J'ai lu quelques avis d'Al-Munajjid & Co... J'ai remarqué que pour détourner le sens d'un texte coranique, ils doivent toujours faire recours aux Hadiths jugés « authentiques » par leur lobby des ulémas.Ta conception est certes noble - c'est aussi évidemment la mienne - mais elle n'est pas unanime hélas même de nos jours dans le monde musulman, ce qui illustre bien par ailleurs qu'elle est une interprétation. Pour ne citer qu'un exemple, le Sheykh Muhammad Saleh al-Munajjid recommande que, même de nos jours, l’esclavage est licite, dans le cas où il consiste à prendre des prisonniers non-musulmans lors d’une guerre entre musulmans et non-musulmans (les femmes et les enfants peuvent être concernés). En cas de guerre entre musulmans, prendre des prisonniers et en faire des esclaves est illicite. La raison autorisant à prendre des esclaves est le fait qu’ils soient kafir (non musulman) et cherchent à faire la guerre contre l’islam. Du reste, il faut remonter à 1953 pour que la majorité des pays musulmans aient signé un protocole officiel interdisant l’esclavage sous l’égide des Nations Unies.
Mais soit, je ne veux plus débattre la-dessus puisque de toute façon ce n'est pas le sujet du post. Une nouvelle fois, je ne débats pas de l'esclavage mais de la temporalité de certains versets exprimés en fonction d'un contexte précis. Je ne le répéterai plus.
Le problème ne se pose pas au niveau de la conception coranique des choses. Le problème se pose au niveau des Hadiths qui ont inversé les symboles du Coran et ont éteint ses lumières... Et le plus grave problème est que dans la conception sunnite « quand le Hadith [source douteuse] contredit le Coran [source de la vérité absolue], c'est le Hadith qui prime » !!! Et c'est, ce qui facilite la naissance des contrefaçons religieuses qui portent perfidement le nom de l'islam !!!
On a « le » mode vestimentaire et on a « la » mode vestimentaire.Tu contredis quelque peu des propos que tu avais émis plus haut, où tu stipulais que chaque époque devait trouver la meilleure manière d'appliquer les injonctions selon ses conditions et son contexte. Ici tu reviens à affirmer que la mode vestimentaire de l'époque de la Révélation doit être "figée" comme règles de conduite immuables pour respecter le principe de pudeur auquel invite ces versets... Au-delà du fait que l'on puisse légitimement s'interroger sur la raison pour laquelle la mode d'une culture à un moment donné devrait s'exporter partout et à toute époque, ce que tu dis traduit une nouvelle fois que, pour toi, la forme et le fond sont autant sacrés l'un que l'autre, ce qui pour moi ne constitue pas une manière adéquate de vivre l'Islam.
Le mode vestimentaire qui se traduit par le port du djilbab et le khimar est une norme dictée par Dieu qui doit être respectée à vie.
La mode vestimentaire est une mode qui varie d’une époque à l’autre, voire d'un monde à l'autre. Ce qui était « moderne » et « chic » au 7éme siècle est devenu « traditionnel » et « désagréable » au 21éme siècle. Le temps évolue et le modélisme islamique doit suivre son évolution en restant dans le cadre du respect des normes du mode vestimentaire que Dieu a décrit au Coran.
Une mode vestimentaire qui date du 7éme siècle
Une mode vestimentaire qui date du 21éme siècle
A prendre ou à laisser est une règle générale valable pour tout système idéologique et pas uniquement l'islam.La question de vivre l'Islam ne se résume pas à dire "à prendre ou à laisser", ça c'est du simplisme idéologique.
Please ! Pas la peine qu'on rentre dans le jugement de valeurs... Je suis entrain de parler d'une norme culturelle et pas d'une valeur culturelle... Et pour info, l'habit ne fait pas le moine... Je connais des filles qui portent des mini-jupes et qui sont plus pudiques que la grande partie des voilées.La question qui se pose à la base est de permettre à chaque contexte d'intégrer ses paramètres culturels, sociaux, intellectuels, moraux,..., pour trouver un cadre de mise en pratique des valeurs éthiques coraniques qui lui sied, tout en leur restant fidèle. Porter un pantalon n'est plus aujourd'hui un signe de provocation ni d'impudeur, les mœurs ayant assez évolué pour cela.
