Takamine
"L'Enfer ...c'est moi .. :
par C. & D. Billard
14 février 2015
Nous aussi on a grandi avec Cabu, Wolinski, Reiser, Cavanna, Choron… Nous avons vu les mêmes dessins mais nous n’avons pas compris la même chose : Sûrement parce que ces blagues ne s’adressaient pas à nous mais qu’elles se faisaient à nos dépens. Ces types nous rappelaient sans cesse qui nous étions : des Filles, des Femmes, c’est à dire le deuxième sexe, mais un sexe avant tout. Ils nous ont enseigné très tôt qu’une femme c’est une poupée gonflable, un c-ul, des seins, un c-on.
Une femme, chez Reiser, ça n’ouvre pas la bouche ou bien c’est parce qu’elle suce. Chez Cabu, la femme qui parle c’est toujours une cruche, une blonde bêtasse avec des tétons apparents : qu’on comprenne, la femme c’est une paire de seins et ça devrait fermer sa gueule – C’est comme ça que Wolinski « les aime ». À poil. Il y a une échelle de baisabilité bien sûr, mais au fond elles sont toutes plus ou moins baisables : les jeunes, les vieilles, les coincées, les grosses, les moches.
Alors ils les dessinent à poil toujours, à quatre pattes, c’est même à ça qu’on les reconnaît, les femmes et c’est ça qui est marrant. Et gare à celles qui ne voudraient pas, qui se cacheraient derrière un voile : ça les irrite les mecs de Charlie – surtout Charb et Tignous – qu’on se refuse comme ça, ça les met en colère : alors ils les dessinent à poil avec un foulard, une chatte avec une burqa, comme ça ils peuvent rigoler un peu quand même, les humilier un peu, les baiser un peu aussi publiquement, montrer qui est le patron … Ils disent qu’ils veulent « libérer les femmes », les libérer de leur vêtements sûrement : Ça, les Femens, ils aiment, ils adorent…
14 février 2015
Nous aussi on a grandi avec Cabu, Wolinski, Reiser, Cavanna, Choron… Nous avons vu les mêmes dessins mais nous n’avons pas compris la même chose : Sûrement parce que ces blagues ne s’adressaient pas à nous mais qu’elles se faisaient à nos dépens. Ces types nous rappelaient sans cesse qui nous étions : des Filles, des Femmes, c’est à dire le deuxième sexe, mais un sexe avant tout. Ils nous ont enseigné très tôt qu’une femme c’est une poupée gonflable, un c-ul, des seins, un c-on.
Une femme, chez Reiser, ça n’ouvre pas la bouche ou bien c’est parce qu’elle suce. Chez Cabu, la femme qui parle c’est toujours une cruche, une blonde bêtasse avec des tétons apparents : qu’on comprenne, la femme c’est une paire de seins et ça devrait fermer sa gueule – C’est comme ça que Wolinski « les aime ». À poil. Il y a une échelle de baisabilité bien sûr, mais au fond elles sont toutes plus ou moins baisables : les jeunes, les vieilles, les coincées, les grosses, les moches.
Alors ils les dessinent à poil toujours, à quatre pattes, c’est même à ça qu’on les reconnaît, les femmes et c’est ça qui est marrant. Et gare à celles qui ne voudraient pas, qui se cacheraient derrière un voile : ça les irrite les mecs de Charlie – surtout Charb et Tignous – qu’on se refuse comme ça, ça les met en colère : alors ils les dessinent à poil avec un foulard, une chatte avec une burqa, comme ça ils peuvent rigoler un peu quand même, les humilier un peu, les baiser un peu aussi publiquement, montrer qui est le patron … Ils disent qu’ils veulent « libérer les femmes », les libérer de leur vêtements sûrement : Ça, les Femens, ils aiment, ils adorent…