À Vannes, des anti-passe s’émeuvent d’être verbalisés sans contrôle physique
À Vannes, dans un communiqué signé de citoyens « emmerdés », des manifestants anti-passe s’étonnent d’avoir été verbalisés sans contrôles physiques. Le préfet, Joël Mathurin, assume.
Ils tiennent à faire part de leur surprise après avoir été verbalisés sans contrôle physique, lors de manifestations anti-passe. Ces citoyens « emmerdés » ne digèrent pas les procès-verbaux reçus à la suite des rassemblements. Ils ont recensé onze personnes ayant reçu 17 amendes. Parmi eux, Éric Large. « Ça a été la surprise dans la boîte aux lettres ». Quelques jours après la manifestation du 4 décembre 2021, il reçoit une contravention pour non-port du masque. « Aucun agent ne m’a apostrophé, rien. On n’a jamais vu un seul policier nous verbaliser pour ça ».
Océane, aussi, a reçu une amende de 135 euros. Sa contravention porte sur la « violation d’une mesure locale imposant le port du masque de protection dans une circonscription territoriale en état d’urgence sanitaire ». Mais la jeune femme assure, éléments à l’appui, ne pas avoir été présente à Vannes, ce 6 novembre 2021, date de la contravention.
Maëla, quant à elle, a reçu deux procès-verbaux, datés du 11 décembre. Le premier, pour non-respect du port du masque. Pour cette infraction, elle affirme : « ne pas avoir été interpellée, ni contrôlée ». Ce jour-là, des manifestants s’étaient introduits dans le marché de Noël, installé dans les jardins des Remparts. Pour ces faits, elle a reçu une deuxième contravention, sans, selon elle, davantage de contrôle.
Océane, comme Éric et Maëla, s’interrogent sur la capacité des agents de police « à identifier des personnes sans avoir été contrôlées physiquement. Comment font-ils pour avoir nos identités ? ». Le prénom de Maëla est d’ailleurs mal orthographié sur les contraventions qu’elle a reçues. Et Éric, de son côté, prétend que « pour la première fois, je portais un masque parce que je savais que des amendes commençaient à tomber ».
(DR)
Le préfet du Morbihan, Joël Mathurin, joint ce vendredi 7 janvier, explique, de son côté, que ces verbalisations ont été faites sur la base de rapports de constatations de police. À ceux qui se posent la question de l’identification des personnes, la réponse est simple : « Cela fait 23 samedis qu’ils circulent dans les rues. Ils sont connus, identifiés ». Et d’ajouter
qu’il avait lui-même demandé de durcir les contrôles y compris par le biais de la verbalisation via vidéosurveillance. Et ce « face à des citoyens comme les autres qui refusent le port d’un masque obligatoire pour tout le monde ». Joël Mathurin précise que les policiers ne contrôlent pas physiquement durant les rassemblements pour « éviter tout débordement et éventuel trouble à l’ordre public ».
« Ce procédé est inquiétant »
Trois des manifestants verbalisés ont pris conseil auprès de Me Marielle Vulcain. L’avocate vannetaise leur a conseillé de contester leur procès-verbal, s’appuyant sur le code de procédure pénale : « Une contravention, sauf si elle est de nature routière, l’agent doit la constater personnellement et vérifier l’identité de la personne. Sinon, cela voudrait dire que l’on doit faire confiance aux policiers pour identifier des manifestants ? »
Le préfet ajoute que si ces personnes « considèrent qu’il y a des éléments de recours, qu’elles fassent un recours. Nous sommes dans un État de droit ». Me Vulcain se dit prête à contester ces verbalisations devant le tribunal de police si nécessaire. « Que l’on partage ou non les opinions des manifestants anti-passe, ce procédé est inquiétant ».
Les cortèges de manifestants étaient de plus en plus clairsemés avant les fêtes. Mais les propos polémiques d‘Emmanuel Macron pourraient bien redonner de la vigueur à la manifestation de ce samedi 8 janvier, à Vannes.
À Vannes, dans un communiqué signé de citoyens « emmerdés », des manifestants anti-passe s’étonnent d’avoir été verbalisés sans contrôles physiques. Le préfet, Joël Mathurin, assume.
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