Dieu avait la possibilité d'ordonner une valeur d'une manière générale qui peut donner naissance à des différentes interprétations et des différentes normes qui varient d'une époque à l'autre, voire d'un monde à l'autre... Mais le hic est que Dieu a ordonné cette valeur en définissant sa norme qui se traduit par le port du djilbab et du khimar... Et quand Dieu définit une norme, nul n'a le droit de l'abolir. Dieu, le Tout Puissant, dit dans Son Saint Livre : {36. Il n'appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois que Dieu et Son messager ont décidé d'une chose d'avoir encore le choix dans leur façon d'agir. Et quiconque désobéit à Dieu et à Son messager, s'est égaré certes, d'un égarement évident} Sourate 33 : Les coalisès (Al-Ahzab).Le mode vestimentaire que tu cites était celui en vigueur dans l'Arabie du 7ème siècle. Si le Coran était descendu ailleurs à une autre époque il aurait sans doute fait référence à un autre vêtement connu du peuple récipiendaire de la Révélation. Ce vêtement-là aurait-il dès lors du être sacralisé et rendu immuable ? Réfléchis deux secondes... . Le choix du vêtement est circonstancié et est secondaire par rapport à la finalité de pudeur et de dignité auquel il invite. Dieu ne nous aliène pas à nous dire comment nous habiller, il nous invite à le faire avec dignité, à commencer par notre attitude. La nuance entre les deux est l'exemple ce qui sépare l'approche littéraliste du Coran de l'exégèse moderne.
Pas uniquement selon moi... La peur du gendarme est un des trois mécanismes assurant le contrôle social partagés par tous les sociologues.La seule mission de la justice est donc selon toi de "faire peur" aux voleurs pour les dissuader... Je vois.
On parle de l'efficacité d'un mécanisme et sa réussite dans la minimisation, voire la suppression des cas de transgression à la Loi.Te poses-tu la question de savoir si ce faisant, tu résous la cause ou la conséquence du problème à l'origine du vol ?
Le contrôle social est un ensemble des moyens et des processus par lesquels une société parvient à faire respecter ses notre.Est-il moins noble de corriger la conscience du voleur pour ne plus l'amener à voler, que de lui couper la main pour l'avoir fait ?
Le contrôle social assure la conformité sociale à travers trois grands mécanismes : la socialisation, l'attachement au groupe, et la crainte de la sanction alias « la peur du gendarme ».
1) La socialisation joue le rôle d'une contrainte interne qui permet l'intériorisation des normes par les individus et qui deviennent ainsi des obligations morales et personnelles.
2) L'attachement au groupe est une sensation qui pousse les individus à adopter une socialisation anticipatrice qui se traduit par l'adaptation de leurs comportements et de leurs attitudes sur le modèle de conduite d'un groupe social auquel on souhaite appartenir.
3) La crainte de la sanction alias « la peur du gendarme » qui se traduit par l'ensemble des sanctions négatives contraignant la conformité sociale aux marginaux qui refusent la conformation à la Loi, l’insertion sociale, et rejettent librement les valeurs et les normes sociales transmises par les institutions de socialisation [famille, école, médias].
En supprimant ou en affaiblissant le rôle des instituts de socialisation, c'est l'anomie sociale qui règne la société. En supprimant ou en affaiblissant la peur du gendarme, c'est l'anarchie sociale qui règne cette société. La socialisation et la peur du gendarme sont deux mécanismes sociales qui se complètent. La présence des deux mécanismes est indispensable pour assurer la conformité sociale. En supprimant ou en affaiblissant un seul mécanisme, la société perde son équilibre.