L’abrogé et l’abrogeant (An-nâsikh wa al-mansûkh): certains versets figurent dans le Coran parce que la chronologie de la révélation l’a voulu et parce que la pédagogie évolutive de la sagesse coranique l’a exigé, mais ils ne sont plus applicables et ne comptent plus en matière de jurisprudence, à l’inverse certains versets étaient révélés au Prophète -paix et salut sur lui- et les compagnons les avaient appris, ensuite, Dieu révéla qu'ils soient abrogés (annulés en lecture et écriture:naql) du Coran, mais qu'ils restent applicables en matière de jurisprudence (hukm). Exemples d’abrogé et d’abrogeant :
« Ils t’interrogent sur le vin et le jeu (de hasard). Dis « Il y a en eux un grand péché et des profits pour les gens et leur péché est plus grand que leur profit. »[6]
Après la révélation de ce verset : une partie des musulmans a cessé de consommer le vin et une partie a réduit sa consommation…
Ensuite, et dans la continuité de cette pédagogie éducative, la révélation encourage la non consommation du vin en ordonnant aux musulmans de ne pas approcher la prière en état d’ivresse, ce qui ne constituait pas encore une interdiction ferme et claire de la consommation du vin :
« O vous qui avez cru ! N’approchez pas la prière alors que vous êtes ivres jusqu’à ce que vous sachiez ce que vous dites… »[7]
Puis enfin, quand la foi s’est consolidée dans les cœurs, le verset de la Sourate Al- Mâida a été ferme et immuable pour interdire définitivement la consommation du vin et les jeux du hasard et pour abroger le premier verset cité:
« O vous qui avez cru ! Le vin, la divination par les entrailles des victimes ainsi que le tirage au sort (jeu de hasard) ne sont qu’un acte impur de ce que fait Satan. Evitez le !....Le diable ne cherche qu’à introduire parmi vous les germes de la discorde par l’animosité et par la haine à travers le vin et le jeu (de hasard) et à vous détourner de l’invocation de Dieu et de la prière. Allez – vous donc y mettre fin ? »[8]