J'ai lu celle de Muhammad Redha.
1) Ces hadiths que tu cites, nous n'avons aucune preuve de leur authenticité.
2) Toi, tu crois que les paiens avaient un coeur d'or et qu'ils ont tout de suite accepté l'Islam sans aucune violence. ..
Mais non ! Il a fallut qu'ils persécutent le Prophète pendant des années (il ne réagissait pas).
Quant aux pactes, en voici un exemple :
http://oumma.com/La-promesse-du-prophete-Muhammad
c'est bien ce que je disais, tu as lu une biographie tronquée et adaptée aux lecteurs contemporains du 21ème siècle et souvent plus ou moins occidentaux. Moi je t'ai cité les seules biographies valables, sur lesquelles l'islam est basé depuis plus de 1000 ans et reconnus par les oulémas.
Les hadith que je cite :
1- je les invente pas
2- si tu fais gaffe à tous mes posts, tu remarqueras que 80 % des hadith que j'apporte viennent de Muslim et Bukhari, donc sahih pour les sunnites. Si tu n'y crois, bah j'ai l'honneur de t'apprendre que tu n'es plus musulmane techniquement, selon la doxa sunnite de rite malékite dans laquelle tu es née.
Je remarque que tu éludes le verset coranique qui est on ne peut plus clair, Je renvoie donc à la relecture de ce verset et à son tafsir. mais je comprends le xcaractère inconfortable de ta situation.
Quant à ton lien vers Oumma.com, que dire ? Pffff encore un exemple de propagande ! Il y a bien un pacte de Najran, mais déjà ce qui est cité dans le lien a été malhonnêtement tronqué, puisque comme par hasard toute la partie fixant ce que devrait payer Najran à Mohammed a bizarrement disparu, et de plus ce que tu appelle "pacte" n'en est pas tout à fait un, puisque ce mot en français suggère l'égalité des parties, ce qui n'est pas le cas ici puisque les chétiens de Najran doivent se soumettre à l'autorité de Mohammed, en échange des avantages du pacte. D'ailleurs sais-tu pourquoi sont-ils venus voir Mohammed ? Pour bien replacer le contexte, voyons la Sira :
(...) Lorsque le conflit en Arabie évolua nettement en faveur des musulmans, le Prophète envoya une lettre à l'évêque de Najrân lui disant : « Au nom du Dieu adoré par Abraham, Isaac et Jacob. Je t'appelle à adorer Dieu Seul et à n'adorer personne d'autre avec Lui, et je t'appelle à ne faire allégeance qu'à Dieu plutôt qu'à aucun de Ses serviteurs. Si tu refuses, tu devras payer la jizya [un impôt donnant droit à sa protection pour ceux qui le payaient]. Si tu refuses cela aussi, je te déclarerai la guerre. »
(...) L'évêque lut la lettre du Prophète à l'assemblée et demanda aux gens leur opinion. Ils décidèrent d'un commun accord d'envoyer à Médine une délégation de soixante hommes, dirigée par les trois hommes consultés en premier et comprenant des notables occupant des fonctions officielles, afin de se renseigner directement au sujet du Prophète.
(...)Le Prophète leur ordonna de laisser les gens de Najrân prier comme ils en avaient l'habitude. La discussion reprit ensuite et dura longtemps. Les membres de la délégation finirent par demander au Prophète : « Que dis-tu à propos de Jésus ? Etant chrétiens, nous aimerions connaître ton opinion afin de la rapporter à nos concitoyens. » Le Prophète
répondit : « Je n'ai rien à dire à son sujet aujourd'hui. Vous devrez rester jusqu'à ce que je puisse vous dire ce qui me sera révélé au sujet de Jésus, la paix soit sur lui. »
Le lendemain matin, le Prophète reçut de nouvelles révélations coraniques disant : « Pour Dieu, l'origine de Jésus est similaire à celle d'Adam. Dieu l'a créé d'argile, puis lui a dit : "Sois !" et il fut. Voilà la Vérité qui émane de ton Seigneur. Ne sois donc point du nombre des sceptiques. À ceux qui engagent avec toi une polémique au sujet de Jésus, à présent que tu es bien informé, propose ce qui suit : "Appelons nos enfants et les vôtres, nos femmes et les vôtres, joignons-nous tous à eux et adjurons Dieu de maudire ceux d'entre nous qui sont des menteurs." » (3.59-61)
Lorsque le Prophète
rapporta le lendemain à la délégation de Najrân les informations qu'il avait reçues au sujet de Jésus, ils refusèrent de les reconnaître. Le Prophète leur proposa alors le défi précisé dans les versets coraniques suscités. Le défi était grave. Il signifiait pour les gens de Najrân qu'ils couraient le risque d'être maudits par un prophète et messager de Dieu. Une telle perspective ne devait pas être prise à la légère. Le lendemain matin, le Prophète arriva accompagné de ses deux petits-enfants, Hasan et Husayn. Sa fille Fâtima marchait derrière lui. Il avait également à l'époque plusieurs épouses.
