L'histoire est une référence, il suffit de l'étudier.
http://ilmsil.free.fr/branche6/les_grandes_religions/627Islam/ISLAM10Penseeetphilosophieenislam.htm
La pensée musulmane "classique" se méfie de la philosophie parce qu'elle propose une réflexion sur le vivant qui n'inclut pas a priori la religion ni la Révélation dans sa logique.
Les deux savants que tu cites (qui sont Avicenne et Averroes, au passage
) ont été désavoués et leurs oeuvre sont été brûlées, considérées comme dangeureuses pour la foi. La méfiance de la philosophie ne vient pas de nulle part...
Extrait
Toutes les objections que les religieux ou les théologiens à l'endroit des philosophes reposent surtout sur le problème de l'harmonie entre la foi et la raison, entre la révélation coranique et la spéculation intellectuelle. L'apparition même d'une pensée philosophique dans le cadre juridico-théologique de l'Islam semblait même être un défi à la religion du Dieu unique : comment des croyants pouvaient-ils devenir de tels objets de scandale en introduisant dans la communauté des éléments qui lui étaient complètement étrangers, à savoir ces penseurs grecs, qui méconnaissaient l'existence du Dieu unique qui s'était révélé aux hommes et qui prétendaient pouvoir parvenir à définir une certaine idée de Dieu au moyen du simple usage de la raison ?
Mais d'autres griefs étaient encore imputés aux penseurs musulmans qui se lançaient sur les voies de la réflexion spéculative. Même si ceux-ci, dans une sorte de pur fidéisme, reconnaissaient la supériorité de la foi sur la raison, la primauté de la révélation sur tout développement de pensée, l'orthodoxie religieuse ne pouvait admettre certaines discussions sur des articles fondamentaux pour la foi, comme la question posée de l'éternité du monde, comme le doute sinon la négation du Dieu-providence, comme le doute relatif à la résurrection des corps. Autant de questions auxquelles les philosophes ne pouvaient apporter de réponses et qu'ils laissaient en suspens les mettant du même coup en cause au niveau de la révélation coranique.