Heureusement, parfois je lis quelques messages dans lesquels l'amour du prochain est bien présent, rayonne et prend le pas sur toutes les invocations sur ce qu'"il ne faut pas faire" et ce qu'"il faut faire"...car mon problème vis-à-vis de la religion telle que l'entrevoient certains est bien là: le rapport à l'autre ne semble plus essentiel, le "savoir faire" prend le pas sur le "savoir être" et le chemin du paradis n'est plus bordé que par une ribambelle de rites, d'interdits, d'injonctions dont on se demande bien le rapport avec l'inaccessible étoile qu'est l'amour pour son prochain.
Le moraliste et philosophe Lévinas disait qu'il faut faire le bien et rajoutait: "la réciproque c'est l'affaire de l'autre". J'aime cette liberté laissée à l'autre, et pour que des esprits étroits n'y voit pas une quelconque indifférence, il précisait: "je suis responsable de l'autre". Être responsable de l'autre, tout en lui accordant le choix de la réciprocité, voilà un exemple de spiritualité qui m'a l'air bien supérieur au fait de manger ou pas du cochon, de baiser ou pas avec une femme qui vous aime et que vous aimez, de porter ou pas un foulard, des chaussettes, une barbe...
Je vous laisse volontiers le paradis: si il est peuplé de gens qui ont respecté le livre sacré uniquement pour y accéder, il ne m'intéresse pas...
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