00 à 600 transactions par jour à Saint-Ouen
Les profits sont il est vrai considérables. La saisie fin mars de 980.000 € Tremblay-en-France, une petite ville de Seine-Saint-Denis. Représailles immédiates avec l’incendie d’un bus qui traversait la cité. A Saint-Ouen, dans le même département, un policier évoque un point de vente de « 400 à 600 transactions par jour ». Des cités entières ont basculé dans l’économie parallèle. Les trafiquants enrôlent des mineurs pour faire le guet et privatisent des parties communes pour sécuriser les transactions.
Chaque année, les arrivages en France concerneraient 300 tonnes de résine de cannabis. Les métropoles comme les villes moyennes sont touchées. En février, dans la région de Dreux (Eure-et-Loire), les gendarmes ont saisi 3,2 tonnes de résine de cannabis, d’une valeur de 15 millions d’euros. Quelques jours plus tôt, c’est l’office des stups de la PJ qui a mis la main sur 7 tonnes de cannabis, a priori à destination de la Seine-Saint-Denis.
Le ministère de l’Intérieur parle d’un marché dépassant les 840 millions d’euros. Des sommes qu’il faut ensuite blanchir. Les caïds nourrissent une certaine prédilection pour la pierre et les comptes bancaires au Luxembourg. En banlieue parisienne, un chauffeur-livreur au chômage, avait, en quelques années, acheté un appartement à 200.000 €, y avait réalisé pour 300.000 € de travaux, tout en organisant un mariage avec 200 invités dans des salons privés.
En face, le préfet de police de Paris a, depuis l’année dernière, étendu son « plan stups » à la petite couronne. Mardi, après les événements de La Courneuve, le préfet de Seine-Saint-Denis, lui, a demandé aux policiers de contrôler systématiquement les halls d’immeuble des cités sensibles de son département.