PARIS (Reuters) - La France proposera à ses partenaires européens l'adoption rapide de sanctions à l'encontre des responsables des violences contre la population civile libyenne, a déclaré mercredi Nicolas Sarkozy.
"Je souhaite en outre que soit examinée la suspension des relations économiques, commerciales et financières avec la Libye jusqu'à nouvel ordre", a-t-il ajouté selon le texte de sa déclaration diffusé par l'Elysée.
"La communauté internationale ne peut rester spectatrice face à ces violations massives des droits de l'Homme", a-t-il dit.
"Je demande au ministre des Affaires étrangères de proposer à nos partenaires de l'Union européenne l'adoption rapide de sanctions concrètes afin que tous ceux qui sont impliqués dans les violences en cours sachent qu'ils devront assumer les conséquences de leurs actes."
Des estimations faisant état d'un millier de morts en Libye ont été jugées crédibles mercredi, à Rome, par le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini.
Il a cité l'ambassade d'Italie à Tripoli selon laquelle la Cyrénaïque, province de l'est de la Libye, échappait désormais aux forces fidèles à Mouammar Kadhafi, qui a menacé mardi les manifestants de la peine de mort.
"On ne laissera pas faire impunément ce qui est en train de se dérouler en Libye", a déclaré le ministre français des Affaires européennes Laurent Wauquiez, à sa sortie du conseil des ministres.
Il a indiqué que le travail de la France depuis le début de la crise libyenne avait été "très cohérent".
"On a été parmi les premiers à condamner, on s'est occupé ensuite d'assurer la sécurité de nos compatriotes, ramener tout le monde à la maison, et maintenant de faire en sorte qu'on puisse inverser le cours des choses en Libye et peser sur ce qui est en train de se dérouler là-bas, qui est juste inacceptable."
Laurent Wauquiez s'exprimait en remplacement de la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie, très critiquée pour sa gestion de la crise tunisienne et ses relations avec un homme d'affaires proche de l'ancien président Zine ben Ali, qui est actuellement en déplacement au Brésil.
Le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, Jean-David Levitte, a également déclaré que les responsables des "massacres en cours" en Libye devraient rendre des comptes, tout en écartant l'idée d'une intervention contre son gouvernement.
"Nous ne sommes pas dans une logique d'intervention", a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec la presse.
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