup les prennent au sens littéral et croient que les soufis sont soit hérétiques, soit carrément athées. Cependant, s'ils réfléchissent, ils comprendront que le détachement des signes extérieurs leur fait voir l'essence divine de la personne, comme le cheikh que Drianke a mentionné. De ce fait, peu importe qui tu es, tu es accepté en tant que personne (attention, l'initiation demande un autre engagement, que tu peux briser bien entendu et partir, personne ne te tuera pour cela).

- le fait que cette vie est illusion et souffrance: c'est une Vérité bouddhiste également, les deux se rejoignent dans cela. Le deux prônent la vie dans le moment présent et rien d'autre or, j'ai l'impression que beaucoup de soufis sont plus émotifs, ils ont "hâte" d'être enfin Un , sans la contrainte et les limitations de leur enveloppe humaine. Cela peut être un petit point de discorde...

-impermanence: puisqu'on parle d'illusion, souffrance, on parle de fluctuations... nos pensées, nos sagesses cumulées ne sont pas nous-mêmes, c'est une illusion chez les deux, soufis et bouddhistes. Cette impermanence peut également se traduire chez beaucoup de gens, disons tous les gens à un moment de leur vie, par la peur de la mort.

- détachement: le bouddhisme parait plus réfléchi tout en gardant le même détachement quasi-total de tout ce qui est matériel.

=> ceci peut également prêter à confusion. Chez les bouddhistes, ce n'est pas question de privation, on peut être laïc et être un parfait bouddhiste, vivre bien selon nos normes sociales et économiques mais pour eux, l'objectif reste ce qu'ils appellent dans le bouddhisme tibétain le "Shamata", le "calme mental"... état dans lequel ton cerveau, avec des efforts de méditation atteint ce stade, loin de la confusion des pensées et des jugements sans pour autant les "combattre". De ce fait, tu seras dans cet état dans un palais ou dans un taudis, c'est pareil.

- le karma: cette relation de cause à effet. Elle est une vérité chez les bouddhistes ... je ne sais pas trop te dire pour les soufis, s'il y a un lien à ce niveau ou pas, je n'y suis pas encore.

- le dharma: l'ensemble des Lois: naturelles, sociales, doctrine, enseignement, voie, etc. C'est La Loi et beaucoup de bouddhistes ne croient qu'à cela, pas spécialement à un Dieu ou plusieurs divinités. (d'où son appel à beaucoup de gens qui ne veulent plus s'impliquer dans des religions demandant la croyance en un "être invisible"). Chez eux, le soi (ou l'âme) est une simple construction , il n'existe pas.Les soufis annihilent le soi afin de voir l'Unicité. Ceci est visible dans les poème de Hallâj ou Rûmî.

Ils sont comme les soufis, avec des écoles, des méthodes d'initiation différentes avec 4 volets principaux communs à eux tous.

Si je peux ajouter quelque chose, le bouddhisme aurait pu influencer une émergence plus forte du soufisme en Asie car beaucoup de populations étaient bouddhistes avant leur conversion à l'islam.
 
Wa Aleykoum ssalam sidi,

Ta question est très dure pour moi car je suis nulle dans les deux, ce que je dirai est le fruit de mes impressions.

Ils sont d'accord dans les principes suivants:

...

Si je peux ajouter quelque chose, le bouddhisme aurait pu influencer une émergence plus forte du soufisme en Asie car beaucoup de populations étaient bouddhistes avant leur conversion à l'islam.


le boudhisme et soufisme sont des domaines que tu as etudié ?
 
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