1Jean 5:7
Publié le 17 septembre 2010 par bleu_lagon
1Jean 5:7 se lit ainsi dans La Saint Bible de A.
Crampon : " Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et l’Esprit ; et ces trois sont un."
Les version de la Bible
Saci, J. F.
Ostervald, A.
Glaire, et
Martin 1744 contiennent toutes les mots "
dans le ciel : le Père, le Verbe et l’Esprit ; et ces trois sont un. "
S'il est un verset de la Bible qui décrit la Trinité, c'est bien celui-ci. On serait donc tenté de lui apposer la note
recevable. Mais ce serait aller un peu vite en besogne.
La
Bible de Jérusalem (1961) comporte en effet une note pour ce verset, en bas de page, qui révèle ceci : "Le texte des versets 7-8 est surchargé dans la Vulg[ate] par une incise (ci-dessous entre parenthèses) absente des manuscrits grecs anciens, des vieilles versions et des meilleurs manuscrits de la Vulg[ate], et qui semble être une glose marginale introduite plus tard dans le texte : ‘Car il y en a trois qui témoignent (dans le ciel : le Père, le Verbe et l’Esprit Saint, et ces trois sont un ; et il y en a trois qui témoignent sur la terre) : l’Esprit, l’eau et le sang, et ces trois sont un.’"
Après quelques recherches, voici ce que l'on peut dire sur cette glose introduite dans ce verset de 1 Jean 5:7. Je cite
The Goodspeed Parallel New Testament (Chicago ; 1943), de Edgar J. Goodspeed, p. 557 : " Ce verset n’a été trouvé en grec dans aucun manuscrit du Nouveau Testament ou autre texte antérieur au treizième siècle. On ne le rencontre dans aucun manuscrit grec de I Jean datant d’avant le quinzième siècle. Un manuscrit du quinzième siècle, en écriture cursive, et un autre du seizième siècle contiennent cette leçon. Ce sont là les seuls manuscrits grecs du Nouveau Testament qui renferment cette variante. Elle ne se rencontre dans aucun autre manuscrit grec du Nouveau Testament, chez aucun écrivain chrétien grec, ni dans aucune version orientale. Elle a pour principal appui deux manuscrits en latin ancien des VIème et VIIIème siècles et quelques manuscrits de la Vulgate latine, mais non les plus anciens.
Érasme ne la fit pas figurer dans sa première édition du Nouveau Testament en grec (1516), pas plus que dans la seconde (1519). Lorsqu’on le blâma pour cette omission, il répondit imprudemment que si quelqu’un pouvait lui montrer un manuscrit grec où figurait le passage en question, il l’insérerait dans le texte. On porta alors à son attention le Codex Montfortianus, du XVIème siècle, qui contenait ce passage. Il se sentit obligé de faire figurer la variante dans sa troisième édition (1522), et c’est cette édition que Tyndale utilisa dans sa traduction du Testament grec (1525). De Tyndale, ce verset a passé dans la version du roi Jacques. Sa véracité est universellement contestée par les hellénistes et les éditeurs du texte grec du Nouveau Testament. "
Les preuves attestent qu’un manuscrit, que l’on peut aujourd’hui consulter au Trinity College de Dublin, fut rédigé à dessein vers 1520 pour glisser ce texte apocryphe. C'est pourquoi cette interpolation, que les spécialistes appellent le "comma johannique", a été supprimé des versions modernes de la Bible.
Conclusion logique de tout cela : ce verset est totalement irrecevable pour prouver la Trinité.