C'est ce que j'essaye depuis tout à l'heure à faire comprendre à petite minna qui ne veut visiblement pas admettre que la charia n'y est pour rien dans l'histoire mais que c'est plutot la faute des hommes
La Charia, dans son caractère légaliste et normatif, est une production humaine qui date des 10,11 et 12èmes siècles. Elle est une production juridique qui porte fortement l'empreinte de l'époque qui l'a produite et de la norme sociale en vigueur dans celle-ci.
Si elle n'édicte pas de loi contre le port du pantalon en tant que telle, elle énonce, sur la question, une philosophie générale de la pudeur d'une autre époque, au nom de laquelle on édicte des non-sens aussi flagrants que celui-ci sur le pantalon.
Le problème de la Charia telle qu'appliquée dans son sens le plus extrême dans certains pays - et ce souci-là est humain - est que ni la conception de cette norme sociale, ni celle des rapports sociaux qu'elle prétend régir, n'ont jamais évolué au mépris de la loi naturelle d'évolution qui guide toutes les sociétés humaines.
Ce ne sont pas les soudanais qui innovent en flagellant 20.000 femmes par an pour des questions vestimentaires... c'est au nom d'une application stricte de l'esprit de la Charia, et au nom d'une compréhension des plus archaïques d'une norme sociale qu'ils veulent calquée sur une norme ancestrale, qu'ils le font.
Partout où la Charia est appliquée dans sa forme la plus complète, on trouve de semblables monstruosités. On peut être musulman et avoir le courage intellectuel de dénoncer le caractère totalement obsolète de la plupart des contraintes normatives de la Charia.
La réalité des rapports sociaux n'est plus celle du 12ème siècle, simplement parce que le monde évolue et que ces rapports évoluent avec elle. Condamner le port d'un pantalon, c'est concevoir les normes de pudeur féminine, ainsi que les relations entre les sexes, selon un référentiel archaique figé et aujourd'hui totalement dépassé. C'est élever la copie d'un système de référence en motus opérandi du devenir des sociétés. C'est refuser le droit à l'élémentaire et naturelle évolution sociale de suivre son cours. Et que les islamistes en herbe sur ce site ne viennent pas nous sortir que l'évolution mène à la perversité, ligne argumentale qu'ils apprécient particulièrement. Un pantalon n'a de pervers que chez ceux qui font du corps de la femme une obsession.
Il faut opérer une radicale distinction entre la pseudo-divinité de la charia (auquel on a conféré un statut divin pour renforcer sa légitimité) et le message du Coran, dont la finalité dépasse de loin des formes de mise en pratique particulières de normativité. Ces formes valaient pour le contexte de la société récipiendaire du message de la Révélation, et n'ont nullement vocation à devoir s'appliquer invariablement au travers des âges et des époques.