Poly/monothéisme

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion Zouhair38
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@Prizma, Je comprends mieux. Tu as très certainement raison mais alors peut-on penser à du polythéisme ou simplement quelque chose de spirituel ?
Il devait sans doute encore y avoir une conception beaucoup plus basique qu'une notion de divinité. Par exemple, imagine un homme du Paléolithique qui voit une tempête arracher des arbres... Pour lui, ça va être un homme géant invisible d'une puissance terrifiante. Tout autour de lui sera doté d'un esprit.

Même après des millénaires de progrès scientifique, combien de nous n'a pas asséné un coup de pied à un objet que son pied ou son coude a cogné en sorte de s'être fait mal. On s'attache à une voiture parfois à en avoir pitié si on la néglige...

C'est très difficile d'entrer dans la tête des ces ancêtres lointains, mais on en a une idée plus ou moins claire.

Donc, pour cette époque de la Venus de Berekhat Ram par exemple, on peut penser que la figurine était l'objet d'une certaine fascination, peut-être d'une attirance à la limite sexuelle. La figurine devait avoir un effet mystérieux sur celui qui le transportait, et lui procurer une confiance étrange. Comme pour les colliers en dents de requin ou de griffes d'ours, qui devait procurer une force inexpliquée.

Le port de la Venus devait donc aider son propriétaire à résister aux forces de la nature. Lui favoriser la procuration de nouriture...

Mais la notion de divinité, dans le sens ou on l'entend actuellement, ce devait en être fort éloigné sur le plan sémantico-cognitif. La Mère qui donne la vie, devait d'une certaine façon être l'exemple le plus évident de comment le monde aussi est un jour aparu. Avec les générations, la Mère protectrice des clans primitifs matriarcals a du prendre la forme de la déesse Mère. Cela devient beaucoup plus précis avec la Déesse Mère de Catal Höyuk.
 
.On peut supposer que oui. Mais celle-ci sera-t-elle éternelle, cela est moins évident. J'ai déjà partagé ma thèse sur la possibilité d'une vie après la mort en conformité avec nos connaissances en physique théorique ici : http://www.bladi.info/threads/destin-libre-arbitre.395832/page-2

En fait, un verset semble permettre de concevoir la vie après la mort comme l'aboutissement d'un état de sommeil profond.

(Cor. 39,42) :"Allah reçoit les âmes au moment de leur mort ainsi que celles qui ne meurent pas au cours de leur sommeil. Il retient celles à qui Il a décrété la mort, tandis qu'Il renvoie les autres jusqu'à un terme fixé. Il y a certainement là des preuves pour des gens qui réfléchissent".

-- > Il semble donc que selon la lecture littérale de ce verset, l'éveil sur le monde des morts se réalise au plus profond de l'état du sommeil.

Or, des études par imagerie médicale du cerveau par l'équipe dirigée par l'équipe dirigée par Jimo Borjigin, de l'université du Michigan..
5 Les vivants, en effet, savent qu’ils mourront, mais les morts ne savent rien; il n’y a plus pour eux de récompense, car leur mémoire est mise en oubli.
6 Aussi leur amour, leur haine, leur envie a déjà péri, et ils n’ont plus à jamais aucune part dans tout ce qui se fait sous le soleil.
(Ecclésiaste 9)
 
Je te retourne la question alors : en quoi cet absence d'écrit prouverait le polythéisme ?
Ca ne prouve ni le polythéisme ni un quelconque monothéisme originel. Quoique, les représentations mégalithiques nous renseignent sur la présence de différentes entités vénérées.
J'ai expliqué plus haut que le problème est avant tout sémiologique. Que concevaient par exemple les Sumériens au sujet de Anu et des anunakis ?
Il n'est pas question de sémiologie mais bien de l'existence de plusieurs dieux, traces évidentes à l'appui. En ce qui concerne les sumériens, il n'y a pas photo.
Sue ce sceau-cylindre datant des débuts de l'écriture connue, on voit Ea (le dieu du ciel, étymologiquement "Hayy" "Vivant") dont les eaux jaillissent des épaules. A gauche on voit Inana (dame du ciel ?) et Utu (lumière du jour ?).
Anu, le dieu des dieux qui s'effaça au profit de l'auteur du Déluge, Enlil, dieu principal de la triade sumérienne. La hiérarchisation du panthéon mésopotamien pouvait aussi varier d'une cité-état à l'autre.
Les ailes d'Ishtar et de Utu ne sont pas sans rappeler les ailes des Ma'lak bibliques et coraniques. Ma'lak signifiant "puissances". Allah ayant des noms comme "Hayy" et "Malik".
Je dirais plutôt l'inverse: la Bible et le Coran ne sont pas sans rappeler les textes de Mésopotamie antérieurs de plusieurs siècles voire de plus d'un millénaire.
Les récits de la créations ne sont pas sans se resembler entre les soucenirs sumériens et la Bible.
Oui, la Bible étant une évolution de mythes l'ayant largement précédée.
Dès lors, il est très délicat de parler de monothéisme ou de polythéisme, dans le sens moderne de ces termes. A cette époque, même l'idée de dieu n'est pas encore très claire. Les puissances bénéfiques et maléfiques sont perçues comme les forces de la nature...
Pourtant, la Bible dans sa version définitive –celle que nous connaissons aujourd'hui– probablement établie vers les VI et Ve siècles avant notre ère, ne s'inscrit-elle pas dans une logique désapprouvant l'idée même de plusieurs dieux?
Or, le créateur initial ou Démiurge est bien unique dès l'apparition de l'écriture. Dès lors, il est douteux de qualifier les religions antiques de monothéisme ou de polythéisme.
Non. Les sumériens, les akkadiens, les babyloniens, les égyptiens, les grecs, les mayas adoraient plusieurs dieux; ils étaient bien polythéistes. La présence d'un créateur initial souvent lui-même issu d'une dimension initiale –impensable dans le concept monothéiste– ou d'un démiurge n'y change rien; ces derniers chapeautant une hiérarchie divine composée d'une multitude de dieux. Ce qui n'est guère étonnant dans la mesure ou le polythéisme dans sa pratique fit son apparition avec l'arrivée du Néolithique qui entraîna la hiérarchisation des sociétés humaines. A noter encore une fois que les démiurges furent eux-mêmes multiples et pouvaient varier dans leur appellation, leur nature ou leurs attributs d'une région à l'autre.
C'est avec le perfectionnement du langage que l'idée de monothéisme ou de polythéisme deviendra de plus en plus clair, parallèlement aux progrès dans le langage et la sémantique des hommes.
Il y a 5000 ans, le langage de l'homo Sapiens que nous sommes était déjà aussi complexe et élaboré que celui d'aujourd'hui. Et déjà, des dieux à foison se faisaient prier.
 
