Excusez-moi, j'ai parfois (souvent en fait) l'esprit d'escalier... Je reviens donc là-dessus.
En fait, si j'ai bien tout retrouvé les dates, c'est en août 2014 que la France rejoint la coalition des EU contre Daesh, le "gouvernement officiel" de l'Irak ayant demandé l'aide des US face à la progression de Daesh qui lui a piqué en quelques mois Raqqa, Mossoul et autres villes. L'assassinat de James Foley a fait monter la mayonnaise côté US avec la décapitation à la suite d'autres otages américains.
Du côté français, c'est le meurtre d'Hervé Gourdel par des affiliés de Daesh en Algérie qui a figé la France dans une position guerrière (suivie ensuite par les attentats de janvier, les multiples tentatives au cours des derniers mois et le 13 novembre)
Après, je me demande si la France n'a pas fait que officialiser une guerre latente qui ne disait jusqu'alors pas son nom. Merah a certes un parcours trouble mais qui ressemble à s'y méprendre à celui des derniers terros de Paris et Saint-Denis. Nemmouche, bien avant l'intervention française, aussi. Sans compter le recrutement de "djihadistes" européens et français partant rejoindre Daesh qui commence à s'amplifier gravement dès fin 2013- début 2014...
Le propre des terroristes est de se fondre dans la masse et d'agir en loucedé. Les réseaux sont installés en France depuis bien longtemps (filière des Buttes Chaumont, de Toulouse, d'Artigat...)
Du coup, je me demande si la France ne s'est pas contentée d'officialiser une guerre qui existait déjà mais de manière officieuse.
Cela n'enlève rien que, du coup, Daesh en profite pour légitimer ses violences au motif qu'ils ont été attaqués officiellement en premier. Mais je pense qu'ils avaient déjà des infiltrés depuis longtemps en France et Europe. Ils sont juste passés à la vitesse supérieure : avant c'était des barges radicalisés qui passaient à l'action. Maintenant, nous allons avoir droit à des commandos organisés qui exécutent un plan minutieusement préparé en Syrie, en Belgique, à Saint-Denis ou ailleurs mais commandité depuis la Syrie.
Bon après, je maintiens que je suis contre les frappes en Syrie qui sont selon moi contre-productives. Et que c'est plutôt aux pays du coin de se mobiliser pour lutter contre Daesh là-bas s'ils ne veulent pas finir décapiter, crucifier, lapider et autres joyeusetés. Nous, qu'on démantèle leurs réseaux de recrutement, de prosélitisme et d'action en France et en Europe.
Ou éventuellement une coalition internationale (Onu donc), si chacun accepte de mettre ces intérêts personnels de côté. Chiche ? Vous allez penser que je suis pessimiste, mais j'y crois pas : chacun va essayer de défendre son bout de gras (voire de l'agrandir) comme toujours
PS : je pense aussi que la France devrait en finir avec les restes de la colonisation et que, quand une ex-colonie appelle au secours, on ne devrait pas y aller bille en tête (comme au Mali) parce qu'on se sent obligé d'assurer le service après-vente.
Je m'étais engueulé à ce sujet avec
@droitreponse qui disait qu'on avait eu raison d'intervenir sinon Bamako tombait aux mains des islamistes. Je lui répondais que si Bamako tombait aux mains d'Aqmi c'était bien dommage mais que si cela devait se faire, ce n'était pas à la France, à des milliers de kilomètres de là, d'empêcher cela, surtout qu'un bombardement ne règle pas le problème de la corruption ou de la non-représentativité d'un gouvernement local.
Edit : pour la Centrafrique, je suis plus embêté car je pense que les casques bleus y ont vraiment empêché (pas totalement mais c'est toujours ça) un véritable massacre inter-religieux façon Saint-Barthélémy.
Bref, c'est difficile de savoir que des massacres se font ici ou ailleurs : intervenir n'est pas forcément la meilleure solution, mais ne pas intervenir et laisser un massacre se produire est moralement difficilement acceptable. Et on sera encore souvent confronté à ce dilemme, je le crains.