Bon, au risque de me faire conspuer aussi... mais par tout le monde :
- je comprends les musulmans quand ils disent que ces horreurs ne sont pas leur islam et que tout mettre sur le dos de l'islam, c'est fort de café !
- je comprends aussi les franchouillards (dont je fais partie) quand ils disent qu'ils ne sont pas "néocolonialistes" ou de "machiavéliques complotistes" voulant tuer le MO, et que tout mettre sur le dos de la France et de "l'Occident", c'est fort de café !
Peut-être qu'on est tous responsables (à nos niveaux, hein... on n'est pas ministre ni du culte ni d'un pays). Et, en fait, à la limite, je pense que l'urgence n'est pas à savoir kiki à jouer avec des allumettes, kiki a ajouté de l'essence et kiki s'est contenté de faire un selfie devant les flammes pour faire le buzz sur instagram. Maintenant, il y a le feu et faudrait peut-être songer à faire équipe pour l'éteindre. On pourra toujours continuer à se chicaner plus tard.
Et, toujours à notre niveau, je pense aussi que la seule chose que nous ayons à faire est de faire front ensemble et de réaffirmer nos valeurs communes et personnelles. C'est peut-être ce dernier point qui a peut-être le plus manqué.
Perso, moi j'y crois à la devise "liberté, égalité, fraternité". Oui, cela reste un idéal (comme tout) dont il faut améliorer l'application en général et au quotidien (comme les musulmans s'efforcent d'améliorer leur comportement et leurs pratiques). Maintenant, Daesh attaque ma liberté, pense que je ne suis pas son égal et me tuerait comme un chien s'il le pouvait parce que les seuls "frères" qu'il reconnaît sont les assassins à son image. Alors oui, il est mon ennemi. Je pense qu'il est aussi l'ennemi de tous ceux qui pensent que l'islam est une religion de paix, ouverte et tolérante.
Marc Trévidic :
"Pendant 3 ans, nous avons laissé grandir un monstre"
Sans langue de bois, l'ex-magistrat antiterroriste a pointé sur France 2 tout ce qui n'a pas été fait contre Daesh ces dix dernières années.
"L'État islamique ne rêvait que d'une chose : attaquer la France." Son intervention sur le plateau de France 2 se répand comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, après les attentats à Paris du 13 novembre. Il faut dire que Marc Trévidic, ex-magistrat antiterroriste récemment écarté de son poste, sait de quoi il parle. Il a toujours le don aussi pour tout mettre en perspective.
Il parle franchement, sans langue de bois, ne sous-estime ni la capacité de recrutement de l'État islamique ni l'ampleur de ce qui n'a pas été fait ces dix dernières années, et plus encore ces deux dernières années. "Sur les derniers mois, les gens que nous arrêtions nous disaient : l'État islamique ne rêve que d'une chose : attaquer la France, et ils y mettront tous les moyens nécessaires. (…) Le dernier que j'ai eu dans mon bureau, c'était mi-août. On lui avait demandé d'attaquer un concert de rock. (…) Quand on voit le degré d'organisation de ces attentats, ce sont des pros, des guerriers qu'on nous a envoyés : il faut fabriquer les ceintures d'explosifs, ou les faire venir, les manipuler, ce sont des produits instables."
Des centaines de volontaires pour attaquer la France
Est-ce si difficile de trouver huit hommes ainsi ? Pour l'ex-juge antiterroriste, absolument pas.
"Ils ont du monde, ils peuvent en envoyer. Ce n'est pas grave si cela ne marche pas, cela marchera la fois suivante. Ils ont cette capacité que n'a plus Al-Qaïda de gâcher du personnel. (...)
Je pense que si l'émir de l'État islamique en Syrie demandait à main levée qui veut faire un attentat en France, 200 bras se lèveraient, Cela ne m'étonne pas du tout qu'ils en trouvent huit !
Regardez les attentats qu'ils arrivent à faire : ils ont une capacité de projection qui est importante, et c'est logique puisque durant trois ans on les a laissés devenir hyperpuissants.
On n'a rien fait, et au bout de trois ans on a laissé grossir un monstre.
Et une fois qu'un groupe terroriste est fort, il s'exporte."
"Pendant dix ans, on n'a rien fait"
Pour Marc Trévidic, c'est aussi sur l'inaction que l'État islamique et ses idées ont pu prospérer : "Il faut vraiment voir ce problème sur dix ans.
Après le premier conflit en Irak, on a vu croître la propagande djihadiste, et la radicalisation monter en flèche. On commence à traiter les causes maintenant, parce que cela a explosé.
Mais pendant dix ans, on n'a rien fait. On ne faisait rien en maison d'arrêt, on ne faisait rien dehors, ou pour empêcher les sites internet d'arriver dans tous les foyers, pour qu'un gamin de 12 ans puisse regarder des vidéos djihadistes."
Et maintenant ? Que faire au lendemain de ces attentats ?
"Le plus probable est qu'ils ne fassent rien durant cinq ou six mois pour mesurer la réaction de la France, voir ce qui se passe, si l'on prend des mesures. (…)
Mais si nous restons soudés, nous ne sommes quand même pas un pays si faible que l'on ait peur de l'État islamique."
http://www.lepoint.fr/societe/marc-...05459069852#xtor=EPR-57-[Push-email]-20151115
mam