Ca ne prouve ni le polythéisme ni un quelconque monothéisme originel. Quoique, les représentations mégalithiques nous renseignent sur la présence de différentes entités vénérées.
C'est justement une lecture anachronique que là. Les représentations mégalithiques ne suggèrent nullement d'entités, du moins pas de façon vérifiable... Mais, à cette époque reculée et plus loin dans le passé, il devait exister une croyance en des entités invisibles, comme à la vue d'une trompe, d'une violente tempête etc. Probablement aussi des fantômes, puisque la vue en rêve de défunts devait sans doute jouer un rôle dans les rituels d'enterrement, ceux-ci étant considérés exister danss un monde parallèle... Mais, qualifier ceux-ci de "dieux" est périlleux sur le plan sémiologique et sémantico-historique. Parlons plutôt de puissances, ou de forces... que ceux-ci devaient considérer au mêm titre que le soleil qui martèle, un buffle, ou un mammouth. Pouvant même peut-être exécuter des rituels pour établir des liens avec ces "puissances". La notion de "dieu" dans le sens moderne n'émergera que bien plus tard, or, avec la notion de don de la vie et de la fetilité, les Vénus devaient jouir d'une place à part, en tant que précurseur de la notion de Démiurge. La femme représentant dans le psyché humain le don de la vie, la maternité, la protection et la nourriture...

Il n'est pas question de sémiologie mais bien de l'existence de plusieurs dieux, traces évidentes à l'appui. En ce qui concerne les sumériens, il n'y a pas photo.
Non, l'idée de dieu n'était pas comme ce que nous en appréhendons le sens actuellement. Il s'agissait de puissances, d'êtres célestes avec des forces et des faiblesses.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/8b/Cuneiform_sumer_dingir.jpg

L'écrit cunéiforme de ce lien est le titre donnée aux "dieux" sumériens (DINGIR), il signifie l'idée d'êtres célestes, comme une étoile. Simplement. On pourait par exemple parfaitement l'utiliser pour les Anges, en islam.

Anu, le dieu des dieux qui s'effaça au profit de l'auteur du Déluge, Enlil, dieu principal de la triade sumérienne. La hiérarchisation du panthéon mésopotamien pouvait aussi varier d'une cité-état à l'autre.
Certes, mais l'idée d'un Démiurge sera largement stable au fil des millénaires en Mésopotamie comme sur tous les continents.

Je dirais plutôt l'inverse: la Bible et le Coran ne sont pas sans rappeler les textes de Mésopotamie antérieurs de plusieurs siècles voire de plus d'un millénaire.
Faux. Prenons l'exemple du Déluge, ou de la création d'Adam d'argile... Cela se retrouve en Asie, en Afrique et même en Amérique précolombienne. Il n'y a pas de raison que les peuples sémitiques n'aient pas eus leur propre mythologie. Même si la relecture érudite du support biblique après la déportation à Babylone à conduit à un rapprochement de la version massorétique de la Bible avec la mythologie babylonienne. Or, le Coran qui est une version prémassorétique est éloigné de la version sumérienne en terme de cosmogonie, de Déluge etc.

Il y a 5000 ans, le langage de l'homo Sapiens que nous sommes était déjà aussi complexe et élaboré que celui d'aujourd'hui. Et déjà, des dieux à foison se faisaient prier.
Ah oui, par exemple on savait ce qu'est un calcul intégral, un algorithme, un champ de force ?
 
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