LONDRES (Reuters) - Mouammar Kadhafi restera quel que soit le régime en Libye le "père qui conseille", même s'il faudra du sang neuf pour gouverner le pays, déclare son fils Saadi dans une interview au Financial Times, ajoutant que la grande majorité du pays - 85% - est "très calme et sûre".
Après une semaine de manifestations contre le régime en place à Tripoli, l'Est libyen a basculé aux mains des insurgés mais Saadi Kadhafi ajoute que "tôt ou tard", la direction libyenne reprendra le contrôle de la région.
"Oui, il y a des gens qui protestent contre mon père. C'est normal. Tout le monde doit être libre d'exprimer son opinion", dit-il dans cet entretien par téléphone publié sur le site internet du quotidien britannique.
"Après ce séisme positif, nous devons faire quelque chose pour la Libye. Nous devons apporter du sang neuf pour gouverner notre pays", poursuit-il.
Saadi Kadhafi, qui a effectué à ses frais une brève carrière de footballeur dans le championnat professionnel italien entre 2003 et 2007, assure que son frère Saïf al Islam travaille à l'élaboration d'une nouvelle Constitution et qu'il communiquera prochainement à ce sujet.
La répression des manifestations contre le régime a fait des centaines de morts selon les organisations de défense des droits de l'homme. Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a jugé crédibles mercredi les estimations faisant état d'un millier de morts. Des témoignages ont fait état d'avions de chasse bombardant des civils.
Saadi Kadhafi déclare au FT que des avions et des navires de guerre ont été utilisés pour bombarder des dépôts de munition près de la ville orientale de Benghazi, mais que les cibles ne se trouvaient pas à proximité de zones habitées.
Il ajoute que la destruction de ces armes est destinée à éviter qu'elles ne tombent en de mauvaises mains, affirmant que des "milliers" de militants d'Al Qaïda cherchent à prendre le contrôle de l'est du pays.
Saadi Kadhafi déclare encore que l'armée sera envoyée si nécessaire sur les sites pétroliers et gaziers. "L'armée est toujours très forte. Si nous avons vent de quelque chose, nous enverrons des bataillons. Quand les gens verront l'armée, ils auront peur."
Michael Holden, Jean-Stéphane Brosse pour le service français
http://tempsreel.nouvelobs.com/actu...pere-qui-conseille-la-libye-dit-son-fils.html