Quand les gens de Najrân les virent, Shurahbîl ibn Wadâ'a comprit que le moment de vérité était arrivé. Il dit aux autres chefs de la délégation, Abdullâh ibn Shurahbîl et Jabbâr ibn Fayd :
Vous savez l'un comme l'autre que notre vallée ne reconnaît pas d'autre opinion que la mienne. Je pense que l'affaire est extrêmement sérieuse. Si cet homme est un roi, et que nous sommes les premiers parmi les Arabes à rejeter son autorité et à le défier, il nous en voudra toujours et n'aura de cesse de nous avoir vaincus. Nous ne vivons pas très loin de son territoire. Si, par contre, il est véritablement un prophète et messager de Dieu et que nous échangeons des malédictions avec lui, nous serons perdus jusqu'au bout des cheveux et des ongles.
Les deux hommes répliquèrent : « Que proposes-tu alors ? L'issue n'est pas facile. » Shurahbîl poursuivit : « Mon opinion est que nous acceptions son jugement. Je vois en lui un homme qui est un modèle de justice et d'équité. » Les deux hommes acceptèrent l'idée de Shurahbîl. Quand Shurahbîl se trouva face au Prophète
, il lui dit : « J'ai trouvé mieux que d'échanger des malédictions avec toi. » Comme le Prophète lui demandait ce que c'était, Shurahbîl répondit : « Je vais te laisser toute la journée jusqu'au soir, puis toute la nuit jusqu'au matin, pour donner ton verdict sur notre situation. Quel que soit ton jugement, nous l'accepterons. »
Le Prophète lui dit : « Il y aura peut-être chez toi des gens qui te reprocheront cela. » Shurahbîl suggéra au Prophète de demander à ses deux compagnons quelle était sa position parmi les siens. Ceux-ci l'informèrent que la vallée tout entière n'acceptait pas d'autre opinion que celle de Shurahbîl. Le Prophète observa alors : « C'est un bon jugement de la part de quelqu'un qui rejette la foi. » La proposition des gens de Najrân d'accepter sans contestation le jugement du Prophète
en lui donnant vingt-quatre heures pour le leur faire connaître signifiait qu'ils voulaient un traité de paix et lui laissaient le choix des termes de ce traité en s'engageant à les accepter quels qu'ils soient. Ils comptaient sur l'équité absolue qu'ils lui connaissaient.
Le lendemain, ils allèrent trouver le Prophète qui fit consigner par écrit les termes de l'accord de paix. Les conditions convenues étaient les suivantes :
Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux. Voici ce que Muhammad, le Prophète et Messager de Dieu, a écrit pour les gens de Najrân alors qu'il jouit de l'autorité sur tous leurs fruits, leur or, leur argent, leurs récoltes et leurs esclaves. Il leur laisse gracieusement tout cela en échange de deux mille hulla chaque année, à payer à raison de mille au mois de rajab et mille au mois de Safar. Chaque hulla équivaut à une once [une mesure égale à quatre dirhams]. Les Najrân devront aussi assurer le logement et l'entretien de mes messagers pour une durée allant jusqu'à vingt jours. Aucun de mes messagers ne restera à Najrân plus d'un mois.
Ils devront aussi consentir un prêt de trente armures, trente chevaux et trente chameaux en cas de troubles et de trahison au Yémen. Si des armures, chevaux ou chameaux prêtés à mon messager sont perdus, ils resteront dus par lui jusqu'à leur restitution. Najrân jouit de la protection de Dieu et de l'engagement de Muhammad, le Prophète, de protéger la vie des habitants, leur religion, leur terre, leurs biens, ceux qui sont absents et ceux qui sont présents, ainsi que leur clan et leurs alliés. Ils n'auront pas à modifier leurs coutumes passées. Il ne sera porté atteinte ni à leurs droits ni à leur religion. Aucun évêque, moine ou gardien d'église ne sera évincé de sa position. Tout ce qu'ils possèdent, quelle qu'en soit l'importance, reste à eux. Aucun soupçon ne pèse sur eux et ils ne feront pas l'objet de représailles. Il ne leur est pas demandé de se mobiliser et aucune armée ne s'emparera de leurs terres.
Si l'un d'eux demande la restitution d'un droit, la justice sera administrée entre eux. Quiconque perçoit des intérêts sur des prêts passés est exclu de ma protection. Personne à Najrân n'est tenu pour responsable d'une injustice commise par un autre.
Telles étaient les principales dispositions de l'accord de paix dont furent témoins Abu Sufyân ibn Harb, Ghaylân ibn Amr, Mâlik ibn Awf, al-Aqra' ibn Hâbis et al-Mughîra ibn Shu'ba. (...)