C'est aussi ce que j'ai dit.
En effet, mais les déclarations des ministres les plus radicaux ne font pas nécessairement des actes. D'ailleurs, dans son communiqué de presse du 21 novembre, la chambre préliminaire de la CPI n'y fait pas mention et ne s'en sert pas pour justifier ses allégations envers Netanyahou et Gallant.
La CPI, comme toute juridiction pénale, interprète le droit, ici le droit international. Si vous lisez son communiqué, vous vous apercevrez qu'elle utilise des éléments de langage qui montrent une certaine précaution (selon la chambre, motifs raisonnables de croire, la chambre a considéré que...) Sa prudence signifie que les éléments dont elle dispose indiquent une tendance sans toutefois constituer une preuve absolue. Par exemple, elle ne base son accusation contre Netanyahou et Gallant de diriger des attaques intentionnelles contre des populations civiles que sur deux évènements, au motif qu'ils avaient les moyens d'empêcher ces évènements (je suppose qu'elle parle de frappes) et qu'ils ne l'ont pas fait. Deux évènements sur l'ensemble de la guerre, c'est assez peu quand même, et rien n'est dit sur les intentions du premier ministre et de son ministre de la défense. De plus, la chambre estime qu' "aucune nécessité militaire claire ou autre justification conformément au droit international humanitaire n’ont pu être identifiées pour expliquer les restrictions d’accès imposées aux opérations d’aide humanitaire". Or, il n'est pas besoin d'être un génie pour comprendre que cette aide humanitaire peut facilement être détournée au profit du Hamas et au détriment de la population de Gaza. On voit ici l'interprétation assez discutable de la CPI sur cette question. Enfin, il n'est fait mention nulle part de génocide. Outre les crimes de guerre, la CPI parle de crimes contre l'humanité ( pour meurtres, actes inhumains et persécutions) mais pas de génocide en tant que tel. C'est parce qu'elle ne dispose pas en l'état de preuves attestant d'une volonté claire et coordonnée de détruire la population palestinienne. Voici les propres mots de la CPI : "sur la base des pièces présentées par l’Accusation et couvrant la période allant jusqu’au 20 mai 2024, la Chambre n’a pas pu établir que tous les éléments du crime contre l’humanité d’extermination étaient réalisés."
C'est vrai.
La destruction du Hamas est un préalable, mais pour avoir une paix durable, il faudra que l'extrême-droite israélienne reflue et laisse la place à des partis beaucoup plus pacifiques. Espérons que les israéliens fassent les bons choix politiques à l'avenir.